Nate-Fisher
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4,0
Publiée le 19 janvier 2011
Après 3 polars, Gray s'essaie à l'histoire d'amour. Une histoire de départ très banale (un homme tiraillé entre 2 femmes ), une affiche qui donne franchement pas envie ... Et pourtant, ce 4ème film est une petite merveille, car il évite habilement tous les clichés du genre. Le film n'a en effet rien de romantique ou de niais.

Il s'agit avant tout de l'histoire d'un homme, pathétique, incapable de devenir un adulte, qui ne sait absolument pas ce qu'il veut.
Chose géniale durant tout le film : Les trois personnages principaux sont des trentenaires, pourtant, on jurerait qu'ils ont 15/16 ans. Chaque détail, même les plus infimes, nous suggère le monde de l'enfance, renforçant l'aspect pathétique de cette histoire, et surtout de Leonard. Les trois personnages dépendent de leurs parents . Quand Léonard invite Sandra (la brune) dans sa chambre pour lui montrer ses photos, on croirait voir 2 gamins qui se retrouvent un après-midi après l'école.
Touchant... et pathétique à la fois.

James Gray nous filme une histoire d'amour... mais pas tout à fait. On sent qu'il a encore quelques "restes" du genre qu'il affectionne le plus : Le Polar.
Car plus Two Lovers progresse, plus il prend des allures de thriller (sentimental et psychologique). Cette histoire ne rassure pas, dérange, nous fait mal au coeur, provoque même la peur par moments.
La passion est filmée ici de manière assez suffocante et vertigineuse, si bien que celle ci n'est presque plus une source de plaisir.

Tous ces points font de Two Lovers un film hautement atypique dans son genre tellement il se révèle troublant .
On n'en sort pas indemne, avec une terrible sensation d'amertume, tellement la scène finale est à la fois belle et glauque...