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Il n'est pas facile de bien prendre la mesure d'une telle déflagration, d'une telle générosité de cinéma - générosité à l'endroit du spectateur, de l'esthète qui sommeille en chacun de nous, générosité envers une communauté, envers une femme, tout d'abord. Vitalina Varela, que Pedro Costa filme comme Michael Curtiz et Nicholas Ray filment Joan Crawford, c'est à dire en filmant sa fragilité comme une force surhumaine (et sa force ...
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Animal. Comme un chien aux abois, il lève sa tête à demi-caché. Il a les yeux bleus-vert d'un lynx qui cherche sa proie. Son visage, sous un casque de guerre, est divisé en deux. On ne voit que le haut. Sa bouche disparaît sous une ligne floutée. Une plage. Les vagues qui viennent. Des hommes qui dessinent, au moyen du sable, une femme à la poitrine rêvée. Il se jette dessus. Animal. Animal adolescent qui (re)découvre le sexe, qui mime ...
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Parfois Audiard laisse vivre ses personnages. Il les regarde sans rajout, sans effets inutiles, sans petites coquetteries esthétisantes. Il les perçoit, les entrevoit, les fixe dans des angles différents qui se mouvent et s'entrechoquent. Une larme coule, des têtes se baissent, un homme regarde la poitrine d'une femme puis referme les yeux, des mains caressent un orque à travers une frontière de glace - gestes qui disent les blessures de la ...
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Un paysage ricain inondé de soleil et de corps noirs qui avancent, péniblement. Au milieu des dunes, les pieds menottés marchant sur des graviers brulants. Ils se suivent, las. La musique commence. Le titre s'affiche, en rouge, semblant sortir de leurs yeux : couleur sang, couleur vengeance. Ca ne va pas se passer comme ça. La file de corps fatigués sera vite dispatché, et le son de leur colère résonnera dans le monde entier. L'Histoire ...
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Des yeux clairs et opaques s'éveillent sous un masque neutre. On y devine des larmes et une voix chuchotée qui cache un besoin d'hurlements. La voix si douce et si étrange d'Edith Scob, qui offre au film sa silhouette frêle d'oiseau fantomatique, esprit inquiétant d'une douleur insistante, qui erre dans des couloirs infinis, escalier dont les barreaux creusent des fissures d'ombre et de néant, la perdant, la malmenant, la manipulant dans un ...
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"Reste toi même, Jack !"
C'est l'une des premières réplique de cette pépite animée et elle me bouleverse. Elle dit des choses tellement vraies, tellement inédites ! Ce film est une pure merveille. J'ai entendu des gens dire de ce film qu'il était un "sous-Happy Feet". Mais comment peut-tu comparer cela à la daube Happy Feet, qui ferait passer les très médiocres films d'animation du studio Pixar pour des chefs-d’œuvre ?
Et à la ...
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Le crépuscule. Des bruits. Des mouvances. Des ombres toutes d'épures léchant les murs de brique. Des tombes alignés, des inscriptions étranges. Une silhouette, courant sur les pavés, les pavés de Paris. Pieds nus. Tête de monstre, où se lie à la fois, obscurité et lumière. La laideur du visage et la beauté, la beauté du geste. Sa liberté. Ses mouvements irréguliers, ses galipettes de clown, ses yeux bizarres, son goût pour les ...
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Perdu. Tout est perdu. Et pourtant : Aurora l'avait vu en rêve, cette fois ci. Un rêve étrange, qu'elle nous raconte, lunettes de soleil vissées sur les yeux, face caméra. Perdu. Tout est perdu. Elle a joué. Elle a perdu. Son argent. Son amour venu d'Afrique. Son paradis.
D'abord, on hésite. On ne sait pas. On se pose là, entre ces trois personnages, on ne sait rien. On ignore tout. Et pourtant, ces voix, on les entend encore. Et ces ...
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Il est définitivement très beau de voir Monsieur Francis Ford Coppola, 73 ans, derrière lui la trilogie sans doute la plus emblématique que le cinéma a fait et une pléiade d'autres monuments, faire ce si grand petit film ci, revenir à ses premiers amours perdus le temps d'un film drôle et étrange, qui ne se prend jamais au sérieux, sur ce qui s'est envolé à jamais. Coppola le peut, et le fait : sans soussous ou presque, il fait de son ...
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Mais d'où sort ce film austère et brumeux, où file t-il ainsi ? Il semble pétri des plus intenses douleurs, des plus innommables névroses, sentiments qui se chuchotent ou se taisent, hurlant au plus profond de l'esprit. La douceur de ses protagonistes n'est pas un leurre, mais cache les errances de l'âme et le reflet de leur perte.
L'esprit du film, son étrangeté, sa lenteur magnifique, me hante encore. J'aime ce que Nichols fait d'une ...
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Mise en scène rythmée, découpage dynamique, travellings splendides, angles de caméra improbables, plans sublimes : techniquement, c'est une merveille, qui joue sur ce qu'on voit, ce qu'on aimerait voir, ce qu'on nous cache.
Silhouettes agiles ou hystériques trouées par les rayons du soleil qui filtrent les branches, douleurs et hurlements incessants sur les visages qui transpirent : poésie des corps, des mouvances. Rashômon est un ...
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C'est un film sur la fin de vie qui commence par sa fin. Il s'est ouvert sur un écran noir dans un silence total, un silence de mort, le silence des défunts couchés pour quelques jours sur le lit de la chambre. Et puis, des hommes sont rentrés. Cherchant une preuve de ce silence, ils ont fini par la trouver : la défunte, magnifique, reposant sur un lit les bras repliés sur le ventre, des pétales de fleurs entourant sa tête. Apparition ...
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C'est sur la voix de Trenet chantonnant Y'a d'la joie que le film commence. Et c'est dès cet instant très drôle. Suit une plongée vertigineuse dans la ville glauque où se déroule l'action. On y voit les regards vides des passants et leur visage figé. On y sent la mauvaise odeur du désespoir traversant l'épais filé de pollution. Les voitures enfermées dans la prison des embouteillages, et les piétons qui attendent que le feu devienne ...
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Le film est sympathoche. Plein de couleurs et de décors. De fusées virevoltantes et de cartouches de mitraillettes longues comme une jambe. Branché action et VROUM à gogos. Émotionnellement, le film est inexistant. La subtilité semble être restée chez elle. A la fin, maintenant qu'on s'est bien marré, qu'on a savouré les petits clins d’œils et les péripéties éléphantesques du plus que jamais agaçant Martin, ouf pour les gosses : ...
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Les jouets. La petite soeur. Le chien fidèle. Les roulades dans l'herbe. Les anniversaires avec les copains. L'enfance. Et le temps. Il passe, s'enfuit. Pour les hommes, et les jouets, tout est pareil. Tout s'écoule, s'évanouit. Ce qui était un film d'animation pour le jeune public avant tout se révèle être une splendide méditation sur les époques passées et la jeunesse écoulée, qui s'en va, pour ne revenir que dans les brefs ...
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Un voyage. Un couple d'aventuriers improbable. Un million de ballons. Une maison. Énième chef-d'oeuvre pour Pixar. Farfelu, tendre et dans sa structure narrative, plus différent des autres. Comme ce que le film à pour début, prologue d'une histoire et épilogue de toute vie d'un petit quart d'heure ; époustouflant. Quinze minutes. Seulement. Justes. Vraies. Avec une musique douce. Entrainante. Musique qui s'écoule comme un fleuve. Comme la ...
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Pixar s’empare, une fois n’est pas coutume, d’un sujet très mode en ce moment, l’écologie. Et Pixar assume, aussi. Il signe, également, sans aucun doute, l’un de ses films les plus beaux et les plus tristes. Là, où le petit robot WALL-E entasse les milliers d'ordures compactées, le monde à pris la couleur des feuilles mortes d’automne, la poussière voltige et les chemins rocailleux s’enlacent jusqu’au au pied des tours de ...
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Ratatouille est un film gourmand. Fin et charmant. C'est un bouillon de fantaisie déconcertante, une soupe d'imagination folle. Oeuvre ou tout est propice, au moindre effet du scénario, au moindre rebondissement, à déclencher une série de féeries visuelles, à nous rappeler ces spectacles nocturnes et grandioses ; remplies de fontaines jaillissante d'eau et de musique ; et ou le tambourinage des feux d'artifice répond au son des douze coup ...
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Hilarant, insolent, totalement subversif et à l'épreuve des vieux cons, "The Incredibles" est un film qui a le mérite de ne pas, surtout pas, caresser les mômes de son public dans le sens du poil : ici, des thématiques comme la violence, la mort, la dépression adolescente et la crise existentielle des plus grands sont constamment abordés, analysés, jusqu'au message final, facile au premier abord, mais subtilement et intelligemment ...
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Pétillant, charmés, époustouflés, presque à bout de souffle, nos yeux balancent, tournent, clignotent, au reflet des lumières sous-marines qui s'inscrivent sur la surface de nos mirettes. Nos regards sont attirés, observant chaque effets, petit poins blanc, bactéries microscopiques ou insectes sous-marins minuscules, qui défilent, tout le long, devant nos pupilles régalées. Précise, fastueuse, prodigieuse, l'image est d'une rare ...
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Bleu, violet, ou rouge. Dents aiguisés où poils bleus fourmillants. Sourires carnassier d'un caméléon cruel ou bonnes gueules de gentils monstres inoffensifs. C'est le pays joyeux des bestioles en tout genres, usant de leurs cris terribles pour le bien être de leur ville. Au delà de l'absurdité géniale et l'originalité du scénario, c'est sans doute la perle made in Pixar la plus sincère. Grâce à qui ? Grâce à Bouh, Bouh la bonne ...
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Faire une suite supérieure au premier opus ? C'est le pari de ce film délirant et survitaminé, et il est réussi. Humour, action, développement des personnages, tout est réussi et multiplié par deux. Le divertissement est parfait : Ici, une traversée de route prend des allures de gigantesques morceaux de bravoure. Marcher dans un buisson est aussi dure que d'affronter la jungle amazonienne et se promener en voiturette en évitant des ...
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Aventures trépidantes au royaume du plastoc : une simple chambre, aux murs colorés, au parquet lisse comme le visage de ces attachants jouets. Pixar dresse une galerie de personnages, cousues main ou fabriqués dans des usines énormes, pourfend d'émotions un visage doté d'une seule expression et munis de doutes, de pensées, de sentiments, des figurines pour bambins. Ici, le bambin s'appelle Andy, attachant garçon dans lequel on s'identifie ...
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Avec leurs antennes pointant à peine le haut d'un brin d'herbe, et leurs pattes minuscules patinant, remuant, sur terre ou un peu plus bas ; toutes les bestioles qui forment le petit monde que, enfants, nous aimions observer, se retrouve dans ce Pixar foufou et sympathique. Sympathique, oui. Mais pas plus. Ce film là ne casse pas trois antennes à une fourmi. Certes. Il ne possède pas non plus l'audace d'un Wall-E, ou même d'un Là-Haut. OK. ...
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C'est sans doute le Pixar le moins convaincant de cette flopée de chef-d’œuvre. Patinant sans cesse dans la guimauve, le film se perd et file hors-piste. Cars, pourtant, se retrouve sauvé par un scénario malin, carburant à l'émotion et surtout à l'inertie. Car, que réussit de mieux Lasseter, à par cela ? De ne rien raconter, si ce n'est que l'air de temps, suivant la ligne des routes jusqu'à l'horizon ? Filant sur la vallée, la ...
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La terre est pourvue de sang. Du sang noir, du sang sombre, que l'homme puise, vole, pompe, avec ses multiples tuyaux, tapant contre les rocs, formant des musiques stridentes et rocailleuses. Des coups. Violents. Secs. Faisant jaillir ce même liquide noir. Geyser obscur, plus obscur encore que la moustache de Daniel Day-Lewis. Et la terre, exploitée, se vengeant de son pétrole. A coup d'explosions spectaculaires. Cet or noir qui dessine le ...
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Des yeux bleu acier fixent, sur un balcon, une ville endormie. Ses gratte-ciels carrés où des lumières jaillissent encore. Ses voitures de toutes couleurs roulant, en bas, sur les routes. Il a une veste d'un gris flashy. Un scorpion jaune se baladant sur le dos. Une voix monocorde, agaçante, qui se déroule sans nuance. Un visage obscur filmé dans d'improbables angles. Il cause peu, voir jamais. Pour ne pas parler pour ne rien dire. Ou pour ...
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Un visage. Des cheveux trempés dans l'eau. Dans l'or. Des yeux azurs qui ne fixent rien. Un visage lumineux aux traits durs, terrifiant de pâleur et de beauté crispée. Derrière, des ailes tombent, lourdement. Le ciel n'est pas tout à fait sombre, des touches roses s'y parsèment, discrètes... Et le plan dure. Infiniment. Apparaît, soudain, sans fondu, une somptueuse image : un château élevé derrière une pelouse, verte, étendue, comme ...
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Noir. Le "rideau" se lève peu à peu. Dans le cadre, des jambes se pressent. Des pas résonnent contre un sol blanc. Lisse. Enfin, le titre paraît, écrit en grosses lettres rouges, accompagné d'un majestueux son : déjà, la guerre est déclarée, solennellement, en plus. Au fur et a mesure, des gommettes pailletées apparaissent sur l'écran, des lumières mauves sucettes illuminent les personnages, des sons étranges noient les images : ...
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Milieu du film. Plan fixe. Diane Keaton et Woddy Allen assis sur un banc. Leur corps en ombres chinoises. L'aube se pointant, traversant les arbres, remplaçant la nuit. Cette même nuit bombardée de feux d'artifices au dessus des gratte-ciel, paraissant à la fois tomber des étoiles et surgir de la terre. On est bien à New York. « Il adorait New York », nous dit le narrateur. Pour lui, qu'est-ce que c'est ? Un rêve, un fantasme en noir et ...
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Dès le début, un arbre. Mangé par les feuilles, l'herbe, et la lumière, auréolant. Traversant ses branches, immergeant. Projetée sur les feuilles, suivant les racines, ces serpents filés au sols, tordus et immobiles. Peu après, du bleu. Du vert. L'océan et les montagnes, le haut, le bas. La pureté, la beauté, et toujours la lumière. Celle, que l'on ne fait que chercher, alors qu'il suffirait d'ouvrir les yeux. De tendre la main, de ...
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Des gouttes de pluie ruissellent sur les feuilles. Le vent berce une balançoire. Dieu regarde le monde. Les hommes regardent Dieu. Mais ne le trouvent pas. Ces moments de vie, où l'humanité fixe le ciel des années 50, ces nuages, ces maisons tranquilles ; sont le trésor du film. Les souvenirs s'écoulent, la grâce étincelle, et le film frôle le chef-d’œuvre. Car cela arrive, quelques fois, dans ce désastre monumental, Malick se sent ...
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Le monde est une scène.
Vaste.
Sans fin.
On y cri.
On y hurle
On y danse
On y chante.
Et la vie est une pièce de théâtre. Elle en a sa dimension, un côté vaudeville, un côté tragique. "Les enfants du paradis" s'ouvre et se clôt avec des rideaux, les rideaux "des Funambule", le théâtre de la passion. De l'amour. De la vie. Deux de ces enfants du paradis réinventeront l'histoire sans fin de leur amour éperdue, sur le lieu clé de leurs ...
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C'est au milieu d'un ciel bleu parsemé de nuage qu'il nous apparaît tout d'abord, comme d'habitude. Puis, la musique se lance, partition à l'image du film : gothique, déviante, lancinante ; et tout s'assombrit. Une couleur noire s'empare de l'écran, embrassant le "W" du logo bien connu. Les flocons se mettent à se déverser, à tomber par milliers, dans la nuit, sous la lueur de la lune. Changement de plan, la caméra se hisse soudain au ...
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Au début, y'a Paris. Ville lumière à la tombée de la nuit, illuminations, vitrines décorées, grand sapin. Dans les rues, des citoyens déguisés en papa au manteau rouge, distribution de chocolat, photo avec les enfants...Puis, plus loin, un autre. Il a la moustache sombre, le crâne dégarni, il parle comme un charretier, donne des claques aux bambins. Sur son panier est accroché un panneau, pub pour une boite un peu spécial, mais bon : ...
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Ah, l'été...Ça sent bon la fin de l'école, le chant des grillons, le doux vent chaud caressant les collines, l'enfance surtout...L'enfance des marginaux : petits brins de grands cinéphiles, grands cinéastes de navets en super 8, entre "Plan 9 from outer space" et les vidéos amateurs postées Youtube. En parallèle, les premiers émois de l'adolescence qui guette, les filles, l'amour qui nait et qui nous fait rougir comme des pommes...Tout ...
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