Le New-Yorkais Alan Jay Pakula étudie à l'université de Yale avant, très vite, de devenir metteur en scène pour le théâtre. L'envie de se frotter au cinéma est forte pour le jeune homme, qui débarque à Hollywood à l'âge de 21 ans. Il travaille d'abord comme assistant au département animé des studios Warner Bros, officie comme assistant producteur à la MGM, puis se lance pleinement dans la production aux côtés du cinéaste Robert Mulligan. Il produit nombre de ses films, de Une certaine rencontre (1963) au Sillage de la violence (1965), en passant par Daisy Clover (id.) et surtout Du silence et des ombres (1962), porté par Gregory Peck et lauréat de trois Oscars.
Les années 70 sont celles de la consécration pour Alan J. Pakula qui, après une première réalisation portée par Liza Minnelli (The Sterile Cuckoo), se révèle en 1971 avec le sombre thriller Klute. Dans ce film tendu et paranoïaque, Donald Sutherland incarne un privé traquant un serial killer et faisant la connaissance d'une call-girl jouée par Jane Fonda, Oscar de la Meilleure actrice pour l'occasion. Dans la foulée, Pakula s'attaque au thriller politique avec les films A cause d'un assassinat et surtout Les Hommes du Président, emmené Dustin Hoffman et Robert Redford, qui revient sur le scandale du Watergate. Il boucle ainsi sa "trilogie de la conspiration" entamée avec Klute.
Considéré comme un cinéaste engagé et comme le spécialiste du thriller politique, Alan J. Pakula, Président du Festival de Cannes en 1978, doit pourtant attendre quelques années et quelques échecs (le western Le Souffle de la tempête, le thriller Une femme d'affaires) pour renouer avec le succès. Celui-ci intervient en 1982 avec le drame Le Choix de Sophie, qui permet à Meryl Streep de remporter l'Oscar de la Meilleure actrice.
Alan J. Pakula se fait ensuite discret pour revenir fort au début des années 90. Renouant avec le thriller, genre qui a fait ses belles heures, il réalise un impressionnant tir groupé en dirigeant Harrison Ford dans Présumé innocent (1990), puis Julia Roberts dans L'Affaire Pélican (1993), avant de faire s'opposer (à l'écran comme sur les plateaux lors d'un tournage houleux) Harrison Ford et Brad Pitt pour Ennemis rapprochés (1996). Considéré comme l'un maîtres du thriller politique, Alan J. Pakula disparaît tragiquement dans un accident en voiture.
Biographie rédigée par Clément Cuyer