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Entièrement construit autour de l'art de la rupture, formelle et narrative, "Le Syndicat du crime" est une œuvre brute et imparfaite, qui voit surgir des instants de virtuosité de la part de John Woo.
Les scènes d'action sont en cela les plus passionnantes dans leur mise en scène, du fait d'un découpage extrêmement dynamique qui ne perd jamais en lisibilité, de violentes ruptures d'échelles de plan et d'un montage qui rompt la ...
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Après une ouverture d'une urgence absolue et au montage traumatique, René Clément met en scène "Jeux Interdits" avec une ambivalence passionnante et bouleversante. Tous les éléments du long-métrage se présentent sous deux aspects qui, sans jamais s'opposer, s'alimentent et se complexifient mutuellement.
Le contexte de la guerre se dévoile dans le regard de celui qui la voit, et si l'innocence des enfants domine la majeure partie du ...
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Suite directe de "La Légende du Dragon des Mers" ce troisième "Detective Dee" semble chercher l'équilibre entre l'aspect film d'aventure du volet précédent, et l'ambition politique du "Mystère de la flamme fantôme".
Tsui Hark livre un divertissement foisonnant, gagne en sobriété dans son utilisation de la 3D, et propose un axe formel riche : l'illusion. La mise en scène joue sur l'ambiguïté prestidigitation/fantastique mais la traite ...
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Si il fait fort impression dans sa séquences d'ouverture, avec un jeu de mise en scène qui use du hors-champs et de l'espace pour faire naitre une tension au sein du collectif, "La Main du diable" déçoit dès lors que le récit du héros (Pierre Fresnay exceptionnel) commence.
Le long-métrage ne parvient pas à créer d'enjeu tangible, car il vend une partie de son mystère de par son dispositif narratif, et ne semble jamais réellement ...
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"Elephant" déstabilise, dérange, par son dispositif formel radical, mais permet à Gus Van Sant d'offrir une vision de l'horreur ordinaire qui délaisse tout cynisme, car le cinéaste cherche à prendre du recul sans jamais faire preuve de distance.
Les partis pris de mise en scène et de narration confère au long-métrage une gravité terrifiante, longue marche funèbre d'une jeunesse qui fait face à l'abime (figures parentales ...
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"La rue de la honte" déçoit dans son échec à créer un drame intime, mais passionne dans sa vision du collectif.
Mizoguchi parvient à donner vie à cette maison close par une mise en scène qui joue sur la profondeur, les différentes problématiques et enjeux cohabitent dans le cadre et complexifient un propos qui se déploie alors sur plusieurs niveaux : humain, politique et social. De plus, les ruptures d''échelles de plan rendent ...
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"L'Assassin habite au 21" sous ses airs de film policier classique, gagne en profondeur par le traitement que lui accorde Clouzot.
Le cinéaste structure le long-métrage autour des faux-semblants; narratifs, aucun personnage n'est réellement ce qu'il semble être; visuels, par la présence de la magie, des pantins sans visages; formels, comme ce plan en apparence anodin qui se mue en une vue subjective glaçante. Tout cela, couplé à la ...
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Sous couvert d'un divertissement à l'esthétique baroque, Sam Raimi fait de "Darkman" une œuvre expérimentale extrêmement stimulante. Le cinéaste multiplie les procédés avec une générosité rare, exacerbant les sentiments de ses protagonistes et nourrissant un rapport à la monstruosité passionnant.
Les troubles de Peyton se traduisent au montage, lors de séquences où la succession et la superposition d'images, parfois à une vitesse ...
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Avec "Le Plaisir" Max Ophüls adapte trois nouvelles de Maupassant, pour un résultat inégal, mais néanmoins réjouissant.
Les deux premières parties souffrent ainsi de problèmes mineurs, le premier segment ne se structure autour d'aucun enjeu, fait presque office d'anecdote tant il se déroule en une proposition formelle et narrative à laquelle on ne donne pas le temps de s'épanouir, là où le second, au contraire, semble trop étiré ...
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Avec son introduction, Kim Jee-Woon trace tout l'horizon formel de "A Bittersweet Life" : une œuvre de bouillonnement, puis de surgissement. Le bouillonnement, c'est cette première partie à la force sous-jacente, où la discipline extrême que s'impose Sun Woo laisse place à des ruptures vives, tant vers l'émotion que la violence.
Le cinéaste met en scène ces instants avec une grande élégance, notamment lorsqu'il s'agit de filmer les ...
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Si "Jurassic World : Fallen Kingdom" est un divertissement qui se laisse apprécier, cela est uniquement dû à la présence de Juan Antonio Bayona derrière la caméra. Le cinéaste convie toutes ses obsessions formelles (la catastrophe naturelle, le rapport à l'enfance, au monstre etc.) pour un résultat très hétérogène.
La première moitié du long-métrage déploie une approche spectaculaire efficace, Bayona construit sa mise en scène ...
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Avec "Le Sang des bêtes", Franju met en scène le paradoxe. Ce dernier nait d'un contraste violent entre le narrateur et l'image, illustrant un massacre mais narrant un quotidien. Ainsi, le cinéaste s'efforce de créer des ruptures pour susciter le choc, aussi bien par le biais de l'image - cette carcasse qui scinde littéralement le cadre- que du montage - certaines ellipses temporelles tétanisantes-, mais fait aussi cohabiter ces deux ...
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"Le Fils unique" tient en sa capacité à créer un drame extrêmement intimiste et pourtant universel. Ozu ne se contente pas de dépeindre le rapport d'une mère à son fils, malgré que cette relation soit décisive dans la force émotionnelle de l'œuvre, mais comment ces derniers sont victimes, puis acteurs, de leur décor.
Ainsi, le cinéaste met moins en scène ses personnages, que le rapport des ces derniers avec l'espace. Son cadre se ...
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Aboutissement de 10 ans d'installation d'univers et de personnages aux traitements, tons et enjeux complètement différents, "Infinity War" arrive comme liant décisif dans un projet jusque là épars, avec pour ambition démesuré de faire cohabiter ces différents éléments au sein d'un long-métrage unique.
Si la démesure est effectivement au rendez-vous – on parle d'un blockbuster de plus de 2h30, d'une quantité impressionnante de ...
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Après un épisode 7 insipide, et un "Rogue One" aux idées formelles parfois fulgurantes mais insuffisantes, Rian Johnson promettait d'offrir un virage radical mais nécessaire à la saga, tout en exploitant enfin les éléments de cette nouvelle trilogie. Cependant, si le bousculement attendu est présent, l'exécution est catastrophique. Les intentions extrêmes - aussi bien de mise en scène que d'écriture - du cinéaste ont le mérite de ...
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"La Marche de l'Empereur" échoue de peu à devenir un documentaire fascinant et réellement puissant.
Car l'utilisation du téléobjectif fait surgir des gros plans qui confinent à l'intime, et qui font vivre ce microcosme. C'est ce parti pris qui confère à la vision de Luc Jacquet un poids nécessaire aux événements qu'il capture, celui d'abandonner la distance du documentariste pour adopter une proximité inédite, celle d'un ...
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N'ayant jamais été un grand admirateur du cinéaste, trouvant sa symétrie systématique étouffante et mécanique, "Isle of Dogs" représente une surprise de poids. Si on peut évoquer comme défaut une représentation culturelle du Japon parfois douteuse (le prologue, certains éléments iconographiques etc.) cela intervient dans une construction cinéphilique de son univers, l'utilisation d'une musique des "Sept Samouraïs" n'est pas ...
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Manifeste de la Nouvelle-Vague, "Les Quatre cent coups" est une œuvre brillante. Truffaut réalise un long-métrage à l'image de son jeune héros, Antoine Doinel, campé par un Jean-Pierre Léaud sublime de bout en bout, énergique, mélancolique, complexe, mais surtout transgressif.
En cela, le cinéaste trouve son inspiration dans le cinéma de Jean Vigo ("Zéro de conduite" vient immédiatement en tête) et filme l'école comme un lieu de ...
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En partant d'une structure minimale – un groupe d'adolescents se rend dans une cabane isolée et se retrouve confronté à une menace qui les élimine un par un – Sam Raimi construit son "Evil Dead" comme un long-métrage dont la richesse provient de ses choix formels.
Le cinéaste se sert de son manque de moyens (maquillages grotesques, monstres en pâte à modeler etc.) pour jouer sur une ambiguïté constante. L'horreur se confond avec ...
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Le nouveau conte de Guillermo Del Toro est un film somme pour le cinéaste, l'œuvre qui lui permet de payer un tribut à ceux qui l'ont inspiré tout en continuant de développer son propre univers. Si le projet est alléchant, le résultat démontre que le cinéaste mexicain ne parvient plus à concevoir son cinéma de façon aussi cohérente qu'auparavant.
Si le sujet premier semble être la construction d'une romance entre la créature et ...
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Se déroulant au sein de la forêt Amazonienne, vision d'un Paradis terrestre encore immaculé, "L'Etrange créature du lac noir" opère un revirement dans l'imaginaire du film de monstre.
Le postulat de départ, très simple au demeurant, est l'occasion pour Arnold d'opposer le mythologique au biologique, le monstre de légende aux scientifiques. Ainsi, l'efficacité du métrage provient de l'aisance avec laquelle le cinéaste met en scène ces ...
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"Visages Villages" surprend par son ambition double : filmer le français du quotidien, le prolétaire, afin de le sublimer, d'en faire une œuvre d'art, sans le déshumaniser. Mais aussi celle de mettre en scène un road-trip mélancolique à travers le pays pour Varda et JR.
Le documentaire touche dans sa façon de passer de l'intime (le "Visage"), un souvenir, une passion, un mode de vie, au collectif (le "Village"), par le biais de l'image, ...
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Partant d'un postulat absurde à l'époque, et finalement visionnaire, d'une maison en kit à construire soi-même, Buster Keaton réalise une œuvre sur l'espace et le décor aussi fascinante qu'elle est amusante.
Car si les trouvailles visuelles de Keaton sont toujours aussi impressionnantes (la façade qui s'effondre, la maison qui tourne sur elle-même etc.) permettant de créer l'hilarité avec les éléments les plus inattendus, c'est bien ...
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C'est en se faisant parasiter par le documentaire que "Le Cimetière de la Morale" parvient à émouvoir dès ses premières secondes. Elles inscrivent l'œuvre dans une réflexion intime et politique à hauteur d'homme.
Ainsi, le film de yakuza à la violence chaotique est apaisé par un retour constant au réel, par le biais de documents d'archive, de filtres, de textes à l'écran, mais aussi d'arrêts sur image faisant basculer la fiction ...
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Si ce premier film n'annonce en rien la suite de sa carrière, il reste que Billy Wilder révèle avec "Mauvaise Graine" une facette inattendue : celle d'un cinéaste d'action.
Car si le long-métrage parvient à demeurer sympathique malgré une caractérisation de ses personnages inexistante, c'est dans sa capacité à user du montage comme vecteur d'émotion. Lorgnant parfois même du côté de l'expérimentation lorsqu'il s'agit de rendre ...
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Si " Three Billboards Outside Ebbing, Missouri" s'annonce d"emblée comme un drame - une mère dont la fille a été violée et tuée cherche à remobiliser la police locale qui semble ne plus se soucier de l'enquête - Martin McDonagh y insuffle un humour cynique déjà à l'œuvre dans "In Bruges". Le cinéaste fait de cette ville un microcosme dont chaque habitant relève de l'archétype, mais dont ce traitement frontal rend leurs interactions ...
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C'est dans la mise en scène minutieuse d'une main qui rentre dans un sac, que Bresson illustre le paradoxe qui anime son personnage, à la fois au plus près des gens, mais qui perd complètement prise avec le réel. Un être enfermé dans son propre quotidien - situation que les nombreux surcradrages viennent subtilement appuyer - et qui nourrit une obession maladive pour le vol.
Cette radicalité, à la limite du robotique, voit Bresson ...
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La plus grande qualité de "True Grit" réside dans la conscience des frères Coen qu'ils réalisent ici une œuvre peu innovante, mais surtout peu ambitieuse. Ils préfèrent mettre en scène une poignée d'éléments signifiant, plutôt qu'une réflexion sur le genre, sans jamais être dépourvu d'un vrai regard d'auteur.
Ainsi, la mise en scène se construit moins dans un rapport unique à l'image, exceptions faites des scènes s'inscrivant ...
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"Bangkok Dangerous" va bien au delà d'une vaine réitération d'un genre extrêmement codifié (le polar hongkongais), et se révèle être l'occasion pour les frères Pang de se l'accaparer, le faisant muer en un terrain d'expérimentations formels surprenantes.
Ce basculement se produit grâce à deux éléments : le handicap de son personnage principal - sourd et muet - qui résulte en un rapport constant au sensoriel, ainsi que la ...
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Ce qui impressionne dans "À nous la liberté", c'est la capacité de René Clair à traiter des thématiques qui semblent antithétiques et des les mettre en scène sur le même plan. Le film apparait comme une accumulation d'éléments disjoints, auxquels les choix formels du cinéaste apportent une cohérence stupéfiante.
Ainsi, la lente déshumanisation des prisonniers fait écho à la situation des ouvriers, tout en posant un regard ...
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"Assault on Precinct 13" est à la fois un tribut cinéphilique vivant, et une œuvre décisive pour le cinéaste. L'héritage du western, notamment Hawks, est une évidence - la structure en reprenant tous les codes au sein d'un contexte contemporain - là où le personnage principal semble être un echo direct de "La Nuit des morts-vivants" de Romero.
Mais, non content de s'approprier pleinement ses références, tout ce qui fait la ...
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Raconter un couple, et plus précisément sa fin, dans le pays le plus romantique du monde. Voilà le paradoxe que Rosselini tente, et échoue, à traduire. Si il est ridicule de nier que "Voyage en Italie" est une œuvre moderne, dans sa structure notamment, il est nécessaire de ne pas considérer cela comme des acquis suffisant.
Si le montage alterné permet ainsi d'offrir une vision double de l'Italie - une terre de tragédies, de mythes et ...
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En articulant toutes ses intentions formelles autour d'une représentation minimale du quotidien, Hou Hsiao-hsien prend le risque d'accoucher d'une œuvre limité. Cependant "Goodbye South, Goodbye" est un exercice de style passionnant, à la mise en scène moins préoccupée par sa diversité que par les varations d'un nombre resserré de procédés.
Ainsi, le cinéaste illustre une période trouble, tant économiquement que socialement, pour ...
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Chez John Ford, la guerre de Sécession est tout sauf le lieu d'un affrontement binaire entre le Nord et le Sud. Avec "Les Cavaliers", l'immense cinéaste américain préfère dépeindre les paradoxes et l'absurdité d'un échange fratricide, tout autant traumatisme d'une nation qu'il est un drame humain.
Ainsi, la mise en scène se met à hauteur d'homme, et, à l'image de Marlowe et Kendall, ne fait pas de distinction entre les couleurs des ...
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Avec "À nos amours", Maurice Pialat réalise un film adolescent. De par son sujet évidemment, celui d'une jeune femme au quotidien chaotique, partagée entre ses escapades amoureuses et sa vie de famille.
Mais aussi dans le regard que pose Suzanne (Sandrine Bonnaire en demi-teinte) sur le monde qui l'entoure. Entre contestation des principes qui lui sont imposés, ambition libertaire forte et besoin constant de règles à transgresser. Pialat ...
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Rejouer la révolution - soviétique au vu du contexte, mais qui pourrait s'adapter à toutes les révolutions – par le biais d'une imagerie scolaire et d'un rapport de force élèves/administrations. Voilà l'idée singulière que développe Jean Vigo avec « Zéro de conduite ».
Si le cinéaste s'amuse clairement avec son métrage, en terme d'expérimentations de montage notamment (dont une scène au ralenti d'une grâce folle et à la ...
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