Linda Lovelace, de son vrai nom Linda Susan Boreman, grandit dans le quartier new-yorkais de Yonkers et est scolarisée dans une école catholique. A 21 ans, sa rencontre avec Chuck Traynor, son futur manager, l'amène à tourner de manière clandestine quelques loops (courts métrages à caractère pornographique) et à poser pour la photographe Bunnie Yeager.
La candide jeune femme, alors soucieuse d'ouvrir une boutique ou de devenir hôtesse de l'air, est remarquée par Gerard Damiano, un ancien coiffeur new-yorkais qui la rebaptise avec à-propos Linda Lovelace et en fait la vedette de son film Gorge profonde. Ecrit en un week-end et tourné en six jours en Floride, ce long métrage, où Linda découvre que son clitoris est anormalement situé dans sa gorge, est porté aux nues par le New York Times qui en fait un phénomène de société.
Sa sortie en salles en juin 1972 déclenche également une véritable polémique, le film étant qualifié d'obscène par l'Etat de New York et faisant l'objet d'une interdiction dans 23 Etats. Tout comme Gerard Damiano et Harry Reems, son partenaire à l'écran, Linda Lovelace est poursuivie par le Ministère public pour association de malfaiteurs et transport d'obscénités à travers les frontières des Etats. Elle décide de coopérer avec les autorités et accepte de plaider coupable pour se voir notifier un chef d'inculpation moins grave.
Malgré quelques apparitions dans la suite Deep throat part II (1974), The Confessions of Linda Lovelace (id.) et Linda Lovelace for President (1975), trois films bâtis sur son statut de star, la comédienne préfère se retirer du X business alors en pleine effervescence pour se convertir au féminisme. En 1980, elle écrit Ordeal, une autobiographie dans laquelle elle désavoue Gorge profonde, expliquant que son ancien mari l'avait forcée sous la menace d'un revolver à exécuter certaines scènes. Toujours pour faire table rase de son passé de "hardeuse", elle témoigne en 1986 devant la commission du procureur général Edwin Meese visant à lutter contre la pornographie.
En 2000, alors sans le sou, Linda retourne brusquement sa veste et accepte de poser pour un magazine de charme. Son destin hors du commun intéressera un temps Meg Ryan, Angelina Jolie et Courtney Love, qui ont chacune manifesté leur souhait de prêter leur physique à l'une des actrices américaines les plus célèbres dans l'art de la galipette.