Dans ses précédentes réalisations, Emmerich s'efforçait de poser un scenario méchamment original, des acteurs charismatiques et une musique d'action grand spectacle (bien entendu en plus de ses effets spéciaux, un élément inhérent au cinéma de Roland Emmerich). Ces trois éléments réunis, on pouvait accorder un semblant de crédit au film, qui n'emporte aucunement l'unanimité mais la tentative d'Emmerich de justifier ses effets numériques par quasiment rien était réussie et les critiques se voulaient nuancées par les belles gueules des acteurs/actrices et par l'action effréné et le grand spectacle qui s'offrait à eux. Et bien malheureusement, ici ce n'est pas le cas ! 10 000 n'a rien d'autre à offrir que des Mammouths numériques très réalistes. Le film souffre de l'absence de scenario et d'acteurs dont la performance frise l'amateurisme. Rien, absolument rien de ce que le film vous offre ne pourra effacer en vous le profond sentiment d'hilarité ou de pitié (c'est selon) que le film vous inspire. Aucun historien ne pourra attester du moindre élément historique puisque les anachronismes sont légions. La musique de Harald Kloser peine grandement à poser un thème solide et n'accompagne que vaguement les grandes scènes "épiques" du film. 10 000, c'est l'histoire d'un film sans scenario, sans acteurs, sans enjeux. Quel reste-il alors ? L'embarras d'avoir payé pour 99 minutes comme celles-ci.