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Le film repose principalement sur l'intense interprétation de Guillaume Canet, qui a visiblement bien profité d'une méthode de tournage très immersive (découverte du scénario au fur et à mesure du tournage). Le récit, très linéaire et sec, quasi en temps réel, emporte d'abord l'adhésion (justesse des séquences, empathie pour le protagoniste, bonne gestion de l'environnement), mais reste bien trop sage pour donner au film une ...
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Si "Le Redoutable" se veut drôle, son humour potache s'enlise vite (le running gag des lunettes cassées, les effets "nouvelle vague" éculés, etc), s'il se veut une étude d'un couple en crise, il est dramatiquement superficiel (lui, macho égoïste, se replie sur son obsession révolutionnaire et néglige son évanescente compagne qui ne songe, elle, qu'à s'amuser). Si enfin, il se veut une réflexion sur l'engagement de Godard, il fait ...
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Un polar ultra-classique, qu'on à l'impression d'avoir déjà vu mille fois : deux flics que tout oppose, un serial-killer insaisissable, une ambiance poisseuse et des crimes sordides. Il faut reconnaître à Sorogoyen son professionnalisme : le suspens fonctionne et les deux flics sont plutôt attachants. Mais on regrette que le contexte social (crise espagnole, tension sécuritaire) ne reste qu'une toile de fond et que la question de la ...
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Sur une histoire réduite à la plus simple expression du genre - un huis clos dans une maison isolée où une famille est menacée par un mal venant de la forêt environnante - le réalisateur vise au réalisme psychologique et à la métaphore sociétal (l'éternelle peur de l'autre). Un programme minimal, qui a sa pertinence et son exigence, mais qui reste finalement un peu trop théorique. D'autant que le cinéaste se fait roublard quand il ...
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Gobert nous livre un thriller ennuyeux et creux qui ruine les espoirs qu'on pouvait lui porter après les "Revenants" et l'intriguant "Simon Werner". Malgré la thématique du trouble identitaire, toujours excitante, le film tourne en rond sans jamais nous surprendre et enchaîne les scènes poussives aux enjeux éventés. Tout est tellement artificiel, sans aucune empathie, qu'on se désintéresse très vite de ce pseudo jeux de pistes (les dés ...
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Denis Villeneuve surprend une nouvelle fois avec ce film de SF introspectif et rêveur, loin des canons du genre. S’éloignant audacieusement du spectaculaire auquel son sujet pouvait prétendre, le cinéaste canadien se détourne des cieux étoilés pour rester à hauteur d’homme et suivre l’épopée intérieure d’une femme confronté à un questionnement existentielle profond. Certes, le cinéaste sait créer une atmosphère de mystère ...
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Passé inaperçu à sa sortie, ce film aussi rigoureux qu’oppressant est une très belle surprise et mérite amplement d’être redécouvert. A travers le portrait d’une femme qui bascule dans la paranoïa suite à un accident traumatique, le film s’attache à susciter autant de trouble et de perte de repères de la part du spectateur que du personnage principal. S’inscrivant brillamment dans la veine du « cinéma du soupçon » ...
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« Images » pourrait s’apparenter à une version jungienne d’Alice au pays des merveilles peinte par Magritte. Mais c’est aussi un angoissant thriller mental, un bouleversant portrait de femme et sans doute le chef d’œuvre de Robert Altman.
Tel ce puzzle qu’on cherche à refaire sur une table basse, le cerveau de Cathryn part en morceaux. Parangon du cinéma de perte de repères, Images entraine le spectateur dans le vertige de son ...
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Un ratage total, comme je n'en avais vu depuis longtemps. Malgré ses allures de "film-dossier" plongé dans le bain du réel, "La fille de Brest" sonne désespérément faux. La faiblesse du jeu des comédiens n'y est pas seule responsable : avec la partition qu'on leur donne à jouer, ils n'avaient aucune chance. On assiste, pendant plus de deux heures, entre embarras et exaspération, aux pathétiques tentatives pour nous rendre sympathiques ...
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Rarement un film et son remake se seront ainsi éclairés mutuellement pour révéler l’échec foudroyant de l’un et la saisissante réussite de l’autre. Tout ce qu’a raté Innaritu dans « The Revenant », Serafian le réussit avec une grâce incomparable, signant un chef d’œuvre injustement oublié. A l’esbroufe maniériste et au manichéisme du premier, « Le Convoi sauvage » propose un grand récit libertaire et un poème visuel ...
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Récit diabolique réalisé par un cinéaste athée (contrairement à « L’Exorciste »), « Rosemary’s baby » est davantage un film sur le dérèglement que sur le Mal. Polanski retrouve ainsi une thématique qui traverse la plupart de ses films : comment le quotidien se teinte d’étrangeté, comment les apparences se fissurent pour révéler nos angoisses profondes et, surtout, comment les parapets contenant notre « normalité » sont ...
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Lynch nous propose une éblouissante variation sur le thème du faux-semblant – celui de la société américaine comme celui des êtres humains qui se mentent perpétuellement à eux-mêmes. Le récit commence de façon plus linéaire que son précédent “Lost Highway”, ce qui rend d’autant plus vertigineuse la dislocation spatio-temporelle de la seconde partie. S’il mise à nouveau sur un récit divisé en deux, les enjeux paraissent ...
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Avec sa troisième réalisation, Sean Penn montre qu’il est un cinéaste de l’obsession : comme dans ses deux précédents films, un homme, profondément marqué par une tragédie personnelle ou qu’il a fait sienne, est entraîné dans une dérive morbide qui bouleverse sa vie. Le cinéaste observe ainsi son protagoniste, magnifiquement interprété par Jack Nicholson (son dernier grand rôle), s’enfermer dans une spirale obsessionnelle ...
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Malgré un scénario un peu trop huilé (à l’image de l’implacable vengeance de Gallagher), « Absence de malice » est un film au sujet fort qui, à l’heure des Bolloré et autres Arnaud, demeure plus que jamais d’actualité. La question du pouvoir des médias est posée avec pertinence et traité avec nuance : loin d’être une attaque manichéenne, le film pointe l’ambiguïté d’une institution qui, sous couvert de défendre les ...
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Un premier film qui frappe d’abord par sa mise en scène ample et précise, très maîtrisée. Guyon sait créer des ambiances très fortes (l’isolement dans le chalet, la nature mystérieuse qui l’entoure…) et mettre en place un récit dont les zones d’ombre nous inquiètent autant qu’elle nous questionnent. Il sait aussi tirer le meilleur d’Hélène de Fougerolles, véritable redécouverte du film, qui impressionne ici par ...
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« Drive » est un petit objet pop et toc complètement insignifiant. Ne parlons pas du scénar, ramassis de clichés éculés ridiculement traités au premier degré (le bellâtre mutique, tout en regards d’acier, la charmante girl nex door, si charmante et futile, leur idylle soap sur fond de tube FM et l’éternelle spirale du destin qui les broie stupidement). Le jeu des comédiens, tous plus caricaturaux les uns que les autres, n’est ...
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"La dernière séance" commence bien : le ton est pertinent (une ironie pleine de tendresse et d'amertume et un sens du décalage assez réjouissant) et le geste est assuré (un travail assez saisissant sur l'espace, le rythme et le montage). Les comédiens, enfin, sont tous excellents et campent des personnages à la fois bien ancrés dans leur environnement et très attachants. Mais peu à peu, le récit trahit un systématisme qui finit par ...
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L'idée de convoquer l'imagerie du western dans la campagne roumaine fonctionne sur la forme (décors désertiques, maison isolée, personnages hiératiques), mais échoue autant sur le fond que sur le geste cinématographique. Terriblement poseuse, la mise en scène dévitalise le récit dans un pénible exercice de style (plans interminables, ellipses tape-à-l'oeil, jeux anémiques des comédiens). Quant au récit, assez famélique, il ...
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Plus que jamais, les frères Coen nous livrent ici un monde déserté par le sens. Dans l’univers glacé de « Fargo », les corps retrouvent d'emblée une maladresse et une lourdeur animale qui leur interdisent toute synchronie avec l’univers alentour, tandis que la parole, qui bégaie, se perd ou tourne à vide, est la marque d'une totale incommunicabilité. Cette défaite, cette impossibilité à entrer en contact avec l'autre, le plan ...
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La radiographie d'un couple en délitement. Filmage cru, dramaturgie en creux : Maden Ade n'essaie pas de séduire, et son naturalisme est un peu pesant. On regrette surtout que le récit déroule sans surprise son programme : Chris, grand mou un peu mufle et un peu imbu de lui-même, et Gitti, jeune femme à fleur de peau, s'éloignent toujours un peu plus, autant par incompréhension et par peur de se mettre à nu. Tout cela n'est pas vraiment ...
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Un polar aussi laborieux que chichiteux : Ridley Scott s'abîme dans ses travers de pubard et se montre absolument incapable de revigorer un scénario indigent. Quant on voit ce qu'à fait Cimino quatre ans plus tôt sur un sujet similaire avec "L'Année du dragon", on mesure l'ampleur du désastre.
La lente et éprouvante dérive funèbre d'un homme qui marche vers sa propre fin. Est-ce par dépit ou par dégoût ? On ne le saura jamais puisque l'on est condamné à être témoin extérieur de sa chute, à en subir le vide existentiel sans en éprouver la vibration intérieure. Dans un geste radical, Peckinpah nous refuse l'accès à son film : raideur narrative, laideur visuelle, comédiens empesés, rien ne nous est épargné. A cela ...
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Transformant son récit en une enivrante ligne mélodique, Sautet capte, tels des éclats fugitifs, les élans contradictoires de ses personnages, leurs inflexions amoureuses, le moment où ils sont tout près de vaciller, le moment où leur vie se fait soudain plus large. Dans son film le plus lumineux, celui où jamais Romy Schneider n'a été plus belle et Montant plus désarmant d'humanité, le cinéaste embrasse le sentiment amoureux dans ...
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Signe des chefs d’œuvre, « La Horde sauvage », ce poème mortifère et élégiaque, gagne à chaque vision en modernité et en puissance. Sur le fond, d’abord : démystifier le western, c’est d’abord s’attaquer à une certaine forme de propagande hollywoodienne (révisionnisme historique et idéalisation des valeurs héroïques), et donc s’attaquer à l’impérialisme américain : en pleine guerre du Vietnam, impossible de ne pas ...
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Avec son premier thriller horrifique, De Palma fait ses gammes de réalisateur et pose les jalons d’une œuvre à venir, qui s’attachera à maintes reprises à revisiter Hitchcock, comme c’est le cas ici (« Psychose » pour sa tueuse souffrant d’un dédoublement de la personnalité mais aussi « Fenêtre sur cour » et « Vertigo ») tout en y intégrant ses obsessions sur le voyeurisme et la manipulation, ainsi qu’un sens de la ...
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Tout ce qui fonctionnait dans le premier opus croule ici sous une surenchère assommante : le récit n'est plus qu'une bouillie indigeste (des tunnels de dialogues répétitifs et stériles autour des notions de choix et de réalité) et quelques scènes d'action qui, bien qu'impressionnantes, lassent vite par leur absence d'enjeu. Ce qui était déjà un peu fumeux et étiré dans Matrix devient ici d'un ennui mortel et d'une totale vacuité. Un ...
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Beaucoup de bruit pour rien. C'est ce qui ressort du battage médiatique autour du nouveau Dolan et du film lui-même. Le cinéaste adapte la pièce de Lagarce dans un geste si forcé et redondant qu'on pense d'abord à une farce : tous les comédiens sur-jouent ridiculement leur partition et font de leurs personnage des monolithes caricaturaux (Le bégaiement de Cotillard, la colère de Cassel, l'hystérie de Seydoux et de Baye... Jusqu'au ...
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Capra est porté par une vision populaire, "démocratique", du cinéma, par la croyance que celui-ci peut toucher le plus grand nombre, divertir tout en apportant une conscience politique, sociale, humaniste. Le cinéaste incarne ici les valeurs fondatrices de son pays tout en montrant les revers du rêve américain et du capitalisme. Il est parvenu à imbriquer dans un même élan un regard très critique sur l'homme et à en chanter les ...
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Le propos est passionnant, dommage que l’exécution soit aussi forcée. Trop corseté et démonstratif, le film ne dépasse pas l’illustration de son programme (mauvaise conscience et renaissance d’une Allemagne traumatisée par le nazisme).
Une série de 4 sketches très inégaux, tantôt réjouissants (l’ouverture dans l’avion, et surtout le décapant mariage final) tantôt lourdingues (le duel des 2 conducteurs, le pétage de plombs de l’artificier).
Avec un sujet aussi risqué (grand poète à 5 ans, vraiment ?) et une thématique aussi chargée (rétablir le sens de la beauté dans un monde rongé par le matérialisme), il aurait fallu un cinéaste plus subtil pour délester ce projet de sa nature fortement démonstrative.
Dès la séquence d’ouverture, on se dit que Forty guns ne peut être qu’une réussite. Quelques plans d’ensemble sur des extérieurs majestueux de l’Arizona et un montage parallèle entre une cavalcade d’hommes dirigés par une femme à poigne (Barbara Stanwick) et trois « étrangers » (nous saurons bientôt qu’il s’agit de trois frères) faisant le trajet tranquillement et s’immobilisant lorsque la troupe passe comme une ...
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Dans ce nouveau et brillant opus, la malice conceptuelle de Hong Sang-Soo atteint un beau point de cristallisation : Le cours des événements reste le même entre ces deux segments qui s’amusent à mettre chaque fois le courtisan à nu, mais le ton de cette romance deux fois ratée passe très subtilement de la frustration de l’acte manqué à la tendresse d’une rencontre d'autant plus mémorable qu'elle se sait sans fugace. Et le ...
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Au fur et à mesure que Benicio Del Toro et Catherine Zeta-Jones découvrent l’ampleur d’un système qui les dépasse, ils font également l’apprentissage d’une violence beaucoup plus proche d’eux qu’ils ne pouvaient le penser, ainsi que de celle dont ils sont eux-mêmes coupables. Les personnages sont le jouet de leur ambition, de leur cupidité, de leur dépendance ou des contraintes économiques. Le monde de Traffic est celui du ...
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Le sheriff Bell, mythe du vieux cow-boy solitaire et humaniste, et sa Némésis, le tueur inhumain, figure dantesque du Mal, sont les deux faces d’une même pièce, excroissance de deux mondes opposés, au milieu desquels un pauvre cow-boy aliéné se débat pour survivre, produit d’une nouvelle ère qui impose l’argent comme seul garant de la liberté. Ce personnage étrange, brave gars gangrené par la violence d’un monde ultralibéral ...
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Un scénario indigent (une succession de sketchs lourdingues), une mise en scène vulgaire et des acteurs en roue libre. Affligeant. Après pas mal de hauts et quelques bas, les frères Coen, cette fois, touchent le fond.