Sa beauté issue d’un mélange d’origines écossaises, mexicaines, espagnoles, françaises et amérindiennes vaut à Lynda Carter de remporter le titre de Miss World USA en 1972 et de représenter dans la foulée les États-Unis au concours Miss Monde. Passionnée par la musique, la jeune femme aux yeux bleus profonds donne de la voix dans plusieurs groupes, avant de s’installer en 1975 à Hollywood pour tenter sa chance en tant que comédienne.
Après un premier pilote avec Cathy Lee Crosby peu concluant, la chaîne ABC planche sur une nouvelle version de Wonder Woman. Lynda Carter est sélectionnée, parmi des centaines de postulantes (dont Joanna Cassidy et la future Drôle de dames Jaclyn Smith), pour incarner la super-héroïne de DC Comics sur le petit écran. Son personnage est une Amazone qui quitte son île pour assurer la sécurité du Major Steve Trevor (Lyle Waggoner), en endossant l’identité de Diana Prince, l’assistante de cet officier des forces armées américaines.
Lorsque ABC se montre réfractaire à poursuivre l’aventure après une première saison coûteuse à produire (le show se déroulant durant la Seconde Guerre mondiale), CBS prend la suite en transposant l’action de nos jours. Diana Prince devient alors une espionne combattant le crime. Des changements qui vont engendrer une baisse des audiences. Avec trois saisons au total au compteur, Wonder Woman marque cependant toute une génération de fans, ainsi que la carrière de son interprète. Dans l’esprit du public, Lynda Carter est et restera la seule et unique Wonder Woman… jusqu’à ce que Gal Gadot reprenne le rôle en 2017 sur grand écran. Les multiples rediffusions de la série dans de nombreux pays dans les années 1980 contribuent à ancrer ce personnage drapé de la bannière étoilée dans la culture populaire. Wonder Woman ouvre également la voie à une longue lignée de séries portées par des femmes.
Profitant de cette notoriété, Lynda Carter sort un premier album sobrement intitulé "Portrait", dont elle co-signe trois titres. Au fil des années qui suivent, le public la retrouve dans des téléfilms. Elle prête, en 1983, ses traits à la mythique Rita Hayworth dans un biopic tiré de la biographie de John Kobal. L’année suivante, elle partage l’affiche de la série Partners in crime avec Loni Anderson. Les deux actrices jouent les ex-femmes d’un détective privé qui leur lègue son agence lorsqu’il est assassiné.
Sur le petit écran, Lynda Carter donne la réplique à Stacy Keach (le temps d’un épisode spécial de Mike Hammer), Patrick Duffy (pour Un papa sur mesure) ou encore Lee Horsley dans la série La légende d'Hawkeye. Elle incarne également une mère de famille qui se met à nu pour le téléfilm J'ai posé pour playboy, s’intéressant aux répercussions de cette décision sur son entourage.
Au cinéma, les spectateurs l’aperçoivent dans des films comme L'École fantastique et le remake de Shérif, fais-moi peur. En 2005, elle se glisse dans la peau d’une meurtrière le temps d’un crossover entre les séries de Dick Wolf New York Unité spéciale et New York Police judiciaire. Les créateurs de la série Smallville portée par Tom Welling l’accueillent en guest durant la 6ème saison. Elle fait de même pour un autre show de la CW, Supergirl, dans lequel elle est la Présidente des États-Unis.
Toujours habitée par la musique, avec une nette préférence pour le blues et le jazz, Lynda Carter sort de nouveaux albums et se produit sur scène dans des spectacles qui l’amène à partir en tournée. Son grain de voix lui permet en parallèle de doubler des personnages de jeux vidéo. En 2018, elle a l’honneur d’inaugurer sa propre étoile sur le Walk of Fame boulevard à Hollywood.
Après un cameo dans une scène post-générique de Wonder Woman 1984, Lynda Carter interprète Asteria, aux côtés de Gal Gadot, dans le film qui clôture la trilogie des aventures de la célèbre Amazone dotée de super-pouvoirs.
Pascal Muscarnera