Le film débute dans une gare. Le jeune Hugo Cabret se faufile entre les passants, poursuivi par le gendarme de la gare. Puis l'enfant entre dans son "chez-lui", et dès lors, la magie se met en place et ne cesse d'opérer. C'est avec la minutie d'un horloger que Scorsese remonte le temps, pour arriver au début du cinema. On voit des classiques comme "L'arrivée d'un train en gare", et nombre de films de Georges Melies, à qui Scorsese dédit clairement son film, et toutes ses mises en abime dans un seul ouvrage : "Hugo Cabret". Le pari était risqué : il s'agissait de faire un film de Noël commercial, pour enfant, sans trahir la conception du réalisateur pour le 7eme art, c'est à dire tomber dans le gadget et les enfantillages. Audacieux, n'est-ce pas ? Qui d'autre que le réalisateur d'"Aviator" et des "Infiltrés" pour le tenir, et même surpasser nos attentes ! Une grande déclaration au cinéma, à l'histoire de ce-dernier, et surtout à Georges Melies, interprété avec Brio par Ben Kingsley. Côté acteurs, les enfants sont bien dirigés même si leur rôle implique d'être parfois assez téléphoné (rappelons qu'il s'agit d'un film pour tout âge), et du côté des adultes, rien à redire, peut-être seulement le gendarme, quelque peu théâtral... D'infimes détails dans une très grande réussite. À noter la 3D, très réussie, et qui devient un élément important du film sans pour autant évincer le message de l'œuvre et l'histoire (contrairement à Avatar dont l'histoire gnangnan n'aurait qu'un succès sans la 3D). Quitter son genre de prédilection des gangsters a fait beaucoup du bien au cinéma de Martin Scorsese, à son apogée avec "Hugo Cabret".