Jeune, Michael Harney étudie le théâtre avec les professeurs de renom William Esper et Phil Gushee, tous deux anciens élèves du célèbre Sanford Meisner de la Neighborhood Playhouse à New York. Ainsi, il apprend la "méthode Meisner", tout comme Steve McQueen, Robert Duvall ou Jeff Goldblum avant lui. Après sept années de pratique théâtrale, le comédien décide de créer son propre studio The Michael Harney Acting Studio, qu’il dirige durant huit ans. Parallèlement, l’acteur se produit dans des dizaines de pièces telle que "On the Waterfront" à Broadway, et s’épanouit également en tant que metteur en scène.
Sur les plateaux de tournage, alors que Michael Harney apparaît dans de très nombreuses séries, c’est finalement NYPD Blue qui lui sert de tremplin, puisqu’il y occupe un rôle dans 13 épisodes, sur pas moins de 6 saisons. Sa notoriété accrue lui vaut alors de nouvelles apparitions, toujours assez courtes, dans des sagas renommées. Parmi elles, New York Police Judiciaire, Buffy, où il incarne le père du célèbre Xander dans la saison 4, ou encore Urgences, permettent de découvrir davantage les talents de l’artiste.
Concernant les longs-métrages, le comédien campe également des personnages secondaires dans des films et téléfilms, lui permettant de côtoyer des personnalités notoires. L’acteur prolifique rencontre donc Shannen Doherty sur Disparue dans la nuit, Ice-T dans Sonic Impact, ou encore Julia Stiles, future conquête de Dexter, dans The 60’s. En 2000, Michael Harney a l’opportunité d’évoluer sous la direction de Steven Soderbergh dans Erin Brockovich, seule contre tous avec Julia Roberts pour vedette. Suite à cette expérience sur un grand tournage, il enchaîne à nouveau des rôles courts, principalement dans plusieurs intrigues policières mythiques comme Preuve à l’appui, Cold Case, et FBI Portés disparus.
En 2005, la chaîne HBO lui offre finalement un rôle récurrent dans Deadwood, aux côtés de Timothy Olyphant et Ian McShane, incarnant tous des protagonistes atteints par la folie de l’or dans les Black Hills des années 1870. En 2007, Steven Soderbergh lui propose à nouveau une place de figuration dans Ocean’s 13, où il officie en tant que joueur de Blackjack.
Puis, l’artiste peut encore être aperçu dans de multiples sagas telles que Numb3rs, Lie to Me, et NCIS : Los Angeles, avant d’obtenir un rôle récurrent dans Persons Unknown. Créée par Christopher McQuarrie, à qui nous devons Jack Reacher et plusieurs volets de Mission Impossible, cette série courte met en scène des individus prisonniers d’une ville sous surveillance, ne sachant ni pourquoi, ni comment, ils sont arrivés là. Michael Harney a ainsi pu y côtoyer le Black Panther Chadwick Boseman, dans la peau d’un des personnages principaux de cette création. Puis c’est avec Weeds que le comédien dévoile sa palette de jeu, au travers du controversé détective Mitch Ouellette, durant les saisons 7 et 8.
2013 est l’année de la concrétisation professionnelle pour l’acteur, puisque Netflix l’approche pour le rôle, jusque-là le plus signifiant de sa carrière : celui de Sam Healy dans Orange is the New Black. Employé du centre pénitencier de Lichtfield, Sam Healy est un homme complexe : un des antagonistes principaux durant la première saison, les flashbacks de son enfance douloureuse expliquent, au fur et à mesure, ses opinions tranchées sur les femmes qu’il n’apprécie guère. Michael campe ici avec habileté cette figure masculine conservatrice, mais néanmoins attachante.
Sa notoriété décuplée, le comédien évolue par la suite en tant que guest dans True Detective, Suits, ou encore Chicago Med, et prête sa voix en parallèle au Sith Darth Marr de l’univers Star Wars, dans les jeux vidéos The Old Republic.
Le cinéma le rappelle alors en 2018 dans l’adaptation de Bradley Cooper, A Star is Born, où Lady Gaga est pour la première fois en tête d’affiche, puis dans le film "musclé" Les Veuves de Steve McQueen. Mais le genre de prédilection de l’acteur n’est jamais loin, et le spectateur le retrouve dans la série Project Blue Book, retraçant les enquêtes de l’US Air Force sur les OVNIS, de 1952 à 1969. Aux côtés d’Aidan Gillen et sous la production de Robert Zemeckis, Michael Harney confirme ici la grandeur de sa carrière d’artiste.
Maëlle Merle-Delavault