Alors oui. À plusieurs reprises Horizon semble sur le point de s'affaisser sous le poids de sa propre ambition. À coup d'ellipses brutales, d'intrigues survolées sans être pour autant être supprimées, d'autres qu'on découvre en cours de route comme si on avait le malheur de s'être assoupi alors que non promis... Autant de marques laissant deviner un montage sabrant à contre-coeur un récit monstre... Pourtant. Non seulement Costner réussit à marier western et chronique - deux genres qui ont rarement l'habitude de chevaucher côte à côte. Et ça marche grave. Porté par un souffle où l'épique le dispute à la poétique. Langue qui claque comme du Sheridan. Mais surtout, s'il continue sur cette lancée, le vieux grigou serait en passe d'accoucher du The Wire du genre. Une oeuvre monde qui parvient à la fois à dépeindre les fractures qui sillonnent et écartent les uns des autres peuples, classes, gens... sans jamais sacrifier à une empathie totale. Pour le moindre personnage venant à éclore sous nos yeux. Indien ou pionnier. Tunique bleue ou vigilante. Salaud ou héroïne... Un truc immense.