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Fier d’un dispositif déjà appliqué avec le long métrage Mon Fils (2017), Christian Carion offre au marché international un remake en langue anglaise, My Son, qui se préoccupe davantage du cadrage (aléatoire) de son père de famille égaré dans la lande écossaise, comme émerveillé encore et encore par l’interprétation en semi-improvisation de James McAvoy – puisqu’il n’avait pas connaissance du scénario au moment du ...
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Premier long métrage de Claude Miller, La Meilleure Façon de marcher pose les bases d’un grand cinéma à venir, axé sur l’obsession et la monstruosité que les individus et la société font peser sur elle. L’écriture des dialogues privilégie la cruauté feutrée, composée de jeux de mots, de boutades et de provocations a priori amicales, que concurrence progressivement une mise en scène qui dévoile, qui met à nu lorsque les ...
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Première Affaire formule dès son titre l’idée de première fois associée au métier d’avocat pénal : soit la perte de l’innocence de Nora, aussitôt diplômée aussitôt contrainte par son supérieur de représenter un suspect en garde à vue. Cette initiation à la brutalité du terrain mute progressivement en spoiler: perte de virginité
au contact d’un commissaire lui aussi fraîchement nommé, si bien que la ...
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Si nous ne saurions prétendre ajouter quoi que ce soit à toute la littérature critique ayant été écrite sur The General, peut-être serait-il judicieux de rappeler à quel point l’œuvre demeure, et en dépit de son âge avancé, actuelle voire même avant-gardiste ! Buster Keaton trouve là une justesse inégalée entre rire et émotion, se saisit du burlesque comme d’une porte d’entrée dans une reconstitution de l’Histoire ...
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Noces s’empare d’un sujet douloureux auquel il restitue la complexité de ses enjeux : l’entrelacs de différents discours porteurs chacun de visions du monde antagonistes, en témoigne la très belle séquence entre deux pères qui n’accèdent à aucun terrain d’entente pour dialoguer, a pour effet premier la précarisation du personnage de Zahira, prise au piège dans une galerie de reflets lui réfléchissant l’impasse où elle se ...
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En voulant trop étreindre, Monsieur Aznavour étreint mal. L’approche chronologique d’un scénario soucieux de retranscrire la naissance puis la confirmation d’un artiste contraint le film à une structure épisodique, faite de morceaux de vie qui résonnent comme autant de passages obligés : il faut notre chanteur spoiler: témoin des déportations, acteur de la Libération
– donnant lieu au moment le plus ridicule du long ...
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Bien plus transgressif que la trilogie récente du Bon Dieu (Philippe de Chauveron, 2014, 2019 et 2021) où le racisme ambiant se voyait conforté selon l’adage « tous racistes, plus de racisme », Romuald et Juliette articule une réflexion sur le métissage avec une étude sociale faisant dialoguer deux milieux distincts que réunit un concours de circonstances. L’intelligence du scénario de Coline Serreau réside dans son approche ...
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Que ces Folies fermières manquent de folie ! L’ouverture alerte promettait pourtant un dynamisme d’ensemble, un sens de la répartie et un recours à la transgression morale dans le but de représenter de façon détournée, pour ne pas dire déguisée, par le biais de la comédie et du spectacle, la détresse du milieu agricole observée il y a peu dans le thriller Petit Paysan (Hubert Charuel, 2017) ou dans le drame Au Nom de la terre ...
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Un paradoxe malheureux définit Naked : offrir à ses comédiens des espaces d’improvisation tout en les enfermant dans des personnages à la caractérisation symbolique immuable. Les rencontres successives que fait Johnny, si elles cartographient la marginalité de Londres, échouent à remettre en cause ses certitudes, à ébranler son monde intérieur dans la mesure où il existe par seule antithèse de Jeremy, prédateur qui dévore les ...
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Comédie populaire sur le caractère « inclassable » et « fantasque » d’une famille modeste, similaire en somme aux affreuses Famille Bélier (Éric Lartigau, 2014) et Famille Hennedricks (Laurence Arné, 2024), Venise n’est pas en Italie tend un miroir à des spectateurs qu’il conforte dans leur droit à la singularité alors même qu’il respecte à la lettre le cahier-décharge publique du genre, et que sa prétendue irrévérence ...
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Les réalisateurs inscrivent leur démarche dans une approche néo-naturaliste, proche en cela de la forme documentaire, et retranscrivent les conditions de travail et de vie d’une hôtesse de l’air belge dont les valeurs morales, épicuriennes pour la plupart, se heurtent au modèle économique, plus encore idéologique de l’attractivité et de la compétitivité. Ici l’habit doit faire le moine, le sourire séduire un client que l’on ...
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Deux lévriers blancs définissent la majesté de Lucilla, un petit singe mangeur de friandises la bêtise de Caracalla, un babouin numérique fort laid la sauvagerie de Lucius, une tête de rhinocéros la décadence des nobles romains. Comme Napoléon faisait le chien sous la table de la salle à manger ou le bouc tapant du sabot avant l’union, les personnages de Gladiator II sont caractérisés par leur animalité qui trouve dans le récit ...
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The Apprentice confirme la médiocrité du cinéma d’Ali Abbasi, réalisateur du surestimé Gräns (2018) et de Ankabut-e moqaddas (2022) où s’observait déjà une complaisance dans le filmage de la monstruosité humaine. Il s’agit cette fois de retranscrire l’ascension politique de Donald Trump sous l’influence de son mentor, Roy Cohn, un avocat d’affaires : le récit d’apprentissage, qui repose sur plusieurs règles d’abord ...
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Qu’il est agaçant de lire des critiques incendiaires à propos des dernières œuvres de Francis Ford Coppola alors que ces mêmes critiques s’extasieraient devant ces mêmes œuvres si elles étaient signées d’un autre nom – on parlerait alors de « révélation » ! Youth Without Youth se propose d’adapter au cinéma Mircea Eliade, éminent spécialiste des religions et de leur histoire respective, et compose un long métrage ...
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Le principal mérite du Discours est d’offrir à Benjamin Lavernhe un terrain de jeu à la hauteur de son talent : l’acteur livre ici une prestation délicieuse, à la fois attachante et antipathique, et injecte dans la caricature qu’il campe une humanité et une malice appréciables. Preuve que Laurent Tirard sait écrire des personnages retors à la limite de l’antipathie, Adrien offrant un prolongement plus torturé au capitaine ...
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Ankabut-e moqaddas confirme la médiocrité du cinéma d’Ali Abbasi, réalisateur du surestimé Gräns (2018) où s’observait déjà une complaisance dans le filmage de la monstruosité humaine. Il s’agit cette fois d’un sujet de société brûlant, reconstitution d’un fait divers survenu en Iran au début des années 2000 : un spoiler: tueur de prostituées
justifie ses actes par le souci de purger la société d’un fléau ...
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Midnight Cowboy a tout du film lancé dans la course aux Oscars : un discours social sur fond de misérabilisme larmoyant, des acteurs soucieux d’accomplir une performance et qui, pour cela, n’hésitent pas à se mettre à nu, une mise en scène chichiteuse faite d’expérimentations formelles caricaturant l’esthétique du Nouvel Hollywood. Une telle énumération ne constitue pas en soi un défaut, mais autant de limites à la pleine ...
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Robuste s’intéresse au corps différent, à celui que l’on affirme par la pratique d’un art (sportif, cinématographique), que l’on impose aux autres ou que l’on préfère cacher par pudeur parce qu’il ne correspond pas aux canons du temps. Il s’agit, dit autrement, d’une variation autour du monstre entendu dans son sens étymologique – ce que l’on montre du doigt comme différent – que la réalisatrice Constance Meyer ...
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Here s’inscrit dans une démarche tout à la fois poétique et narrative. Si la dispersion des époques, des cultures et des familles contribue à une attention portée à ce qui d’ordinaire apparaît insignifiant – les actions du quotidien, que le cinéaste et poète nous apprend à reconsidérer –, le collage des vignettes sur un même plan large donne vie au récit cohérent d’un lieu chargé de souvenirs, traversé par les siècles, ...
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La mode est aux gros titres, à ceux que réhaussent une police d’écriture taille 80, une couleur agressive sur fond noir ou blanc (au choix) et surtout des sonorités électroniques agressives. La mode est aussi aux fulgurances, non spontanées mais concertées, aux fulgurances qui se donnent telles des fulgurances qu’il faut reconnaître et nommer de la sorte. La mode est encore aux discours sur toutes les causes ayant le vent en poupe, à ...
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Night of the Comet fait se rencontrer le cinéma de John Carpenter et celui de George A. Romero, l’un pour ses ambiances électriques dans lesquelles s’inscrivent des héros cool en toute situation, vêtus de blue jeans et portant des lunettes de soleil, l’autre pour ses zombies terrifiants et consommateurs qui alimentent d’ailleurs une critique sociale. Toutefois, cette rencontre demeure de l’ordre de l’intention : rien n’advient ...
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Sous une apparente simplicité narrative et formelle, Prova d’orchestra révèle des enjeux d’autant plus complexes qu’ils entremêlent une réflexion sur la musique et, plus largement, sur l’art avec un discours politique en lien avec l’actualité italienne. Le film tout entier repose sur le principe de perturbation : celle commise par les musiciens qui refusent de subir les maltraitances de leur chef d’orchestre en se révoltant ...
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À l’heure de la médiatisation galopante des homicides, de l’héroïsation paradoxale des tueurs en série comme en témoigne la floraison d’émissions et de séries consacrées à ces sujets sur les chaînes télévisées ainsi que sur les différentes plateformes, revoir La Poison rappelle à quel point le geste artistique de Sacha Guitry, théâtral et cinématographique, résonne avec notre actualité. Le film condense de façon ...
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Le Tourbillon de la vie imagine les vies alternatives de Julia comme autant de chemins possibles à emprunter, conduisant à des destinations différentes en compagnies diverses. La superposition de deux intrigues parallèles, par la répétition des mêmes mouvements de caméra au sein d’un même espace (l’internat, la librairie, la salle de concert…) s’affirme tel un dispositif aux effets mécaniques, en contradiction avec la quête ...
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Ne pas savoir quoi penser d’un film en sortant de la salle qui le projetait constitue, en soi, une marque de sa qualité. Car si L’Amour Ouf mobilise la figure de la métaphore lors d’un dialogue entre trois personnages, sa figure de style principale est davantage l’hyperbole : pousser les curseurs au maximum, qu’il s’agisse du son (bruitages, musique, partition originale), de l’interprétation, de la réalisation. Dire que la forme ...
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L’élément forain, chez Woody Allen, matérialise à l’écran la tension entre réalité et fiction : pensons au symbole de la grande roue de Wonder Wheel (2017), au métier de magicien investi par Magic in the Moonlight (2014), au cadre nostalgique du parc d’attraction désaffecté, saison creuse oblige, de The Purple Rose of Cairo dont la présence hante le long métrage peut-être autant que le film du studio RKO projeté dans la salle ...
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A Semente do Mal vaut pour les surcouches de peinture qu’il applique sur une très ancienne malédiction reconduite génération après génération : le dialogue entre le passé et le présent s’incarne et s’établit lors des échanges entre ladite Amelia, vieille femme curieuse en ce que ses déplacements et son apparence physique ne correspondent pas à son âge – mais quel âge est-elle censée avoir d’ailleurs ?! – et des membres ...
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The Last Dance marque le passage derrière la caméra de la Britannique Kelly Marcel, à qui nous devons le scénario de Fifty Shades of Grey (Sam Taylor-Wood, 2015) ainsi que celui des trois volets de la saga Venom. Elle confirme ici l’étendue de son talent en ajoutant une corde à son arc tant sa mise en scène s’avère dépourvue de la moindre maîtrise formelle, revendiquerait presque une complaisance dans la dégringolade infligée à ...
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Monument de l’expressionnisme allemand, Der Golem : Wie er in die Welt kam vaut surtout pour sa retranscription architecturale de la matière même dont est composé l’être mythologique : le Prague du XVIe siècle est fait de papier mâché et de glaise, singularité qui forme à l’écran un microcosme où la terre dialogue avec le ciel par le biais des tours élevées, en témoigne la consultation des astres par le rabbin Loew. En miroir ...
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Il y a quelque chose du cinéma de David Cronenberg dans ce Smile Deluxe, avec son obsession paranoïaque pour le double et la surveillance, l’attention portée au corps humain que la caméra dissèque à l’aide de divers instruments ici peu scientifiques, spoiler: l’accouchement monstrueux sur scène
rappelant la créature humanoïde de The Fly (1986), surtout le traitement de spoiler: la dépendance aux médicaments suite à un ...
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De très beaux paysages composent Les Derniers hommes, au sein desquels s’égarent des êtres blessés, abîmés par la guerre, usés par le temps et la distance qui tout à la fois les séparent de leur foyer respectif et échouent à donner du sens à leurs actions. Le réalisateur cultive cette absurdité, réduit son scénario à une marche d’un point de départ vers un point d’arrivée avec, en chemin, l’omniprésence d’ennemis ...
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Deadly Eyes bénéficie du savoir-faire de son réalisateur Robert Clouse, plus habitué aux arts martiaux qu’aux rats gigantesques puisqu’il contribua à la notoriété américaine des deux comédiens Bruce Lee et Jackie Chan avec, respectivement, Enter the Dragon (1973) et Big Brawl (1980). Notons à ce titre que le cinéma de quartier où se rendent les adolescents consacre sa programmation à une rétrospective Bruce Lee et projette ...
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Les Graines du figuier sauvage est, à juste titre, une œuvre d’enfermement qui correspond à la fois aux conditions de réalisation, le cinéaste ayant dirigé son film derrière les barreaux d’une prison, à la topographie privilégiée, puisque nous passons de l’appartement fourni par l’État à la maison natale, et au souci manifesté par la caméra d’être au plus près des personnages, eux-mêmes victimes d’un étouffement ...
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Alice Doesn’t Live Here Anymore fait le choix de la chronique familiale et sociale, forme en vogue dans le cinéma américain du début des années 1970 – pensons par exemple à The Last Picture Show de Peter Bogdanovitch, sorti en 1971 – pour représenter la faillite du rêve américain confondu dans son patriarcat violent et les chimères qu’elle fait naître dans le cœur de celles qui s’efforcent de la fuir. La grande fluidité de ...
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Égaré quelque part entre les deux volets récents de Jumanji (Jake Kasdan, 2017 et 2019) et Le Larbin (Alexandre Charlot et Franck Magnier, 2024), Loups-Garous offre au célèbre jeu de société une adaptation sous forme de comédie familiale entraînante une demi-heure durant, plus périlleuse ensuite : le scénario peine à se renouveler en s’inscrivant dans un schéma narratif stéréotypé – l’emprisonnement de la mère, que doivent ...
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Le cinéma australien est hanté par son Histoire et par les difficultés avec lesquelles l’exhumer pour mieux la transmettre. Le récent Furiosa (George Miller, 2024) figure avec génie un « History Man » sur la peau duquel sont tatoués les récits légendaires transformant la violence en valeur, la brute en héros, leur conglomérat en peuple puis en civilisation ; Australia (Baz Luhrmann, 2008) se donne quant à lui le pari fou de ...
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