Né à Lisbonne en 1970, Patrick Mille décide, dès l’âge de 15 ans, de devenir acteur. Après avoir intégré le Cour Florent, le Franco-Portugais débute devant la caméra de Gérard Lauzier dans la comédie Mon père, ce héros, en 1991. Du haut de ses vingt ans, il y joue Benjamin, un jeune homme qui ne laisse pas insensible la jeune débutante Marie Gillain.
Film culte qui aura droit à son propre remake américain (My father the hero) trois ans plus tard, ce long-métrage lance la carrière du comédien qui se tourne surtout vers le petit écran. Il crée le personnage de Chico de Bahia, un Brésilien haut en couleurs dans la pastille humoristique Le Centre de Visionnage sur Canal +, qu’il reprend ensuite pour une série de publicités Universal Mobile.
Au cours des années 2000, Patrick Mille revient petit à petit au cinéma, essentiellement dans des comédies. Véritable tête-à-claque dans La Doublure de Francis Veber, il est également l’un des deux ados attardés de La Jungle de Matthieu Delaporte, quand il ne joue pas un fêtard aux prises avec des vampires assoiffés de sang dans le parodique Les Dents de la nuit de Stephen Cafiero et Vincent Lobelle.
Le comédien n’abandonne pas la télévision pour autant et remplace Frédéric Diefenthal dans le rôle de JP dans la deuxième saison de Clara Sheller. En 2018, Patrick Mille rejoint également le casting de la série Baron Noir où il incarne durant deux saisons le personnage de Lionel Chalon, président du Rassemblement National (RN).
Metteur en scène de théâtre (La Confession d’une jeune fille de Marcel Proust avec Sara Forestier, en 2008), Patrick Mille saute ensuite le pas en signant son premier film en tant que réalisateur, Mauvaise Fille, en 2012. Adapté du roman éponyme de Justine Levy, son épouse et mère de ses deux enfants, il offre à la chanteuse Izïa Higelin son tout premier rôle au cinéma. Pari gagnant puisqu’elle remporte l’année suivante le César du meilleur espoir féminin. De son côté, le désormais réalisateur décroche le trophée de la révélation réalisateur du prix Henri Langlois.
Quatre ans plus tard, en 2016, il passe de nouveau derrière la caméra avec la comédie débridée Going to Brazil, emmenée par les énergiques Alison Wheeler et Margot Bancilhon. En tant qu’acteur, ses choix se portent davantage vers le cinéma d’auteur. Au casting de Love and Bruises du cinéaste chinois Lou Ye, il s’illustre aussi dans Le Grand Retournement du romancier et poète Gérard Mordillat et campe l’écrivain Paul Morand dans l’onirique Opium d’Arielle Dombasle.
Acteur caméléon, le comédien prend ensuite part à différentes adaptations d’œuvres d’Alexandre Dumas. Dans le diptyque Les Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon, il incarne l’intriguant comte de Chalais. Un personnage finalement assez peu éloigné du terrible Danglars, ennemi juré d’Edmond Dantès, qu’il interprète en 2024 dans Le Comte de Monte-Cristo du tandem Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière.
De gros films français à blockbusters américains, il n’y a finalement qu’un pas, que Patrick Mille franchira en octobre 2024 en campant le résistant Jean d’Ayen dans Lee Miller de la cinéaste Ellen Kuras, biopic consacré à la célèbre photographe de guerre Elizabeth « Lee » Miller. Un projet ambitieux qui lui permet de donner la réplique à plusieurs stars hollywoodiennes, à l’instar de Kate Winslet et Alexander Skarsgård. Il vient de commencer le tournage du nouveau film réalisé par Pascal Elbé, La Bonne étoile, aux cotés de Benoît Poelvoorde et Zabou Breitman.
Paola Dicelli