Katherine MacGregor a toujours eu un drôle de rapport avec la télévision. Venue du théâtre, elle reproche à l’industrie de la cantonner à des rôles de secrétaires ou d’institutrice, alors que sur les planches, elle pouvait jouer des personnages plus sophistiqués, autrement plus riches que ses apparitions dans L’Homme de Fer ou Mannix. Alors qu’elle s’apprêtait à rentrer sur New York, son agent l’appelle pour lui proposer de rencontrer Michael Landon, qu’elle ne connaissait pas.
A l’issue de cet entretien, elle repart avec le rôle d’Harriet Oleson. Studieuse, elle dévora tous les livres dont la série est l’adaptation, afin de construire son personnage. Elle y ajoute des nuances, de l’humour, une façon de tempérer sa méchanceté naturelle qu’elle juge idiote si elle n’était pas accompagnée de traits de comédie. Au terme de la première saison, elle se permettra de suggérer des idées concernant son personnage.
A l’annonce de l’arrêt de la série, Katherine MacGregor est submergée d’émotions paradoxales : une profonde désolation et beaucoup de soulagement après neuf saisons et plus de 200 épisodes. C’est une fois que tout s’arrête qu’elle remarque sa grande fatigue et une subite envie de ne plus travailler. Elle disparaît des écrans, s’autorise des apparitions dans des documentaires consacrés à La Petite Maison dans la Prairie et continue sa vie loin des projecteurs. Elle vivra ses derniers jours dans la célèbre maison de retraite où vivent d’anciennes stars d’Hollywood, le Wasserman Campus à Woodland Hills en Californie. Elle décède à l’âge de 93 ans.