Films
Séries
Emissions
Le sujet, l'esprit et la dynamique de ce premier long-métrage évoquent certaines comédies dramatiques de Ken Loach, notamment La Part des anges (un contexte social difficile, une bande de potes, un concours...). Si la réalisatrice Louise Courvoisier s'inscrit dans un courant classique de réalisme, sans le transcender, si son scénario reste assez prévisible, avec une scène finale qui aurait pu être mieux amenée, l'ensemble se tient bien ...
Lire plus
Lire plus
Un excellent thriller d’espionnage, réalisé et diffusé juste avant l’affaire du Watergate, et donc annonciateur à sa manière de ce scandale. Francis Ford Coppola rend parfaitement compte de cette période des années 1970, avec ses avancées technologiques qui permettent toutes sortes de pratiques intrusives et abusives dans la vie privée, son climat social de méfiance et de défiance. En évoquant le pouvoir de l’image et du son, et ...
Lire plus
Lire plus
On retrouve dans Grand Tour le charme suranné et l’inventivité de Tabou (2012), autre réalisation de Miguel Gomes. Le cinéaste propose un nouveau voyage spatio-temporel, au temps des colonies, en changeant de continent, l’Asie succédant à l’Afrique. Ses choix narratifs et stylistiques sont toujours très originaux, voire déroutants, notamment au début. On ne comprend pas très bien la logique d’alternance entre couleurs et noir et ...
Lire plus
Lire plus
Avec l’aide d’un chorégraphe, Claire Denis a mis en scène un singulier ballet militaire, proposant une approche visuelle très physique des corps masculins, saisissant leur beauté et leur puissance brutes, leurs mouvements déliés ou heurtés. Des hommes isolés dans un décor désolé, ouvert, capté de manière très graphique, avec des lignes épurées et une belle poétique des éléments, dominée par l’air et la terre. Au niveau ...
Lire plus
Lire plus
La phrase d’accroche sur l’affiche de l'époque (Le vert paradis des amours enfantines… – issue d’un poème de Baudelaire, Moesta et errabunda) est d’une ironie assez cruelle, au regard du drame qui se joue dans le film. Car, si les deux jeunes protagonistes incarnent l’innocence de l’enfance, si leur amitié et leurs jeux sont imprégnés de tendresse et font jaillir une certaine poésie, leurs vies, marquées par la guerre, la ...
Lire plus
Lire plus
Avec son intelligence et sa sensibilité habituelles, Hirokazu Kore-eda brode une double chronique familiale, intime, profonde, à la fois douce et cruelle. En allant d’une famille à l’autre, en confrontant des approches différentes de la paternité, le réalisateur développe deux problématiques : la filiation, à travers un questionnement sur la primauté ou non des liens du sang sur les liens de la vie commune, un questionnement sur la ...
Lire plus
Lire plus
C'est le premier film d'animation de Michel Hazanavicius (qui a dessiné lui-même les personnages puis confié l'ensemble du projet dessiné et animé à un studio français) et le dernier rôle de Jean-Louis Trintignant (la voix du narrateur). C'est aussi l'adaptation d'un roman éponyme de Jean-Claude Grumberg (coscénariste du film avec Michel Hazanavicius). Un roman sur la Shoah qui prend la forme d'un conte. On retrouve dans le film cette ...
Lire plus
Lire plus
L'histoire tourne autour d'un lieu, d'un homme et d'un animal. Le lieu, c'est un bar qui devient un dépôt ("the drop" en version originale), lieu de collecte et de transit d'un argent "sale" destiné à la mafia locale. L'homme, c'est Bob, un barman peu bavard et apparemment simplet. Et l'animal, c'est un chien, sujet d'attention, de réunion, de conflit. Cette histoire navigue entre un présent tendu et un passé que l'on devine pas très net. ...
Lire plus
Lire plus
Rainer Werner Fassbinder adaptait l'une de ses pièces de théâtre (qui transposait une histoire personnelle). À 27 ans seulement, le jeune créateur surdoué, comparé alors à Cocteau, faisait de cette adaptation l'un des huis clos les plus mémorables de l'histoire du cinéma, d'une intensité psychologique rare et d'une lucidité cinglante sur les choses de l'amour. Rapports de domination et de soumission dans le couple, orgueil et ...
Lire plus
Lire plus
Cette plongée dans l’intimité d’une femme et d’une famille revêt une dimension autobiographique et cathartique. La peinture de la complexité des relations humaines n’est pas inintéressante et la touche de dérision renforce habilement un désespoir latent, entre considération de la futilité de l’existence et inaptitude au bonheur. Mais l’ensemble, très focalisé sur le « moi » et ses névroses, très nombriliste, peut agacer ...
Lire plus
Lire plus
Les frères Coen (Joel à la réalisation, Ethan à la production, Joel et Ethan au scénario) ont pris le contre-pied d’à peu près tous les codes du polar US standard. L’habituel cadre urbain, glauque et sombre, laisse place à un environnement rural enneigé, d’une blancheur immaculée (qui ne se tachera que de rouge). Les criminels machiavéliques sont remplacés par des nigauds : le « cerveau » du coup monté apparaît dès les ...
Lire plus
Lire plus
Captivant, stressant et terriblement malaisant. Il faut avoir l’estomac, le cœur et les autres organes bien accrochés, car le film va très, très loin en matière d’inspiration horrifique et grand-guignolesque. Les premières séquences, les plus soft, sont assez géniales pour dire le temps et la notoriété qui passent. La suite étrille la société du spectacle, le machisme cynique, le culte de la célébrité et les diktats sociaux ...
Lire plus
Lire plus
Un film de procès efficace, situé entre Le Septième Juré (de Georges Lautner) et Douze Hommes en colère (de Sidney Lumet), et porté par deux bons acteurs principaux (Nicholas Hoult et Toni Collette). Si le début paraît très conventionnel et didactique, la suite pose un cas de conscience et un dilemme moral qui captent immédiatement et ouvrent un abîme de complexité, bien exploité, faisant (un peu) oublier l’académisme stylistique ...
Lire plus
Lire plus
C'est un peu le Théorème de Pasolini à la sauce Guiraudie, en mode rural et drôlement macabre. Au centre de ce drame comique ou de cette farce sérieuse, il y a un personnage masculin aux désirs flous, qui réveille ou éveille chez les autres personnages des désirs multiples et variés. C'est une force d'attraction, de répulsion aussi. Bref, un élément perturbateur, interprété avec une ambiguïté retenue par Félix Kysyl.
Alain ...
Lire plus
Lire plus
Une arche de Noé sans Noé pour un film animalier sans anthropomorphisme (ou presque) et donc sans dialogue. Petit prodige de narration visuelle et sonore, ce film d’animation est extraordinaire et fascinant. C’est une expérience à la fois immersive (à hauteur de chat), contemplative et sensoriellement étonnante dans un monde déshumanisé, en plein chamboulement écologique, où se déploie une solidarité entre certains animaux ...
Lire plus
Lire plus
Une « petite » Palme d’or, qui vaut surtout pour le portrait de son héroïne (Cendrillon moderne, naïve et battante, entre illusions et désillusions), pour son interprète (Mikey Madison, la « découverte » du film), pour sa mise en scène, pour sa photo. Et pour l’énergie de l’ensemble. Sinon, les séquences d’exposition, centrées sur la vie festive et débridée d’un jeune fils à papa milliardaire, sont répétitives, ...
Lire plus
Lire plus
On sent dans le scénario (signé Gabriel Sherman, journaliste politique) une volonté d’être le plus factuel et le plus sobre possible. En matière d’expression de l’arrivisme et de la vulgarité de Donald Trump dans ses jeunes années, le film est sans doute en deçà de la réalité. Et c’est probablement mieux ainsi, pour rester crédible sans tomber dans la farce. En focalisant sur la relation entre Trump et son mentor, Roy Cohn, le ...
Lire plus
Lire plus
Un grand classique. La grande classe. Élégance glamour ou piquante du casting, réalisation précise, montage rythmé… Tout cela sous influence européenne : la majeure partie du casting, à l’exception de trois acteurs américains, est composée d’Européens en exil, tandis que le réalisateur Michael Curtiz, d’origine hongroise, porte en lui un certain héritage expressionniste en matière stylistique. Autre grand atout du film : ses ...
Lire plus
Lire plus
Une expérience unique, radicale, à la limite de l’expérimental. Chantal Akerman, dont c’était le troisième long-métrage après Hôtel Monterey et Je, tu, il, elle, montre dans les menus détails le quotidien d’une ménagère, capté en plans fixes, souvent en silence (il y a peu de dialogues dans le film) et en longueur de temps (3 h 20 !). Un quotidien ordonné et ritualisé de manière obsessionnelle, montré dans ce qu’il a ...
Lire plus
Lire plus
Tour à tour pêcheur, mécanicien et docker, Ousmane Sembène (1923-2007) s’est d’abord fait connaître dans le monde des arts comme romancier (Le Docker noir, 1956) puis, tout en continuant à écrire, s’est formé au cinéma à Moscou. Après quelques courts-métrages, il a réalisé en 1966 ce long-métrage, La Noire de…, qui lui a valu une consécration internationale et le statut à jamais de fondateur du cinéma africain.
Centré ...
Lire plus
Lire plus
Une fiction de pur réalisme social, façon documentaire, avec pour interprète principal un acteur non professionnel, lui-même migrant sans papiers, qui porte avec intensité le film sur ses épaules, en nourrissant son interprétation de sa propre expérience de vie. La caméra lui colle à la peau, à pied ou à vélo, dans une mise en scène immersive très efficace. Sans apitoiement ni leçons données, le résultat se veut factuel et ...
Lire plus
Lire plus
Un premier long-métrage de fiction qui prend la forme d’une chronique de vies indiennes contemporaines, captée avec délicatesse, douceur et sensualité. La réalisatrice envisage le quotidien de trois femmes bridées dans leurs aspirations, en quête d’une liberté d’aimer, de désirer, ou simplement d’un lieu pour vivre dignement. Trois femmes qui prennent leur vie en main, face à certains codes et préjugés sociaux, entre tradition ...
Lire plus
Lire plus
Difficile d’embrayer après avoir atteint des sommets dans le premier volet des aventures du Joker. Mais la nouvelle donne, dans ses fondements, est intéressante, toujours aussi noire, plus intimiste, moins spectaculaire. Avec deux originalités majeures : l’irruption de l’amour dans la vie désespérante d’Arthur Fleck et les embardées imaginaires en mode chanté-dansé. Il y a de l’audace dans cette configuration qui prend ...
Lire plus
Lire plus
Sur le papier, ce projet de SF à l’ambition dite « monumentale », tant sur le fond que sur la forme, mené de longue date par Francis Ford Coppola et concrétisé au soir de son immense carrière, sur ses fonds propres, était plus qu’alléchant. La déception est à la mesure de l’excitation suscitée. Megalopolis est un mégalofilm, fable pompeuse et pompière où l’auteur met en parallèle lourdement la décadence de l’Empire ...
Lire plus
Lire plus
C’est le deuxième long-métrage de fiction de Sergeï Loznitsa, après My Joy (2010). Présenté au festival de Cannes en 2012, il y a reçu le Prix de la critique internationale (Fripresci). L’histoire, adaptée d’un roman de Vassil Bykov, V tumane, brosse un tableau de la guerre de 1939-1945, côté biélorusse, côté rural, avec ses occupants allemands et surtout sa population locale, fortement divisée dans un contexte qui met à mal ...
Lire plus
Lire plus
Un film très intelligemment pensé, écrit et réalisé, qui fait d’une cellule familiale la caisse de résonance de la situation sociale et politique d’un pays (l’Iran). Habile tissage entre microcosme et macrocosme, et entre fiction et histoire récente (les manifestions et les répressions qui ont suivi la mort de Jina Mahsa Amini en 2022). Un film courageux également, tourné clandestinement, dont la teneur critique envers le pouvoir ...
Lire plus
Lire plus
Inspiré de différentes histoires de sportives iraniennes, ce drame sous pression, aux enjeux personnels et politiques, porte un regard cinglant sur l’autoritarisme du régime iranien, sur la condition de la femme en Iran, sur l’hypocrisie du conflit larvé entre ce pays et Israël. Coréalisé par un Israélien et une Iranienne en exil – tout un symbole –, le film présente de belles qualités narratives et stylistiques, au service ...
Lire plus
Lire plus
Un objet filmique non identifié, tourné en quatorze jours, à la fois totalement barré et très maîtrisé. L’histoire est emballée avec un sens de l’absurde amusant. Sur la forme, c’est une pure parodie de films de genre américains (série B, polar, horreur…), avec de nombreux clins d’œil et références stylistiques. Quant à la mise en abyme (les spectateurs dans le film), elle est joyeusement décalée. Au final, Rubber ...
Lire plus
Lire plus
Un film d’une élégance folle. Une quintessence de la mélancolie. La virtuosité de Wong Kar-wai touche ici au sublime, sans être uniquement un exercice de style, comme dans certaines de ses autres réalisations, et en étant limpide au niveau narratif, à la différence de certaines de ses autres réalisations. Cette virtuosité orchestre, avec une sophistication et une fluidité sans pareilles, un ballet de désirs et de sentiments ...
Lire plus
Lire plus
On plonge ici au cœur de l’Amérique profonde, dans une famille d’affreux jojos, beaufs, bêtes et méchants, monstrueux sans trop s’en rendre compte. Pour dynamiter ce foyer peu glorieux : un tueur à gages très à cheval sur les principes et la politesse, dont les pulsions sexuelles et le romantisme s’accordent avec un sens de la justice et de la famille assez particulier. L’histoire se développe sur un mode trash et comique, entre ...
Lire plus
Lire plus
Uranus, c’est « l’astre sombre et glacé » qui pèse de tout son poids sur la France de l’après-Seconde Guerre mondiale, une France officiellement en paix mais dont le climat social et politique n’a rien de très pacifique. C’est le temps de « l’épuration », rarement montré au cinéma. Un temps de tensions et de règlements de comptes, dont l’histoire française aurait aimé effacer quelques facettes peu glorieuses. Le film, ...
Lire plus
Lire plus
Film-enquête à résonance sociopolitique, qui fit grand bruit à l'époque. Francesco Rosi lève quelques non-dits et met au jour un faisceau de relations troubles. Le cinéaste joue la carte d'un cinéma réaliste : acteurs non professionnels pour la plupart, décors naturels, réalisation discrète... Mais le titre est un peu trompeur, le personnage de Salvatore Giuliano étant moins développé que le contexte sicilien. Outre cette ...
Lire plus
Lire plus
Les deux acteurs principaux de Septembre sans attendre (Itsaso Arana et Vito Sanz) étaient déjà présents dans Eva en août (autre film de Jonás Trueba). Sans être les mêmes d’un film à l’autre, leurs personnages se rencontraient et s’aimaient dans Eva en août ; ils se séparent dans Septembre sans attendre, en passant de l’été à l’automne, dans une suite de contes très rohmériens dans l’esprit (entre questions ...
Lire plus
Lire plus
Quand on lit le pitch, quand on sait que le film a des accents de mélo et de thriller, qu’il est chanté et dansé, qu’il a été tourné en espagnol (une langue que Jacques Audiard ne connaît pas) et en France, malgré le fait qu’il porte un regard sur le Mexique, avec un casting réunissant deux stars hollywoodiennes (Zoe Saldana, Selena Gomez) et une actrice trans espagnole inconnue (Karla Sofía Gascón), on pense immédiatement à ...
Lire plus
Lire plus
C’est du cinéma d’intellectuel engagé (à gauche), du cinéma contestataire d’un ordre établi (social, économique, sexuel), du cinéma original, libre et plein d’esprit (anar). Ça ressemble un peu à du Godard mais en moins conceptuel, plus accessible et sympathique. Même si le fond est pétri de désillusions post-soixante-huitardes et d’inquiétudes sur la marche du monde, libérale et capitaliste (aux résonances toujours très ...
Lire plus
Lire plus