Que rajouter de plus à l'avalanche mérité d'éloges sur ce long métrage d'animation ? Certes, d'un point de vue factuel, le film est bourré d'erreurs (quasi absence présence des éducateurs auprès des enfants qui semblent laissés livrés à eux même, un seul accompagnateur pour se rendre en transfert, cohabitation des filles et des garçons dans la même chambre, accueil par des adultes étrangers des mômes en week-end sans évaluation préalable, etc, etc, etc...). Mais, on retiendra surtout la notion de conte qui ne plonge pas ses racines dans le réalisme mais dans le fantastique. Dès lors que l'on s'extrait d'une volonté d'exactitude, surgit la magie de la poésie, de l'enchantement et d'un envoûtement qui émeut et émerveille. Ce qui est à retenir de ce petit bijou ? La profonde humanité de ces enfants fracassés qui, tentés de reproduire le monde adulte dont ils sont victimes, déploient cette bienveillance et cette solidarité qui alternent pour notre espèce avec l'égoïsme et la cruauté. L'humour ravageur des "mots d'enfants", le pathétique des vécus, l'intensité des sentiments font monter l'émotion qui culmine avec cette version épurée de la chanson de Cantat "le vent nous portera" du générique. Dur, très dur de rester insensible et stoïque face à un film qui mérite d'être vu une première fois pour s'imprégner de l'histoire et revu pour découvrir une esthétique d'une grande qualité.