Films
SériesEmissions
Aline surprend, et c’est tant mieux. Par la liberté que prend l’équipe vis-à-vis de la vie d’une chanteuse mondialement célèbre dont il s’agit, par la fiction et la création, de révéler l’humanité – dans le sens premier de « qui est humain » - et donc l’histoire d’amour, vibrante de vie et menée à contre-courant des normes. Par le premier degré omniprésent qui ne change pas la star en métaphore mais la suit dans son parcours familial et international. Par l’entrelacs de l’intime et du public sans, pour autant, tomber dans le traditionnel schéma de nombreux biopics ascension – ou escalier, ça va au même endroit – et chute, faisant montre au contraire d’une pudeur et d’une précision de mise en scène jusqu’alors inégalées dans le cinéma de Valérie Lemercier.
De même, le ton n’est plus ici à la farce, comme dans Palais Royale (2005), ou au conte désenchanté, comme dans 100% cachemire (2013) ; il s’agit cette fois de tessiture, et celle du film s’avère aussi grande que celle de la chanteuse, capable de rassembler rires et larmes, de changer la vocation musicale en sacrifice que l’on accepte pour ne pas décevoir son public et parce que l’on participe d’un show business qui consacre et écrase à la fois. L’épuisement d’Aline, lors des séquences en limousine, contraste aussitôt avec l’énergie déployée pour regagner le domicile familial et ses enfants – au point de claquer la portière sur sa robe de soirée, après avoir hurlé « je vous aime » à la hâte au public venu en masse ; le début du long métrage sert ainsi à Lemercier de point de départ à partir duquel comprendre et ressentir la solitude d’une artiste qui passe de scène en scène, de séances de photo en interviews répétitives sans jamais en voir l’issue.
La simplicité, la spontanéité, l’authenticité des Dieu, qui sont portées par une figure maternelle forte – et qu’interprète la formidable Danielle Fichaud –, permettent d’accentuer la détresse d’Aline, de justifier sa passion amoureuse et d’expliquer son dévouement à ses enfants comme l’application d’un modèle et de valeurs familiaux, sans pour autant tomber dans la démonstration psychologique ou héréditaire. Non, le long métrage est plus intelligent que ça, ou plutôt plus humain : tout part et tout passe par les personnages, par les relations qui les unissent et qui accèdent à l’immortalité par la musique et sa transmission. Il bénéficie en outre d’un soin particulier accordé au maquillage, à la coiffure et aux costumes, d’un sens de la photographie et de la mise en scène, d’un talent admirable de direction d’acteurs.
Une œuvre impressionnante de maîtrise et de délicatesse, l’une des belles surprises de cette année 2021.
De même, le ton n’est plus ici à la farce, comme dans Palais Royale (2005), ou au conte désenchanté, comme dans 100% cachemire (2013) ; il s’agit cette fois de tessiture, et celle du film s’avère aussi grande que celle de la chanteuse, capable de rassembler rires et larmes, de changer la vocation musicale en sacrifice que l’on accepte pour ne pas décevoir son public et parce que l’on participe d’un show business qui consacre et écrase à la fois. L’épuisement d’Aline, lors des séquences en limousine, contraste aussitôt avec l’énergie déployée pour regagner le domicile familial et ses enfants – au point de claquer la portière sur sa robe de soirée, après avoir hurlé « je vous aime » à la hâte au public venu en masse ; le début du long métrage sert ainsi à Lemercier de point de départ à partir duquel comprendre et ressentir la solitude d’une artiste qui passe de scène en scène, de séances de photo en interviews répétitives sans jamais en voir l’issue.
La simplicité, la spontanéité, l’authenticité des Dieu, qui sont portées par une figure maternelle forte – et qu’interprète la formidable Danielle Fichaud –, permettent d’accentuer la détresse d’Aline, de justifier sa passion amoureuse et d’expliquer son dévouement à ses enfants comme l’application d’un modèle et de valeurs familiaux, sans pour autant tomber dans la démonstration psychologique ou héréditaire. Non, le long métrage est plus intelligent que ça, ou plutôt plus humain : tout part et tout passe par les personnages, par les relations qui les unissent et qui accèdent à l’immortalité par la musique et sa transmission. Il bénéficie en outre d’un soin particulier accordé au maquillage, à la coiffure et aux costumes, d’un sens de la photographie et de la mise en scène, d’un talent admirable de direction d’acteurs.
Une œuvre impressionnante de maîtrise et de délicatesse, l’une des belles surprises de cette année 2021.