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5,0
Publiée le 30 juillet 2020
[Je publie mon ancienne critique après avoir fait quelques améliorations :] Une petite pépite, ce Grand Budapest Hotel ! Comme la plus part des films d'Anderson, je crois que c'est un gâteaux à plusieurs étages, pour rester dans le contexte : au premier étage une comédie sucrée, burlesque et complètement décalée. Au deuxième, une cavalcade rythmée et surprenante à travers l'Europe de l'entre-deux-guerres. Au troisième, un portrait en brosse d'un homme complexe et hors du commun. Au quatrième, une critique subtile et amère de la montée du fascisme, pour un peu on se croirait dans du Ionesco (au niveau de la fin en particulier, une des très rares comédies à avoir une fin 'triste', je pense, et peut être le seul Anderson). Et, finalement, au dernier, une histoire d'amour passionnée entre un réalisateur et ses sources d'inspiration. Ici, il pousse à la limite son savoir faire sans jamais en faire trop, laissant ses pauvres personnages perdus dans le temps disparaitre avec leur époque plutôt que de révéler leurs doux secrets au grand jour et pour qu'ils puissent continuer vivre dans un monde oublié par les hommes. Si il y a un méchant ici, ce n'est ni Dmtri d'Adrian Brody ni le hitman de Willem Daffoe, mais le fascisme et la maladie et la viellesse et la vie, en fin de compte. Pour la première fois, Anderson laisse la triste réalité des choses ternir son rêve aussi féerique qu'impossible. Une histoire racontée avec pudeur et délicatesse derrière les portes de cet hôtel mythique, portée par des décors pastels somptueux et un casting stellaire. Pour ceux qui n'aiment pas vraiment ce genre de film, ce ne sera pas le Grand Budapest qui vous faciliteras la tâche, mais pour ceux qui, comme moi, qui aiment y séjourner, et bien ... disons que c'est une visite que vous n'êtes pas prêt d'oublier de si tôt !