Issu d’une famille passionnée de théâtre, Toni Servillo poursuit, comme son frère Peppe Servillo, une carrière artistique. Entre les années 1980 et 1990, il met en scène plusieurs pièces de théâtre et opéras (Le Misanthrope, Tartuffe, La Traviata, La Tosca...) dans toute l'Italie. Mais si Toni Servillo aime le théâtre, il aime aussi être devant la caméra. On retrouve donc l'acteur au cinéma dès 1992, sous la direction de Mario Martone dans Mort d'un mathematicien napolitain puis Teatro di guerra du même réalisateur.
Acteur rare, l'Italien ne tourne que deux films en 6 ans : L'Uomo in più de Paolo Sorrentino et Luna rossa d'Antonio Capuano. En 2004, il retrouve Paolo Sorrentino pour Les Conséquences de l'amour. Présenté en compétition officielle à Cannes, le film est un vrai succès critique et public, et permet à Toni Servillo de remporter son premier David di Donatello (équivalent des Césars en Italie) du Meilleur Acteur. Deux ans plus tard, il remporte la même récompense pour sa performance dans le polar, La Fille du lac.
2008 est l'année de la consécration pour Toni Servillo, puisqu’il est au générique de deux longs métrages récompensés au Festival de Cannes : Gomorra, film coup de poing sur la mafia napolitaine dans lequel il joue un camorriste sans scrupules, et Il Divo, un biopic sur Giulio Andreotti, ancien président du conseil italien. Ce dernier rôle lui permet de remporter son troisième David di Donatello et le consacre un peu plus comme l'un des meilleurs acteurs italiens de ces dernières années.
Fort de son succès, il s'aventure en France et interprète un second rôle important dans Un balcon sur la mer de Nicole Garcia, aux côtés de Jean Dujardin et Marie-Josée Croze, avant de retourner de l'autre côté des Alpes pour se glisser dans la peau d'un ancien mafieux pour les besoins d'Une Vie Tranquille en 2010.
La même année, Servillo fait une incursion à la télévision pour le tournage de la série TV historique, Frères d'Italie. Deux ans plus tard, cet habitué des grands drames change de registre et passe à la comédie. Le natif d'Afragola joue dans Mon père va me tuer de Daniele Cipri. L'histoire se déroule à Palerme dans années 70, entre crise sociale et montée de la mafia et garde tout de même un contenu politique fort traité avec un ton léger.
Toni incarne ensuite le sénateur Uliano Beffardi dans La Belle Endormie aux côtés d'Isabelle Huppert puis brille sous la direction de Paolo Sorrentino dans La Grande Bellezza. Il y campe Jep Gambardella, un bel homme au charme irrésistible, journaliste à succès et séducteur impénitent. En 2014, il retrouve le thème de la politique avec un double rôle dans Viva la libertà de Roberto Andò. L'acteur napolitain prend les traits de Enrico Oliveri, secrétaire du principal parti de l'opposition. Il se glisse également dans la peau de Giovanni Ernani, frère jumeau d'Olivieri, un philosophe à la personnalité complexe.
2017 marque les retrouvailles du cinéaste avec Roberto Andò. Ils collaborent pour Les Confessions dans lequel Toni se glisse dans les habits du moins Roberto Salus et donne la réplique à Daniel Auteuil. L'année suivante, le charismatique comédien se métamorphose pour prêter ses traits à Silvio Berlusconi pour le biopic Silvio et les autres mis en scène par Paolo Sorrentino. Il retrouvera prochainement Matteo Garrone, 10 ans après Gomorra, pour tourner Pinocchio.