Ce film est intéressant, quand il se centre sur le vécu d'enfants placé au cœur du conflit parental. Des enfants, notons-le au passage, bien sages et soumis qui se réveillent quand même à l'adolescence. Le jeu des jeunes acteurs permet de mettre en évidence l'ambivalence de leurs sentiments. Il adopte aussi un ton juste, quand il évite toute leçon de morale ou démonstration sentencieuse: c'est au spectateur de se faire son propre point de vue. Mais les quelques incohérences du scénario interrogent : des scènes surgissent sans que l'on connaisse la suite, ni le sens (la nouvelle compagne qui apprend la vérité et qui disparait du film, le père qui chute brutalement et qui réapparaît ensuite en pleine forme). En outre, quelques confusions juridiques peuvent entretenir des fausses interprétations auprès du spectateur qui n'est pas spécialiste du droit : non le retrait de la plainte d'une victime ne met pas un terme au procès, non la loi ne prévoit nullement que l'enfant soit confié systématiquement à la mère avant l'audience du JAF. Mais, au final, un long métrage posant de vraies questions. La froideur et l'inaffectivité d'un père, qui correspondent semble-t-il au caractère du personnage réel, empêchent qu'on s'attache vraiment. Dommage, en outre, comme cela se passe parfois, avant le générique de fin, qu'on ne sache rien de la suite qui survient pour les vrais protagonistes. La condamnation du père à deux mois fermes qui couvrent la préventive et le destin équilibré et épanoui de ses deux enfants à l'âge adulte.