Jacotre
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2,5
Publiée le 3 février 2017
Comme quatre millions de spectateurs, j'étais devant mon petit écran ce 1er février 2017 pour la projection de « Box 27 », un téléfilm d’Arnaud Sélignac primé trois fois par le festival de la fiction TV de la Rochelle, en 2016. On y évoque la crise du logement contraignant une famille à vivre dans un garage. On découvre la dérive d’un homme qui n’arrive pas à surmonter le décès de la mère de son enfant. On s’émeut du profond amour réciproque que se vouent un père et son fils. On partage volontiers la détresse d’un petit garçon séparé de son parent. Tout cela est très bouleversant. Mais, que vient faire là dedans la mesure de retrait demandée par l’Aide sociale à l’enfance et actée par un juge des enfants ? L’éclairage du débat qui suit la présentation du film est essentiel pour déconstruire le mythe sous-jacent au téléfilm. Une mère ayant vécu un an et demi sous tente avec ses deux filles témoigne n’avoir jamais été inquiétée par la protection de l’enfance, s’offusquant légitimement du temps mis avant d’être relogée. Un juge des enfants réagissant à l’invraisemblance du scénario : si cela se passait ainsi dans la réalité, ce serait 6.000 mesures que gèrerait son cabinet et non 600. Et même la Présidente d’ATD Quart monde reconnaissant que les placements ne sont pas dus à la misère, mais insistant avec raison sur le poids de l’exclusion dans l’éducation au sein des familles en grande précarité. Excellent contrepoint à une rengaine trop souvent colportée : ce n’est pas vrai que l’on retire un enfant uniquement parce que ses parents sont pauvres.