Né d’un père acteur et d’une mère professeur qui divorcent lorsqu’il a trois ans, Timothy Hutton réalise qu’il veut devenir acteur après avoir joué dans la pièce "Guys and Dolls" au lycée. Avec les encouragements de ses parents, il commence à se forger une petite carrière à la télévision. En 1980, après s’être affiché dans plusieurs téléfilms, le jeune Timothy accède brusquement au-devant de la scène sous la houlette de Robert Redford dans l’émouvant Des gens comme les autres, qui lui vaut l’Oscar du Meilleur second rôle pour son intense prestation d’un adolescent torturé. A 20 ans, il est le plus jeune acteur à remporter la fameuse statuette. Une récompense laissant présager une carrière au sommet.
Malheureusement, Timothy Hutton accumule les mauvais choix dans les années 1980 : à quelques exceptions près (Taps et Le Jeu du faucon, tous deux avec Sean Penn), les films dans lesquels il s'illustre se soldent par des flops au box-office (Iceman en 1984, Daniel en 1983, Bienvenue au paradis en 1987), compromettant ainsi durablement ses aspirations. Cela étant, ces échecs commerciaux ne l’empêchent pas de continuer à se centrer sur le théâtre, son premier amour : à la fin des années 1980, il s’affiche à Broadway dans "Love Letters" (où il donne la réplique à Elizabeth McGovern, sa partenaire de Des gens comme les autres) ou encore "Prelude to a Kiss" (avec Mary-Louise Parker, la future héroïne de Weeds). Dans la première moitié des années 1990, il tient le haut de l'affiche de Contre-enquête, Meurtre par intérim et La Part des ténèbres, qui eux aussi peinent à trouver leur audience.
Le comédien poursuit sa carrière, parfois dans des films de qualité réalisés par de prestigieux metteurs en scène, mais presque constamment par le biais de seconds rôles relativement vite oubliés : French Kiss (1995), City of crime (1998), Le Deshonneur d'Elisabeth Campbell (1999), Fenêtre secrète (2004), Dr. Kinsey (id.), Raisons d'Etat (2006) et The Ghost Writer (2010). Parallèlement, Hutton tourne beaucoup pour le petit écran : dans une grande quantité de téléfilms et direct-to-DVD, mais aussi, à partir des années 2000, dans des séries télévisées. Il porte ainsi Les Enquêtes de Nero Wolfe (où il endosse également les fonctions de réalisateur et producteur exécutif), mais surtout Leverage dans laquelle il prête depuis 2008 ses traits à Nathan Ford, une sorte de Robin des Bois des temps modernes.
Auteur : Laurent Schenck