Sensible et rongé par une timidité maladive dès son plus jeune âge, Jacques Duby n'est pas destiné à devenir une des figures importantes du théâtre et du cinéma français des années 50. Après avoir connu de sérieuses difficultés aux examens oraux de ses études secondaires, son père, médecin et critique dramatique, lui conseille de prendre des cours d’élocution. Une pratique qui l’aide à résoudre ses problèmes et qui lui permet également de trouver sa vocation.
Après une période de formation au Conservatoire de Toulouse, ainsi qu'au Centre du Spectacle et du Conservatoire de Paris, Jacques Duby est à l'aube d'une longue carrière. S'étendant sur cinq décennies, elle est essentiellement consacrée au théâtre, mais aussi au cinéma et, dans une moindre mesure, à la télévision. Ses débuts, c’est sur les planches qu'il les réalise. Il joue alors dans des pièces comme "Clérambard" de Marcel Aymé, "L'idiote" de Marcel Achard, "La logeuse" de Jacques Audiberti ou encore "L'Oeuf" et "Les Oiseaux de Lune" de Félicien Marceau. Attaché à ses racines toulousaines, il va jusqu’à fonder sa propre compagnie qu'il baptise "Le Grenier de Toulouse" dès 1945.
Grand enfant dans l’âme, il multiplie les rôles théâtraux teintés de naïveté et de fragilité tout en restant un excellent "touche à tout", notamment pour ses rôles au cinéma : il joue l'époux pathétique et cocu de Marcel Carné dans Thérèse Raquin en 1953, ou encore un artiste homosexuel dans Boulevard de Julien Duvivier en 1960. Après une carrière cinématographique ensoleillée de beaux rôles dans les années cinquante et soixante, notamment devant les caméras de Robert Hossein pour Les Salauds vont en enfer, d'André Cayatte pour Le Dossier noir ou encore d'Henri Verneuil pour Le Clan des Siciliens, ses apparitions sont de plus en plus en rares.
Quelques grosses productions sont cependant à mettre à son actif. En 1979, il joue le rôle de l'agent immobilier aux cotés de Roger Hanin, Michel Auclair, Marthe Villalonga et du tout jeune Patrick Bruel dans Le Coup de sirocco. Puis il s'illustre à la télévision outre-Atlantique dans Churchill and the generals (TV) en 1981, donnant par la même occasion la réplique à Timothy West et Arthur Hill. Au milieu des années 80, il revêt le rôle du maire Crochon tout au long de la série Maguy aux cotés de Rosy Varte et se cantonne à de petits rôles pour la télévision. Sa dernière apparition sur grand écran remonte à 2003 dans le film Je reste !, où il campe le rôle du voisin du couple interprété par Sophie Marceau et Vincent Perez.
Kevin Poujoulat