Stallone c'est ce précieux paradoxe. Nom qui évoque immédiatement le pire musculeux huilé du Reaganism triomphant... Alors qu'à la base c'est un poète caché sous une gueule de brute. À qui paralysie faciale, yeux de cocker et ogre de père avaient broyé tout espoir d'être autre chose qu'un figurant de l'existence. Et qui a transformé sa boue en or. Donnant naissance à l'une des - peut-être la - plus belle saga de tous les temps. Rocky. Un dialogue d'une sincérité folle - même quand ça vire clinquant ou navet - entre un homme et son oeuvre. Miroir tout en coquards et cruauté - où ce que montre Stallone c'est moins le muscle que le fragile. L'échec. Les regrets. Même en pleine victoire. Rocky c'est À la recherche du temps perdu chez les Italo-américains de Philie. Ce docu en est un rappel émouvant. Ainsi que de l'intelligence et de l'émotion pures qui sourdent de Stallone. Aux moindres mots... Sitôt que ce sont les siens.