Paul Roux
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3,5
Publiée le 10 juin 2022
Après avoir bien aimé « La femme de mon frère », premier long métrage prometteur de Monia Chokri, je me suis précipité pour voir son deuxième opus, « Babysitter ». Ça commence sur les chapeaux de roue avec une série de gros plans serrés et rapides pendant lesquels sont projetées des brides de dialogues. C’est plutôt dérangeant, d’autant que la sono est super forte. Je comprends que ce montage audacieux était une bonne façon de décrire en quelques images la misogynie et la masculinité toxique, principaux thèmes de ce film inspiré d’une pièce de théâtre. Mais c’était à la limite du supportable.

Le générique passé, le rythme se calme. Nous voilà dans une comédie réaliste où des personnages paumés se débattent avec leurs contradictions dans une maison de banlieue. Mais l’arrivée d’une babysitter très spéciale (formidable Nadia Tereszkiewicz, qui crève l’écran) fait basculer le film dans une autre dimension, qu’on pourrait qualifier de conte moral fantaisiste. Télérama parle d’un « conte de fé(e)minisme », une belle trouvaille.

Tout cela est plutôt enlevant, souvent drôle, tantôt jouissif, tantôt profond. Mais dans la dernière partie, le propos, il me semble, devient un peu confus et le scénario commence à piétiner. Mais l’ensemble, rassurez-vous, laisse une belle impression de légèreté, de joliesse et de bonne humeur.