Bertrand G.
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0,5
Publiée le 13 janvier 2018
Je n'arrive pas à comprendre que l'on puisse crier au génie! Ce film est d'une prétention rare, une sorte de mauvais Terrence Malick mâtiné de Kubrick version 2001 Odyssée de l'espace, qui se perd en clichés et démonstrations lourdes, sans grand intérêt intellectuel ni même de divertissement.
On peut - à la limite - accepter le parti pris de départ qui consiste à nous présenter un fantôme sous la forme d'un ectoplasme sous un drap, en se disant que l'on se prend au jeu pour suivre le réalisateur dans sa fable, mais le voir affublé dès le départ de deux trous pour les yeux est d'un ridicule qui confine à la blague potache. Je passe la scène de tarte, insupportable, dont on se demande si elle n'est pas étirée pour que le film atteigne l'heure et demi syndicale et sur les sentiments de tristesse et de jalousie du fantôme plus que caricaturaux. Le summum de la bêtise est atteint quand un second fantôme, féminin cette fois-ci, apparaît dans la maison voisine et pour lequel Lowery ne trouve pas meilleure idée que de le présenter avec un drap fleuri rose, leur conversation s'établissant à l'écran sous forme de sous-titres démonstratifs ! On se demande ce qu'il aurait pris comme étoffe s'il s'était agit du fantôme d'un chien? D'ailleurs, ce fantôme parait bien fatigué, car souvent assis, et quand il n'est pas content, et qu'il ne soulève pas des tasses pour les briser, il le fait savoir aux vivants en tapant sur le piano, une trouvaille cinématographique qui permet "fort astucieusement" au réalisateur de revenir sur la scène "paranormale" du début du film. Le spectateur voit le fantôme qui voit son personnage qui voit les effets de son fantôme qui voit presque le fantôme de son fantôme... bref une mise en abîme bien vaine et digne d'un scénario pour adolescents. (J'adore les nombreuses critiques de la presse qui parle d'histoire vertigineuse!). On comprend que Lowery veut nous parler du temps qui passe (l'éternité c'est surtout pénible vers la fin comme dirait Woody Allen alors il faut bien que Casey le fantôme en finisse en sautant d'un immeuble pour abréger sa souffrance, voyons!)' La scène des pionniers, posée là pour nous faire comprendre qu'il y a un avant et un après, est cousue de fil blanc, la palme en revenant au côté cheap des accessoires! La scène du bobo-hipster qui déblatère lors de la fête rajoute une couche de prétention à la pseudo-philosophe du message que le spectateur peu attentif aurait peut-être loupé. Lowery finit par un effet de manche avec - enfin - la découverte du billet caché du temps de son vivant par sa femme et pour lequel notre fantôme a du encore jouer de sa faculté à remonter le temps pour pouvoir le sortir de sa cachette (car bien sûr, finalement tout a une fin, cette pauvre maison qui était la leur ayant fini par être détruite) ... et laisse le choix de l'interprétation au spectateur!
Bref, le ridicule et la prétention tuent-t-ils? et si Oui, il vous reste l'éternité pour y songer!