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"Maps To The Stars" établit une cartographie du vice contemporain, de la starification à tout prix, et du pouvoir destructeur d'Hollywood (...) Un film hanté, cynique, malsain et névrosé mais surtout, une pièce maîtresse dans la filmographie du cinéaste canadien.
(…) À l'image des nappes de Vangelis, "Blade Runner" est plus mélancolique qu'épique, plus intime qu'orchestral (…), c'est le mélange divinement réussit du film noir et de la SF (…)
(…) Kapadia montre tout, dissèque sans voyeurisme mal placé, se méfie de l'intime car qui va trop loin ne peut rester objectif envers ce qu'il filme. C'est en cela que "Amy" est un film important.
S'il nous aiguille dans la dernière partie du film, Lisandro Alonso donne moins à comprendre qu'à ressentir. L'expérience est inoubliable. A condition de s'y abandonner.
Daniel Radcliffe est plutôt bon dans ce rôle à contre-emploi, en revanche, le scénario, pour habile qu'il soit, ne réserve pas de vraie surprise et se révèle terriblement conventionnel.
(…) en osant à la fois une poésie sobre et un romanesque dénué de tout lyrisme, le plus singulier et le plus indépendant des cinéastes français actuels signe une libre interprétation de la relation entre Judas et Jésus (…)
[Reprise] Plus incisif et plus cruel que l'adaptation d'Henri-Georges Clouzot, "Sorcerer" est un grand film politique marqué par la radicalité de ses partis pris et la grande violence de ses images.
Jouant à merveille de l'environnement (…) le cinéaste parvient à créer un climat de tension et de méfiance relatif à la période post-franquiste (…) et réussit là où on l'attendait (…) "La Isla mínima" confirme la renaissance annoncée du cinéma espagnol et tout le bien qu'on pensait d'Alberto Rodriguez.
Une relecture contemporaine et désenchantée des poèmes d'Ovide, qui surprend par sa singularité et sa liberté de ton. Revigorant.
Tourné sur douze années (…) et pour preuve : les acteurs vieillissent au gré des séquences, (…) "Boyhood" peut être vu comme un témoin du temps, un film-miroir, un pont entre plusieurs moments d'une vie : 166 minutes, d'une incroyable poésie.
Matthew McConaughey est formidable en version adulte de Tom Sawyer : taciturne, charismatique, mangeant le plan, il trouve ici un rôle à la mesure de son talent. Dommage que la réalisation demeure très scolaire.
"Ant-Man" apporte une nouvelle confirmation que le cinéma de Marvel ne progresse jamais que par ses marges, que son cahier des charges seul est garant de sa vitalité, de sa survie (…) cela au détriment de la nouveauté. (…)
Rabah Ameur-Zaïmeche signe une magnifique déclaration d'amour à son pays d'origine : L'Algérie, par cette belle œuvre onirique, tendue, subtile, vibrante du désir d'un possible qui n'est encore que pour demain.
(…) Ryan Gosling se noie dans les ambitions mystiques de ce premier film étrange où circulent mystère et non-dits. On se demande où il veut en venir, mais une esthétique magnifique le sauve du naufrage (…)
Véritable petite merveille d'invention, d'intelligence, d'humour et de charme. Un nouveau sans-faute pour le studio Pixar.
(…) "Bodybuilder" séduit (…) surtout pour la qualité de jeu de ses interprètes, avec à leur tête : Vincent Rottiers, Nicolas Duvauchelle, l'excellent Adel Bencherif et François Yolin Gauvin : sorte d'équivalent français de Sylvester Stallone, qui porte le film de manière inattendue (…).
(…) Pour accompagner l'apocalypse, Lars van Trier substitue au climat d'hystérie, qu'il affectionne tant, une atmosphère de claustrophobie particulièrement étouffante. (…)
À cause sans doute de son intrigue un peu mince, il peut arriver que l'on perde le contact avec cet objet sombre et désespéré qu'est "Hors Satan".
Un déferlement de violence gratuite, un final grotesque. Une tentative de slasher à la française à reléguer aux oubliettes.
Gags au ras des pâquerettes, dialogues indigents et situations éculées. Que voulez-vous : Les Inconnus ont vieillis, leur humour aussi.
(…) une certaine grâce parfois, mais sans que le film sorte jamais de la représentation théâtrale dans laquelle il semble se complaire. On a connu Jacques Rivette plus inspiré.
(…) un cinéma d'une pureté absolue, auquel la composition étincelante de Clotilde Courau donne encore plus d'éclat.
Un sujet brulant, au coeur de l'actualité, restitué avec conviction par Stéphane Brizé, qui semble comme transporté la composition inspirée de Vincent Lindon.
Littéraire et sensuel, lyrique et théâtral, incandescent ou même résolument pop, le nouveau Desplechin permet de réactiver l'appellation trop galvaudée de grand film.
Le brillant a laissé place à la poussière. La magie n'opère plus, les couloirs de ce musée semblent désespérément vides. Il est temps que cette saga prenne fin.
En plus d'être indigent, le film du tandem Nakache/Mimran commet une erreur irréparable : se prendre au sérieux. (…) pour une comédie c'est très regrettable (…)
[Reprise] "French Connection" n'a pas pris une ride (…) avec cette longue scène de course poursuite toujours aussi haletante et son mode de filmage ultra-stylisée, pour ne pas dire avant-gardiste pour l'époque, il est le prototype du polar moderne, tout simplement.
On retrouve les mêmes ingrédients qui faisaient déjà défaut au premier volet : esthétique de jeu vidéo qui annhile toute forme de dimension épique, acteurs à la ramasse, scenario aux abonnés absents, même les jolies nichons d'Eva Green n'y peuvent rien pour sauver le film de la débâcle. Game over.
(…) fonctionnant par paliers, "Kinatay" prend progressivement des allures de descente aux enfers dans la nuit de Manille (…), et l'effet est tel qu'elle provoquera des dommages collatéraux même chez les spectateurs les plus endurcis (…) Un choc.
"Thirteen" est le parfait exemple du film, qui, à force de trop chercher à coller à l'image de marque construite par le cinéma indépendant américain finit par ressembler à une mauvaise sitcom pour ados.
Encore une énième adaptation de roman à oscars (…) plombée par un académisme pompeux et un sentimentalisme des plus forcené.
Un western racé et élégant (…) qui donne lieu à de vrais duels au pistolet, vous savez, de ceux qui n'ont rien à envier à celui d'un certain "Il était une fois dans l'Ouest".
Un chef-d'oeuvre mémorable du cinéma ouest-allemand (…) qui émeut par l'universalité de son sujet (l'intolérance) et la qualité de son interprétation.
Christian Poveda adopte la bonne formule, ici, pas de leçons sociales ou de discours politiques, simplement de l'observation avec juste ce qu'il faut de retenue : à savoir, être présent tout en se faisant discret.
(…) "Gravity" peut être vu comme le premier survival dans l'espace ou, pour le coup, la grande menace du film n'est pas un énième boogeyman mais bel et bien la loi de la gravité (…) Audacieux et magistral.
Le génial Vincent Gallo réalise un superbe film expérimental, hanté par les réminiscences d'un amour perdu à tout jamais (…) Chef-d'œuvre.