Diplômée de la National Film and Television School en 1995, l'Ecossaise Lynne Ramsay s'impose très tôt sur la scène critique alors qu'elle voit son film de fin d'études, un court métrage à vignettes intitulé Small Deaths, couronné du Prix du Jury au Festival de Cannes en 1996. Deux ans plus tard, elle empoche la même récompense pour son troisième court métrage, Gasman - l'histoire d'un père au terrible secret perçu à travers l'innocente naïveté de ses enfants.
En 1999, son premier long, Ratcatcher, un drame sur l'enfance inédit en France, est présenté sur la Croisette dans la catégorie "Un certain regard", et vaut notamment à sa réalisatrice le prix du Meilleur Espoir Britannique aux Baftas l'année suivante. Déployant une fascination toute particulière pour les désillusions enfantines et les thèmes irrésolvables du chagrin et du regret liés à la mort, Lynne Ramsay revient en 2003 avec le drame Le Voyage de Morvern Callar, un second long porté par l'impressionnante présence de Samantha Morton, et marqué d'une forte empreinte personnelle.
Envisagée un instant pour la réalisation de Lovely Bones - qui a finalement été confiée à Peter Jackson - la cinéaste réalise à la place We Need to Talk about Kevin (2011), adaptation glaçante du roman de Lionel Shriver qui propose un nouveau décryptage de la jeunesse désoeuvrée et partage la faute entre Tilda Swinton et Ezra Miller, tous deux hallucinants en mère rongée par la culpabilité et en fils sociopathe coupable d'un septuple meurtre. Le film, en lice pour la Palme d'Or, est finalement récompensé d'un prestigieux prix aux London Critics' Circle 2012.
Lynne Ramsay poursuit en 2013 sa relation fusionnelle avec le Festival de Cannes en acceptant de faire partie des membres du Jury. Son quatrième court métrage, Swimmer, y est présenté dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs.