Né en Tunisie, William Karel étudie à Paris avant d'émigrer en Israël où il vit pendant dix ans dans un kibboutz. De retour en France en 1981, il se consacre à la photographie. Il travaille pendant plus de dix ans en tant que reporter photographe pour des agences telles que Gamma ou Sygma. Passionné d'images, il passe ensuite derrière la caméra pour se consacrer à la réalisation de documentaires.
Il interroge l'histoire du XX ème siècle à travers des sujets d'actualité brûlants. Son approche du réel fait de lui un des maîtres du documentaire historique et politique. En s'appuyant sur des témoignages, il revient sur des évènements historiques comme celui de la Seconde Guerre Mondiale, un de ses thèmes de prédilection (La Rafle du Vel'd'Hiv'... 50 ans apres (1992)). En s'attaquant aux problématiques du monde contemporain, William Karel devient un spécialiste des coulisses de pouvoir. Il dresse le portrait de grandes figures de la politique française comme celle de François Mitterrand, Jean-Marie Le Pen (Histoire d'une extrême droite (1998)) ou Valéry Giscard d'Estaing (VGE, le théâtre du pouvoir (2002)).
Il consacre une partie conséquente de son oeuvre à l'étude des Etats-Unis. Refusant de se cantonner à un genre classique, il réalise Opération lune (2002), un faux documentaire sur la conquête spatiale qui mêle images d'archives et faux témoignages. En partant du 11 septembre jusqu'à la Guerre en Irak, William Karel critique avec virulence la politique américaine. Souvent comparé à Michael Moore, il défraie la chronique avec deux documentaires subversifs : CIA, guerres secrètes (2003), qui retrace l'histoire des services secrets américains ou Le Monde selon Bush (2004), véritable réquisitoire contre le président américain.
Puis de retour en France, il s'intéresse de près au suicide du Juge Boulouque et réalise à partir d'images d'archives et du témoignage de sa fille Clémence Boulouque, La Fille du juge (2005).