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Le film s'inspire tellement du "Cercle des poètes disparus " qu'il en vient à calquer des scènes entières. Par ailleurs, il ne dénoue pas tous les fils de son scénario : On ignore, par exemple, comment Maxence va gérer la relation avec son père. Malgré ces petites réserves, le film fonctionne plutôt bien et Jose Garcia est excellent.
De film en film, Emmanuel Mouret gagne en finesse et en profondeur. Du coup, on est plus proche de Bergman, ou du moins de Woody Allen dans sa période Bergmanienne ( "Intérieurs", "Une autre femme "...) que de Rohmer, et c'est très bien comme ça.
C'est un bon polar. De là à dire que Clint Eastwood atteint le niveau de "12 hommes en colère ", il y a un fossé que certains critiques n'ont pas hésité à franchir.
François Ozon continue d'explorer les zones d'ombre de l'être humain. Mais on peut se demander si, à force de creuser dans les méandres de l'âme humaine pour en faire ressortir, sinon la part la plus cruelle, du moins celle la plus cynique, il n'y aurait pas là une pointe de misanthropie de la part du cinéaste qu'il tenterait de faire passer (avec un talent certain) pour de la malice.
"Megalopolis " est l'oeuvre baroque d'un artiste épris depuis longtemps de beauté formelle et de pureté, à tel point qu'il lui est arrivé de se brûler les ailes (le film "coup de coeur ", en 1982), mais qui, depuis "Tetro" en 2009, confirme qu'il a retrouvé une deuxième jeunesse.
Le plus bel hommage que l'on puisse rendre à la réalisatrice serait, bien sûr, d'aller voir son film. Le problème, c'est que la dépression qui mine le personnage principal contamine le film tout entier, du scénario à la mise en scène. Certains critiques ont parlé de "poésie " à propos de ce film, en oubliant peut-être un peu au passage que la poésie est davantage une célébration de la vie qu'une célébration de la mort.
Magnifique projet, magnifique film, dont le témoignage de Léon Zyghel, ancien déporté, constitue le point d'incandescence et un modèle de transmission. Chapeau.
Il y a beaucoup de grâce et d'humanité dans ce film qui confirme le talent du réalisateur de "Adolescentes ", mais aussi, et c'est peut-être un peu ce qui fait la limite du film, une très légère tendance au dolorisme, qui incite à se poser la question : L'altruisme véritable nécessite t-il un tel sacrifice de soi ?
"L'année du dragon" continue de creuser une manière d'autoportrait, celle d'un homme (Cimino) désespéré, vivant dans une sorte d'utopie, irrémédiablement fâché avec son époque, et qui trouve des moyens d'expression géniaux pour le dire. Existe t-il plus belle définition d'un artiste ou d'un auteur ?
Ce qui fascine, aussi, c'est le changement dans la représentation du "méchant " à partir du nouvel Hollywood : ici comme dans "French ...
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Un chef d'oeuvre de mélancolie, dans lequel Cimino pousse à son paroxysme la logique du triangle amoureux amorcée avec "Voyage au bout de l'enfer". Dans une scène du film, l'un des personnages avoue qu'il déteste vieillir ("I hate growing old"). Difficile de ne pas faire un parallèle avec le cinéaste, qui lui-même ne supportait pas de se voir vieillir. Mais pourquoi le choix d'Isabelle Huppert dans le rôle d'Ella ? L'actrice Chabrolienne ...
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De film en film, on aura compris la thèse de Jonathan Glazer : Nous abritons tous en nous un cadavre qui hurle ; De la même façon que le petit garçon de "Birth" portait en lui le défunt mari de Nicole Kidman, les officiers nazis portent en eux les cadavres que l'on sait. Mais en dépit d'une bande son extrêmement travaillée, à la fois virtuose et discrète, le film fait un peu trop confiance au hors champ, si bien que l'horreur paraît ...
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Si le film se voulait féministe, c'est un peu raté, puisque dans cette histoire les femmes revendiquent le droit à imiter le pire de ce que font les hommes. C'est donc moins dans son message, un peu ambigu, que le film trouve sa force, mais dans son interprétation, sa mise en scène et ses dialogues, très soignés.
Ce qui est bien avec Thomas Cailley, c'est qu'il n'a pas limité son inspiration à Romero et à Cronenberg, il s"est aussi inspiré de Jacques Tourneur ("La féline ") et de John Boorman ( "La forêt d'émeraude "). Du coup, le film prend, surtout vers la fin, une dimension poétique. Une belle réussite.
Depuis "les héritiers ", le cinéma de Marie Castille Mention Schaar vaut toujours le détour, parce que la réalisatrice choisit des sujets forts et qu elle a un talent certain de conteuse. Cela dit, elle n'évite pas quelques clichés sur les banlieues : le message est simple (pour ne pas dire simpliste) ; Quand on vient de banlieue, on est forcément génial et on a la niaque, quand on vient d un milieu plus aisé on est forcément un peu ...
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Thierry Lhermitte, acteur au talent un peu limité, est ici remarquablement dirigé par Bertrand Tavernier. Les autres acteurs (Raphaël Personnaz, Niels Arestrup...) ne sont pas en reste. Au soir de sa vie, Bertrand Tavernier, auteur déjà d une filmographie assez riche, montre qu'il a tout compris à la comédie : Tout est affaire de rythme ! Et le film n'en manque pas, loin de là.
De film en film, le cinéaste Paul Shrader, qui a dû être profondément marqué par "la nausée " de Sartre ou "l'étranger " de Camus, s'est fait l expert d un système d écriture scénaristique consistant à concentrer en un seul personnage toutes les contradictions d une amérique clivée, scindée, en proie à ses propres démons. Le problème, c'est que quand il ne cède pas à quelques effets faciles et racoleurs de mise en scène qui ...
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Sobriété de la mise en scène et sophistication de l image, génie et paranoïa, célébrité puis désaveu, musique avant-gardiste et pseudo modernité des téléphones portables, c'est à une formidable union des contraires que nous invite "Tar", l un des films américains les plus importants de ces dix dernières années.
C'est un beau film. Mais le plus surprenant dans cette histoire, du moins au début, c'est que la cinéaste filme des personnages qui se croient "fous", mais qui se révèlent en fait soumis, dans la mesure où à aucun moment ils ne contestent, ou tout au moins questionnent l enseignement qui leur est proposé (sous la direction de Patrice Chereau, perçu comme le "maître absolu", et sous l influence de l actors studio, considéré comme le ...
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Ce film est l occasion de revisiter certains clichés qui circulent à propos de Stanley Kubrick :
Cliché numéro 1 : "Stanley Kubrick était un cinéaste peu doué pour le bonheur ". Les critiques qui ont écrit cela auraient ils connu le cinéaste personnellement !? Lui qui affirmait, dans quelques rares interviews, qu'il n y avait pas de joie plus profonde que le sentiment d avoir réussi un film...
Cliché numéro 2 : "Kubrick est un ...
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Ce film très réussi, tant dans la forme que dans le fonds (la revanche des exclus, la rébellion des laissés-pour-compte), offre un superbe démenti à la politique des auteurs chère à certaines revues de cinéma : De même qu il est possible pour un grand cinéaste de se planter, il est possible pour un cinéaste médiocre de réaliser un grand film : c'est le cas de Todd Phillips avec "Joker ".
On reconnait là la mise en œuvre réussie de ce qui est devenu une tendance dans le cinéma fantastique moderne : partir d une maladie ou d une pathologie plus ou moins rare et en développer les aspects sensationnels, non sans une certaine empathie : De même que "Elephant man" traitait de la neurofibromatose, de même que "La mouche " traitait indirectement du SIDA, de même que plus récemment, le film "swallow " évoquait la maladie de ...
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Excellent film, très humain, que je ne comprends vraiment pas pourquoi les "cahiers du cinéma " ont qualifié de "misanthrope "(????). C est remarquablement interprété. On reconnaît la "patte " de Stéphane Brize, qui aime opposer deux générations d acteurs : Vincent Lindon face à Hélène Vincent dans ce film ci, Patrick Chesnay face à Georges Wilson dans "Je ne suis pas là pour être aimé ".
Cela faisait longtemps que l on n avait pas assisté à un tel morceau de cinéma, à moins de remonter à "Délivrance " de John Boorman ou encore aux "chiens de paille " de Sam Peckinpah. La remarquable interprétation des acteurs et actrices de "as bestas " constitue l un des points forts du film.
Il est de bon ton, aujourd'hui, de décrire Cronenberg comme un cinéaste génial. Pourquoi pas, après tout ? Si l on considère comme génial la capacité à donner forme à ses fantasmes les plus sordides, ici comme dans "Dead ringers " ( "faux-semblants "), alors oui, Cronenberg est de cette trempe. À propos de Wim Wenders, un certain critique du dictionnaire Larousse du cinéma écrivait que les adolescents franchement attardés faisaient ...
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Pour nous donner à n'en plus finir des remakes, des suites, des films de superhéros, on peut dire que soit le cinéma manque aujourd'hui cruellement d'imagination, soit toutes les histoires ont déjà été racontées, soit peut-être les deux à la fois. Signe des temps, certains cinéastes se tournent vers le biopic ou le documentaire, espérant, en puisant dans le réel, faire jaillir le romanesque. C'est le cas d'Asif Kapadia, comme ce fut ...
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En adaptant la célèbre série télévisée, De Palma espère réaliser sa "Mort aux trousses", il ne fournit en réalité qu'une sorte d'énième James Bond. La faute, d'une part, à Tom Cruise et à son jeu d'acteur très limité : L'acteur à l'éternel regard d'adolescent semble bien mal à l'aise dans la scène face à Vanessa Redgrave, pour ne prendre qu'un seul exemple. La faute, d'autre part, à Brian De Palma et sa mise en scène très ...
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Intéressant biopic du Lion, avec toutefois une erreur de taille :la scène du métro. Selon la biographie consacrée par l historien François Bedarida à Winston Churchill, ce dernier n a pris qu une seule fois le métro dans sa vie, c était en 1926! Je veux bien qu'on arrange un peu la vérité pour les besoins du cinéma, mais il ne faut quand même pas pousser.
Pierre Salvadori est un cinéaste très inégal et légèrement surestimé, mais mieux vaut voir ce film là, qui est son meilleur, plutôt que le désastreux " en liberté " qui vient de sortir.
Voilà un film un peu bancal, partiellement réussi, qui ne tient pas pleinement parti de son potentiel en matière de scénario. Le début et la fin sont un peu ratée, car la présentation des personnages est laborieuse et le dénouement cède à la facilité. Entre les deux, on tient une critique acerbe des nouvelles technologies et du manque de communication propre à notre époque. Interprétation excellente.
La critique s est peut être acharnée de façon excessive sur ce film, largement supérieur à la production moyenne ( tant américaine que française ). Évidemment que Guillaume Canet n est ni Francis Ford Copola, ni Sydney Lumet, ni James Gray. De là à cracher sur le film tout entier, il y a tout de même un pas, que certains critiques, à mon avis passablement de mauvaise foi, n ont pas hésité à franchir.
Le film ne constitue qu'un "demi-réveil" dans la carrière de Syamalan, ce dernier multipliant à l'excès les effets de signature. Pour le reste, le film ne demeure réellement convaincant que dans la mise en scène des affrontements avec la psychiatre.
A force de suivre au millimètre les pas des moines bouddhistes et de leur maître Thich Nhat Hanh, à force de coller au plus près à leur rituel, ce film passionnant et nécessaire, qui fait du silence son personnage principal, donne beaucoup à voir et à ressentir. Il constitue même un puissant facteur de motivation pour toute remise en question ou toute entreprise de démarche spirituelle (retraite ou travail sur soi...).
Il n'y a sans doute pas de plus beau spectacle au cinéma (comme dans la vie d ailleurs) qu une transformation personnelle, un chemin spirituel en train de se faire, un chemin de guérison, de résilience. Et comme cedric kahn, avec le talent et la sobriété qu on lui connaît depuis l extraordinaire "Roberto succo", conjugue éloge de la fraternité et du travail, on ne peut qu applaudir. Voir, sur le même sujet, le non moins excellent ...
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Techniquement, cinématographiquement génial, le film constitue aussi malheureusement une sorte de point de non-retour à partir duquel les américains développeront une sorte de romantisme de la guerre un peu imbécile (voir le récent "American sniper" de Clint Eastwood). Avec "Voyage au bout de l'enfer", on n'est pas encore dans ce romantisme là, car Cimino, heureusement, fait preuve d'un minimum de lucidité, de réflexion et de distance, ...
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Le film, comme piégé par la mécanique d'un scénario très (trop ?) intelligent, hésite constamment entre la farce et le drame, entre le premier et le second degré, ou plutôt passe brutalement de l'un à l'autre. C'est sa faiblesse. Très bonne prestation, par ailleurs, de Thierry Lhermitte, dans un numéro à la Dustin Hoffman.
Ce n'est probablement pas avec ce film que Brian De Palma parviendra à réunir ses inconditionnels et ses détracteurs. La subtilité ne fait toujours pas partie de ses points forts, mais la cruauté actuelle des rapports humains qui régissent le monde de l'entreprise est telle qu'on ne peut pas vraiment qualifier le film de "caricatural". Au contraire, rarement les obsessions et thèmes de De Palma (voyeurisme, double, manipulation, trahison) ...
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