Né le 13 janvier 1938 à Chalon-sur-Saône, Jean Cabut, dit Cabu, montre dès son plus jeune âge des dispositions pour le dessin. C'est à 12 ans qu'il remporte son premier concours dans le magazine hebdomadaire Coeurs Vaillants.
En 1954, il poursuit son chemin de dessinateur en publiant des illustrations dans le quotidien L'Union de Reims. Menant des études artistiques à Paris, il doit soudainement les interrompre car mobilisé pour la Guerre d'Algérie. Pourtant cela ne l'empêchera pas de continuer à faire ce qu'il aime, puisqu'il participe au journal de l'armée, Le Bled, en compagnie de Francis Veber et Philippe Labro. Il sera marqué par cette période, où il développera une forte conscience politique et une certaine forme d'antimilitarisme.
Après un passage plutôt rapide chez Paris Match, Ici Paris et France Dimanche, Cabu participe à la fondation du journal Hara-Kiri, avec François Cavanna. En 1962, le journal Pilote lui ouvre ses portes, l'occasion pour l'artiste de créer deux personnages qui deviendront récurrents dans son oeuvre : le Grand Duduche, s'inspirant de sa propre vie de lycéen, et le Beauf. Travailleur sans relâche, le journaliste et dessinateur reçoit en 1969 une distinction, celle du Crayon d'or du dessin de presse. C'est à partir des années 1970-80 que Cabu se tourne presque exclusivement vers la caricature et qu'il acquiert une certaine notoriété pour ses dessins au Canard enchaîné.
Parallèlement, il apparaît de nombreuses fois à la télévision, notamment dans l'émission jeunesse Récré A2 aux côtés de Dorothée, jusqu'à la fin des années 1980. En 1991, il est de la partie lors de la création de l'hebdomadaire satirique La Grosse Bertha, mais un an plus tard, le journal est scindé en deux, et Charlie Hebdo voit à nouveau le jour. Cabu en deviendra alors l'un des piliers centraux.
En 2008, le caricaturiste est intervenant dans deux documentaires diffusés au cinéma : C'est dur d'être aimé par des cons de Daniel Leconte et Choron dernière de Pierre Carles et Eric Martin. Cabu restera fidèle à l'esprit Charlie Hebdo jusqu'à son assassinat le 7 janvier 2015 au siège de la rédaction du journal, lors d'un attentat qui entraînera également la mort de plusieurs de ses amis et collègues dont Charb, Wolinski et Tignous.