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On connaît les qualités de conteur de Denys Arcand- des personnages facilement lisibles dotés d'ennuis avec lequel le spectateur se sentira forcément en empathie, un sens de l'espace rarement pris en défaut, un humour plus ou moins facile mais qui fait souvent mouche. Cela ne va pas sans retour de bâton, un certain schématisme, une facilité dans le jugement, un ton docte et péremptoire. C'est bien au retour de bâton que l'on assiste ...
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A mes yeux éberlués ce film fut un succès très tangible à sa sortie. Tant mieux pour lui puisqu'il est sincère. Sincère, oui, mais empesé; bien plus qu'un Renoir gêné dans ses mouvements, plus coincé qu'un Autant-Lara par des ligues de vertu. Le problème me semble être le cadre. Dans les films qui traitent gracieusement de la Foi, le cadre doit être large; c'est une aspiration qui occupe tout le sac pulmonaire, ce qui monopolise ...
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Oui mais non. Il est rare de tomber sur un film vraiment antipathique, qui prend tellement son public pour un congloméat d'imbéciles. Pour moi ce sera celui-là. Faire sonner Marielle comme le Gabin des années 60 (son génie est dans l'arbitraire de l'accord) relève du sacrilège. Qu'il n'y ait pas un plan pour sauver l'autre, que le héros cultive une nécrophile fétichiste (le fameux syndrome Navarro), que le scénario patine (pas ue lui, ...
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Le lever de chapeau de Truffaut au début du film ne peut tromper personne; il s'agit d'un testament à une génération d'hommes et femmes, qui se trouve être la sienne aussi. Il émane une profonde tristesse de ce film au rythme parfois proche de la comédie où l'auteur d'un livre-tombe achève son parcours (presque) dans les bras de la femme qui a rendu la possibilité d'éditer son livre. Tristesse dérivant du fait que les hommes ne seront ...
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Petite chose abjecte entre Bergman et Chabrol, et semblant même parfois être mise en scène par Fassbinder lui-même, ce film sinistre suscite plutôt le malaise qu'autre chose. Dans ses meilleurs films RWF savait nous faire entrer de plain-pied dans un quotidien sinistre avec des personnages tassés et peu aimables; il en résultait une forme d'empathie. Ici Fassbinder nous enferme avec eux et nous attendons une détente. Je ne vais rien dire ...
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Grand film condensé dont on a l'impression qu'il ne manque rien. Déshabillée, l'intrigue aux articulations d'une simplicité remarquable incorpore sans s'en alourdir la bêtise stridente des nantis, des bien-placés, symbolisés par cette scène glaçante où la bonne société est montrée avec des masques de chirurgiens du XVIIIème siècle.
Composite, forcément, comme tous les Schulmann, attirant soit l'intérêt soit le mépris, ne laissant personne indifférent en tout cas, tel est "Zig-zag story". Le moteur du cinéma de Schulmann est l'appétit. Bien sûr il a les yeux trop grands par rapport à l'estomac mais cela lui permet de voir plus loin que son époque. Car de cette histoire drôle, effrayante, irrésistible, énervante, et pour finir extrêmement triste, on ne pense ...
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Génial et frondeur, amoral au possible, un grand cru libertaire, mon Séria préféré (mais probablement pas son meilleur qui serait bien "... comme la lune". Question de rythme principalement.
Sans doute encore meilleur que son illustre aîné. Déjà il y a Daumier, BB de sous-préfecture qu'on a envie de baffer toutes les 30 secondes, midinette et sans-coeur (eh oui ça existe, c'est même à ça qu'on se rend compte de la diversité des comportements humains). Ensuite Lavanant trouve enfin ici un rôle à sa mesure qu'elle interprète de façon totalement intègre. Séria livre un film sans pitié, non sans amour néanmoins. Il n'y ...
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C'est pas un chef d'oeuvre, Séria a fait plus juste et plus fort, bien pire aussi, mais ça étudie bien les ressorts de la psychologie masculine. Marielle a été marqué par ce rôle, à tel point qu'on lui a rarement proposé autre chose par la suite. Après c'est du cinéma de tonton, il faut avouer une nostalgie incompréhensible pour les comportements sexistes, ce qui nous mène droit à ...
C'est un film tout en ruptures de tons, de scènes, extrêmement respectueux du mouvement imprimé par Kafka à son roman. Danièle Huillet a traduit de façon "fonctionnelle" le dialogue original, (le film est tourné en allemand), et pourtant on y repère des gendarmes qui semblent échappés d'un vieux Keystone en deux bobines. Le noir et blanc du film est très subtil. Magnifique.
Je ne vais pas dire qu'il s'agit d'un mauvais film: la photo est le plus souvent superbe (on pense fréquemment à Murnau), l'atmosphère est crispante à souhait. Mais ce "southern gothic" manque de nuances quand on le compare à Faulkner. Mais tout ce tapage à propos de Mitchum (déchaîné mais trop grand pour le rôle), Lilian Gish en grand-maman à fusil, la toute-puissance des uns face à l'innocence des autres, et la morale absolument ...
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"Tarpon? C'est un nom de poisson." Eugène Tarpon se verrait bien rentrer chez maman, au lieu de quoi il se laisse entraîner dans une histoire assez bizarroïde qui ne cesse de s'obscurcir au fil du temps. "Polar" est un film très 80's, doté d'une esthétique blafarde, pas du tout tape à l'oeil. Bral est un cinéaste rare qui signe ici la meilleure adaptation de Manchette à l'écran. Bizarre et beau.
"J'ai dû vous paraître cruel, je vais l'être encore plus." Cette phrase pleine de fiel intervient dès le début du film, elle donne le ton. C'est un film où à l'ineptie du comportement humain répond l'Absolu, la "sainteté". Le texte prodigieux de Bernanos (et de quelques autres) est projeté avec force et hargne. Une Palme d'or justifiée pour un film immense.
Académique, froid, schématique, sans intérêt. Il y a bien des moyens financiers dans ce film mais il n'y a qu'eux.
"T'as 18 ans et tu crois pas à l'amour?" demande Depardieu à Bonnaire (qui joue ici un petit rôle de prostituée). "Momo, qui Momo?" demande Depardieu à un truand qui le met sur un coup. "J'aime pas les ordures d'assassins de vieilles" éclate Depardieu avant d'écraser la tête d'un truand contre une table. "Quand on est dans le métier il faut toujours avoir une chemise de rechange" déclare-t'il à sa supérieure (Pascale Rocard, ...
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Témoignage très fort, dénué d'angélisme et de manipulation. L'autisme (terme qui recouvre bien des affections mentales disparates du reste) est ici abordé sans ambages, sans hypocrisie. Le titre est le seul possible: je ne parle pas d'une autiste, mais d'une femme, elle est ma soeur, elle s'appelle Sabine.
Je trouve ce film déloyal. La fin est prévisible dès le départ (quand on se rend compte de l'optique de la réalisatrice dont on ne dira jamais assez la profonde bassesse). Révolutionnaire sans doute dans son utilisation du temps réel (mais c'est plus simple aussi niveau montage et remplit le métrage utilement et fait paraître intègre, non?). Je n'ai pas accroché au personnage de Cléo. Dans la vie rencontrer des gens c'est plus que ...
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Si l'on considère l'ensemble de l'oeuvre "nucléaire" de Dame Agnès, ce "docunonmenteur" n'est pas dénué de charme. Fragmenté certes, inégal en effet, mais il est heureux que cette fois-ci ce soit d'autres qui parlent, un peu comme lors d'une scène ouverte. L'égocentrisme naturel de cette femme s'y fait moins ressentir. Un peu mou dans le rythme mais pas mauvais.
Agnès s'aime. Et n'y va pas de main morte. Autant certains éléments narratifs sont bien amenés et certains concepts de narrations parfaitement adéquats (Varda a tout de même été une grande inventeuse de formes nouvelles et déflagratoires), on bute sur ce qu'il faut bien appeler un côté macabre ou vampirique chez elle (c'est toujours l'autre qui va mourir, ou qu'on a vu mourir, moi je suis toujours là et tant mieux). Ce qui est ...
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Dame Agnès, à court d'inspiration, se réveilla un beau matin en se demandant ce qu'elle pourrait faire de son temps (sans doute, un film). Un autre hommage à son Jacquot de mari? Peut-être pas, déjà fait il y a peu, ça risque de lasser les gens, ne nous galvaudons pas. Vlà t-y pas qu'elle se rend compte que l'année prochaine, le cinéma aura cent ans. Youpi, bon anniv' à lui. On en profitera donc, en faisant glisser le thé du matin ...
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J'aime infiniment ce film porté à bout de bras par Yasmine Belmadi (qui nous manque énormément). On ne sait jamais s'il faut porter un total crédit à ce qu'il dit de lui, s'il fantasme ou dit vrai; c'est un jeune de son époque, sans conscience politique, sans caution intellectuelle. D'un argument de mélo le réalisateur livre une histoire glaciale et sèche, totalement impitoyable. Très bien.
Un film bénéficiant d'un culte... lyonnais. Désolée d'apporter une si mauvaise critique mais je n'ai vu que deux films à 5 étoiles exclusivement sur Allociné, un Béla Tarr et celui-ci. Ici il est question d'un Stradivarius trouvé dans une poubelle... était-il enroulé dans le scénario de ce film (si tant est qu'il y en eut un)? Tout est incohérent, crasseux, infâme, mal filmé, joué comme dans une suite de répètes niveau théâtre ...
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On ne retrouve pas le côté amoral du roman de Pergaud, on est étouffés par un score impersonnel et mielleux pour faire américain, les méchants sont collabo, les gentils sont résistants, la petite Juive tient un journal, cliché sur cliché. Le gamin qui joue Lebrac est de loin le meilleur du lot, les adultes jouent mollement.
Difficile de juger du film en l'état. Son négatif original a disparu dans un incendie, il y eut procédure et une autre copie en fut considérée comme la matrice. Sur la version la plus répandue subsistent de gros dommages, surtout au niveau du son. Pourtant c'est une expérience unique de subir L'amour fou. Bien que peu amatrice de Rivette je trouve ce film super fort, c'est une mise en image de la création opposée à un amour qui se ...
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L'obsession de Rivette ne remonte pas à hier, il était inévitable qu'une telle adaptation lui échappe un jour. Retranscrire une passion si intense d'une époque où on s'engageait en amour en engageant sa vie, vision bigger than life de l'amour absolu, en des termes si froids, une réalisation si compassée, si faussement réaliste relève du prodige. Prodige dans le ratage, donc. On devrait parler de canif plutôt que de hache.
Loin d'être le cinéaste du groupe, ou de la collectivité comme on nous en rebat les oreilles, Sautet pratiquait un genre de cinéma rare en France: le cinéma de zombies. Ses personnages semblent sortis d'une "Ballade des pendus" avec de moins bons écrivains que Villon. "Garçon!" tout au long de ses 87 longues minutes déploie une absence d'histoire assez douloureuse, quoique peu rébarbative. Alors pourquoi une demie-étoile alors? Parce ...
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Très réaliste sur le sujet des vacanciers alcoolisés/inconscients. Pour le reste tout est tellement subtil que je ne suis pas certaine d'avoir tout compris. La réalisation est aussi mince que le charisme de l'actrice principale. Jean-Pierre Marielle est très bon en blaireau, ce qui reste une immense surprise; quant à Jean Yanne on ne le voit qu'à partir de la 55ème minute.
Film magnifique, déroutant, dans lequel rien ne sonne creux. On pourrait parler d'une résurgence du "point de prise de vues ethnographique" (Eustache, Jean Rouch, Pialat bien sûr) pour ce film. Grâce totale (même Torreton semble jouer juste) avec une Bruni-Tedeschi insupportable objet de désir qui pèse sur les nerfs de ses contemporains. Sublime de cruauté. Inoubliable.
Desplechin avait déjà tout dit lors de son premier long-métrage. Les suivants confirmeraient ce que celui-ci mettait à jour- un héros jeune pris au piège d'un monde assez machiavélique sous des abords insignifiants. Dans La sentinelle, on voit le Paris des années 90, inhumain et inamical, la sociabilité de pure forme, tout semble enfoui sous la brume et soudainement la lumière éclate, la vérité se fait jour. Emmanuel Salinger, ...
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On pouvait reprocher un excès de sentimentalisme aux deux premiers films de Dreyer, qui n'a pas encore atteint en cette époque la maturité des chefs d'oeuvre futurs (ça ne va pas tarder, avec "Mikael", dès 1924.) Ce film (nommé aussi "La veuve du pasteur") est génial, chaque plan tient debout grâce à un potentiel énorme d'agressivité rentrée, de sensualité frustrée (aucune pudibonderie chez Dreyer), une force inconcevable en Europe du sud.
Très réussi. La langue de ce film (qui n'a rien à voir avec l'idée que nous nous faisons de l'ancien français, tout est mélodieux, sorte de langage bis qui n'a rien à voir avec le novlangue des amateurs médiévaux) nous entraîne loin de notre époque de langage sms généralisé. Les décors, arbres, châteaux, donjons, etc, semblent à hauteur d'homme. Ils le sont. On voit incessamment les mêmes acteurs faire partie du choeur et se ...
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Illusion... comme dans illusionnisme. Rien ne va de soi dans ce film dont le scénario accuse une suite de déséquilibres, de décrochages permanents, Stroheim est tout vitrifié, manque de vie en général, les coïncidences sont subtiles comme des baffes dans la tête d'un nourrisson. Mais le pire avec ce film réside dans sa réputation de film pacifiste (il l'est autant que Renoir était de gauche). A aucun moment les personnages ne ...
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Pire que d'être lourd, à la réalisation engoncée, ce film paraît artificiel. Les histoires de théâtre et de guerre semblent issues d'une fistule qui se vide devant nos yeux impuissants. Bien sûr que le film a plu, il a même fait plus que plaire, en tant que faiseur de produits culturels Truffaut avait de l'avance sur son temps. Restent les acteurs périphériques Poiret et Ferréol, magistraux.
Oeuvre de propagande initiée par Giraudoux, le film me paraît très long en dépit de son timing ramassé (77'43" en version dvd non remasterisée, Vecchiali en signale une version de 120'' passée sur France 3). Du coup on se demande si la version plus longue n'était pas moins ennuyeuse. Ce n'est pas un film à sketches mais on jurerait que c'en est un. Pourquoi? Parce que la parisienne épouse un marseillais (Raimu, indigne de sa ...
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C'est fort-midable, on ne sait à quel saint se vouer. Ce film laisse la concurrence hagarde, les pieds dans les starting-blocks. Evidemment, les gens qui aiment les scénari structurés et les personnalités définies en seront pour les frais, mais c'est aussi le rôle du cinéma que de détruire les (faiseurs de) certitudes. Beau travail, miss.