Après son baccalauréat, Jean Sorel intègre l'École normale supérieure dans le but de faire une carrière diplomatique, mais est appelé à servir en Algérie en 1956-1957. De retour, il décide de se consacrer à sa passion, la comédie, et trouve son premier rôle au cinéma dans J'irai cracher sur vos tombes, adapté du roman de Boris Vian. Ce drame, porté par Christian Marquand dans la peau d'un homme cherchant à venger son frère noir lynché, connaît le succès. Fort de cette réussite, ce jeune acteur à la beauté redoutable tourne sous la houlette de prestigieux cinéastes (français ou italiens principalement) dans les années 1960.
Parmi eux, nous pouvions compter Alberto Lattuada (Les Adolescentes), Yves Allégret (Germinal), Sidney Lumet (Vu du pont), Luis Buñuel (Belle de jour), Alfred Weidenmann (Adorable Julia), Mauro Bolognini (Les Poupées), Roger Vadim (La Ronde), Nanni Loy (A l'Italienne) ou Lucio Fulci (Perversion Story) pour ne citer qu'eux. Durant les années 1970, on le voit, entre autres, dans plusieurs Giallo italiens comme Le Venin de la peur et La muerte ronda a Mónica. Il tourne également sous la direction de réalisateurs français (Les Enfants du placard de Benoît Jacquot, Les Sœurs Brontë d'André Téchiné, etc.).
Depuis le début des années 1980, Jean Sorel tourne moins au cinéma, même si on peut le voir dans Les Ailes de la colombe de Benoît Jacquot, Casablanca Express de Sergio Martino et Rosa la rose, fille publique de Paul Vecchiali. Idem dans les années 1990 et après, où l'acteur se consacre davantage à la télévision, comme en témoignent ses prestations dans les séries à succès, comme Les Yeux d'hélène et Le Désert de feu. En 2023, le natif de Marseille incarne le mari de Line Renaud (qu'il retrouve 25 ans après A nous deux la vie) dans le téléfilm France 2 Le Prochain voyage écrit par Laurent Baffie, qui traite de la fin de vie.
Laurent Schenck