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Au même titre que La Danseuse, son premier long-métrage, le nouveau film de Stéphanie Di Giusto, Rosalie, est un objet fort singulier. Atteinte d'hirsutisme, son héroïne tente de vivre une existence de femme épanouie dans un petit village breton, après la guerre de 1870. Lors de sa présentation à Cannes, le film a été taxé d'académisme, ce qui est contestable, et d'avoir tracé le portrait d'une femme un peu trop moderne pour son temps, ce qui n'est qu'en partie vrai et signifie que les critiques se sont focalisées principalement sur le fond, en négligeant la forme qui dès les premières scènes porte la marque d'une cinéaste très talentueuse. Cette femme à barbe, loin du célèbre film de Marco Ferreri, a aussi un mari, dont le regard évolutif sur la pilosité de son épouse alimente un récit symbolique de l'acceptation ou non de la différence, de même que de la question de la féminité. A chacun de se faire sa propre religion mais le film ne vise pas le réalisme à tout crin et prend même la forme de fable, pour peu qu'on s'intéresse à chacun de ses personnages , moyennant quoi le film fonctionnera au quart de poil et ne sera pas exempt d'émotion. Nadia Tereszkiewicz est toujours aussi fascinante et semble décidément capable d'assumer les rôles les plus difficiles, tandis que Benoît Magimel confirme qu'il est bien l'acteur français le plus "chaud" du moment.