Après de sérieuese études musicales, Fernando Ezequiel Solanas intègre la prestigieuse Ecole d'art dramatique de Buenos Aires. Les notions qu'il acquiert l'amènent vite à travailler sur la tas, notamment comme assistant à la mise en scène, comédien ou encore assistant son. Dans les années 60, il réalise des courts métrages et crée Ciné Libéracion, organisme indépendant de production et de diffusion de films luttant contre la désinformation. Déjà pointe le grand cinéaste engagé que sera Fernando E. Solanas.
Petit à petit, l'Argentin s'impose comme une figure contestataire respectée, avec des idéaux sociaux et politiques sans concessions. L'Heure des brasiers, son premier long métrage documentaire, enflamme l'opinion et marque le point de départ d'une oeuvre puisant dans l'Histoire, vraie ou fantasmée, de son Argentine natale. Sachant également se servir de son propre vécu, Solanas le résistant ne cessera de braver le pouvoir, comme avec Les Fils de Fierro (1972).
Après le putsch de 1976, Fernando Solanas quitte Buenos Aires pour Paris, mais son ambition artistique ne faiblit pas pour autant. Tangos, l'exil de Gardel, Grand Prix spécial du Juy à Venise en 1985, puis Le Sud, Prix de la mise en scène à Cannes en 1988, prouvent que sa verve artistique reste intacte au fil des ans. La parenthèse du Voyage (1992) et du Nuage en 1998, hymnes d'amour à ses terres, ne saurait le détourner de ce en quoi il reste le spécialiste incontesté : la critique du pouvoir. Mémoire d'un saccage - Argentine, le hold up du siècle (2004), vision implacable de la grave situation économique argentine, peut ainsi être considéré comme le parfait condensé de sa carrière. En 2006, Fernando Solanas enfonce le clou avec le drame La Dignité du peuple.