Alain Tanner, avant d'être cinéaste, a étudié les sciences économiques. C'est là qu'il rencontre son ami Claude Goretta, autre grand réalisateur suisse, avec qui il fonde en 1951 le cité-club universitaire de Genève. Leur passion commune pour le cinéma va les mener à quitter leurs études pour s'installer à Londres et réaliser ensemble le court-métrage Nice Time, qui obtient un prix à Venise et permet à Alain Tanner d'effectuer un stage au British Film Institute et à la BBC. Par la suite, il réalisera de nombreux reportages pour les chaînes de télévision françaises et romandes.
Son premier long-métrage, Charles mort ou vif en 1969, est un grand succès critique et remporte le Léopard d'Or au festival international du film de Locarno. On retrouve déjà dans ce film son point de vue féroce sur une société satisfaite d'elle même, comme dans La Salamandre, son deuxième film, qui lui offre une reconnaissance internationale.
Consideré comme le porte-drapeau du "nouveau cinéma suisse", Alain Tanner réalise des films engagés, souvent récompensé internationalement, comme Le Retour d'Afrique en 1972, Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000 en 1976 (première collaboration avec son actrice fétiche Myriam Mézières), Les Annees lumiere, Grand prix du jury à Cannes en 1981, ou encore L' Homme qui a perdu son ombre en 1991. Son autre particularité est de moderniser ses propres films en réalisant des faux-remakes, ceci afin de recadrer ses opinions dans l'époque actuelle. Ainsi on retrouve la trame dramatique de La Salamandre dans le film Fourbi avec Karin Viard en 1996 ou Jonas et Lila, a demain, remake du propos de Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000. En 2002, son film Fleurs de sang l'amène à nouveau à travailler avec Myriam Mézières puisqu'elle est co-réalisatrice et actrice de ce projet.