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Un magnifique mélodrame, dans sa naïveté et sa sublimité. Naïveté dans le personnage du chinois, avec toute son idéalisation. Le bouddhisme ressemble à une sorte d’évangélisme parfait. La sublimité est dans le platonisme de l’amour liant le chinois à la pré-adolescente, dans l’abnégation et l’innocence dans le malheur extrême de Lucy. Griffith montre tout son art du montage, de l’action alternée : les séquences du ...
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Un conte tout en finesse et distanciation sur la primauté du désir sexuel, son indifférence, ou plutôt sa prééminence par rapport aux étiquettes et aux conventions sociales. L’auteur autrichien (de l’Empire austro-hongrois finissant) de « La ronde », Arthur Schnitzler, était le plus freudien des écrivains. La réalisation de Max Ophüls frôle la perversité dans sa manière de garder les apparences d’une viennoiserie ...
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Il y a une chose qu’il faut reconnaître à Jesus Franco, c’est qu’il bouscule radicalement les critères d’appréciation d’un film. « Shining sex » est une série Z entre érotisme et science fiction avec un scénario indigent. Mais c’est aussi un film qui réussit comme très peu à basculer le spectateur dans la dimension fantasmatique, son irréalité et sa mystérieuse cohérence. Franco parvient même à donner une dimension ...
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Il faudrait sérieusement re-potasser son histoire de France pour comprendre toutes les finesses de l’intrigue (la Fronde en est une des périodes les plus compliquées), mais le film est somptueux et intelligent en même temps. L’homme de théâtre Roger Planchon est imprégné de culture classique sans pour autant tomber dans la dévotion béate. Il donne un vrai dynamisme cinématographique à sa mise en scène. Il réussit à faire passer ...
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La vie familiale de Paul Schrader est intimement liée au Japon, il n’est donc guère étonnant qu’il ait réalisé un film sur un des écrivains modernes les plus célèbres de ce pays (sinon le plus connu à l’étranger). « Mishima » est beaucoup plus ambitieux qu’un banal biopic, il s’agit de l’évocation de tout un imaginaire artistique, dont la biographie de l’écrivain n’est qu’un élément, puisque que celui-ci avait ...
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Film de procès à la française, bien fait mais un peu appliquée, sans l’originalité, l’inspiration personnelle des meilleurs Clouzot, dont on reconnaît pourtant la misanthropie et une forme de démystification, dans le regard sur la comédie de la justice (la scène finale entre Vanel et Meurisse dit tout à cet égard). Le grand intérêt du film est surtout son témoignage sur une époque, la bascule entre les années 50 et 60. Clouzot ...
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Comme on dit : fait aux petits oignons, mais un peu poussif, et surtout très attendu. Le film joue habilement des codes du noir à fond social, suffisamment pour que ce soit crédible, avec des banlieusards englués dans leurs combines, et finissant bien sur par plonger. Le problème est qu’il n’y a guère d’originalité, que ça manque vaguement d’authenticité. Le meilleur est la distribution, des rôles principaux aux rôles ...
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Du comique farcesque télévisuel mis en forme de film, avec un personnage central d’obsédé sexuel imbécile et crédule. En fait Kitano s’attache surtout à parodier l’ensemble des genres du cinéma japonais après avoir tourné en ridicule certains clichés érotico-publicitaires (bagnoles pour draguer, hôtesses de l’air…). Ses ingrédients sont l’absurde, le graveleux, la scatologie, le bête et méchant. Beaucoup des gags de la ...
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De loin le plus intéressant du diptyque « Le mystère de la chambre jaune » et « Le parfum de la dame en noir ». Le scénario a tous les charmes et les délires du grand roman populaire, avec même des ressemblances avec le « Mabuse » de Fritz Lang avec un hôpital psychiatrique contrôlé par les fous. On approche du fantastique, et même de l’épouvante, pas très loin de Franju (manque juste l‘originalité de la mise en ...
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Le moins intéressant du diptyque « Le mystère de la chambre jaune » et « Le parfum de la dame en noir ». L’intrigue se cale surtout sur le genre du roman à intrigue, sans vraiment égaler le modèle britannique. Sur le plan cinématographique c’est du cinéma assez plan-plan, sans grande originalité. Reggiani est utilisé à contre-emploi dans un rôle d’enquêteur primesautier. Sympathique, mais sans plus.
Une première réalisation du jeune Dino Risi dans les années 50. Il s’agit d’une comédie populaire de commande, mettant en scène un milieu de gens modestes romains, plus ou moins escrocs, avec aussi des jeunes filles cherchant l’amour. C’est très bien scénarisé et servi par des numéros d’excellents comédiens (le jeune Alberto Sordi fait une formidable composition d’escroc frimeur à l’italienne). Le ton est plutôt doux ...
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Difficile de ne pas saluer le style de la mise en scène et l’intelligence du scénario. On peut être un peu plus gêné par le fond. Bellocchio a su éviter le manichéisme simpliste dans son portrait des bourreaux, des ravisseurs et des tueurs des Brigades rouges. On les voit dans leurs tiraillements entre la simple compassion humaine et une fuite en avant dogmatique criminelle et autiste, dont l’enfermement en huis clos avec la victime et ...
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Filmer en auteur, en explorant les potentialités proprement artistiques du cinéma, a permis à Antonioni de restituer une vision extrêmement originale et révélatrice de l’espace américain, celui urbain bouffé par l‘affichage publicitaire, qui se superpose à la démesure des paysages naturels. Pour le reste « Zabriskie point » vieillit bien parce qu’il est de plein pied dans l’esprit de son époque (avec à la fois un tableau ...
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Saoulant… et c’est probablement ce qui est recherché. Toute cette accumulation d’effets coups de poing à grands renforts numériques remplit le vide, comme toute accumulation. On a vu bien plus inquiétant et vicieux dans le cinéma britannique des années 60-70 avec des histoires de magie noire. Il ne surnage guère que l’idée d’avoir fait de Holmes un excentrique décavé et déjanté, et le duo Holmes-Watson est interprété avec ...
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Il ne s’agit pas de remettre en cause le talent des réalisateurs, mais force est de constater que la mainmise des gens de télévision sur le cinéma ne profite guère à cet dernier. Les films de Delépine et Kervern ressemblent souvent à des sketchs télévisés mis bout à bout. « Louise Michel » avait un scénario suffisamment élaboré pour échapper à ce défaut. Dans « Le grand soir » l’intrigue est réduite à une simple ...
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Un sommet de la comédie italienne primé à Cannes au milieu des années 60. Les ingrédients de base appartiennent à la comédie de toujours avec cocuages, hommes menés par leurs pulsions, femmes légères ou harpies… mais les grands cinéastes italiens dépassaient la grosse farce en y ajoutant une satire sociale féroce. Chez ces « messieurs-dames » les petits notables s’en tirent toujours, les classes moins privilégiés, moins ...
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Loin d’être le meilleur Boetticher vu jusqu’à présent : le personnage incarné par R. Scott n’a pas l’aura tragique habituelle, l’intrigue est compliquée avec trop de péripéties. Ça reste tout de même un film agréable, avec presque une dimension humoristique et démystificatrice avant l’heure, pour un western des années 50. On a une ville frontalière du Mexique gérée par la corruption, le racisme à l’égard des ...
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Pas un mauvais documentaire sur les Doors, mais pas vraiment enthousiasmant non plus. On n’apprend pas grand-chose de neuf sur le contexte, la contre culture, le mouvement hippie, la guerre du Vietnam… dès lors qu’on s’y est déjà intéressé un peu sérieusement. Le mélange d’étrangeté extra-terrestre et de morbidité de l’inspiration du groupe est affirmé, mais pas réellement démontré et analysé. Le point fort du film est ...
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Il est souvent dit que la culture japonaise se caractérise par un sens aigu de l’éphémère. « Hana-Bi » est une grande suspension contemplative adossée à une disparition inéluctable. Le plus surprenant est le mélange des genre, la violence brute du polar avec yakuzas accompagnant la délicatesse picturale et une poignante histoire amoureuse. Le raffinement esthétique et le hiératisme sont d’autres éléments qu’on ressent comme ...
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Un des films les plus singuliers qui puissent se voir, pour son style comme pour son genre. On a l’impression d’un film avant-gardiste européen des années vingt qui aurait été réalisé avec le professionnalisme et les moyens d’Hollywood dans l‘année 1930. C’est un cinéma distancié (comme du théâtre brechtien), stylisé et anti-naturaliste (un peu comme l’expressionnisme allemand). L’histoire est un mélange très ...
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Intéressant et un peu frustrant. Le film illustre un genre qui est devenu bien désuet, celui du mélodrame à relent coloniaux, avec un exotisme et des conventions peu crédibles. Le plus fort est évidemment le personnage de femme entre immoralité et ambiguïté (elle ne semble pas dénuée de tout remord, dépourvue de toute culpabilité), possédé par ses pulsions amoureuses jusqu’à l’adultère et au crime, porté par Bette Davis. A ...
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En faisant une embardée dans un genre qui lui est inhabituel, Claude Sautet fait déjà du Claude Sautet, tout en réalisme, en naturel intimiste, en justesse et en sobriété. Les truands sont filmés comme ses bourgeois en difficulté, et du coup, il fait oublier tout ce que le genre noir à la française porte de lourdement stéréotypé (le fameux code d’honneur du milieu). Les scènes d’action sont réduites au strict minimum et ce ...
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Pour le sujet, et pour la manière dont il est filmé, "Serbis" fait penser au film de Jacques Nolot, « La chatte à deux têtes ». On a toute les variantes du sexe interlope ou non, tarifé ou non, gravitant dans une salle de cinéma porno et autour. Dans les deux cas c’est filmé avec un naturel et une vérité qui transcendent tout ce qui pourrait être sordide (surtout dans le film philippin où la prostitution est omniprésente, et où ...
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Faire un film à partir d’un grand roman autobiographique, comme « La recherche du temps perdu », « Voyage au bout de la nuit »… ou « Sur la route » paraît une gageure à peu près impossible à priori, quand l’art de l’écriture se fait très personnel, se mêle intimement à celui de la narration et de la remémoration. Ce constat fait, W. Salles s’en tire plutôt bien, sans jamais tomber dans le ridicule ou ...
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Une petite perle très surprenante du film d’épouvante britannique de la fin des années. Le personnage central est dans la droite ligne des tueurs psychopathes à la Alan Bates mais avec en plus quelque chose du caractère perturbateur et révélateur du personnage de « Théorème » de Pasolini. Le décor est typiquement celui de l’Angleterre décadente de l'époque, avec ses élites traditionnelles décavées et la montée en force des ...
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Un canevas d’épouvante traditionnel, avec un personnage infirme, perturbé, dont on ne sait s’il est victime de procédés criminels ou d’hallucinations morbides. Les scénario de ce genre sont la plupart de temps en trompe l’œil, avec des retournements radicaux de situations. « Hurlements de peur » ne faillit pas à la règle, mais d’une manière peut être trop appuyé, manquant de subtilité. C’est la limite d’un film par ...
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Belle réussite du western classique des années 50. Il y a une ambiance très particulière, mystérieuse et crépusculaire. Le thème est traditionnel, celui d’un groupe d’individus aux motivations incertaines et aux intérêts pas forcément convergents confrontés à un territoire hostile, à des indiens belliqueux. Il s’y ajoute des éléments qu’on pourrait qualifier de « noirs », qui distinguent le film des westerns ordinaires ...
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Le film qui a véritablement lancé la carrière de Bertrand Tavernier comme réalisateur, au début des années 70. On est délibérément dans une tradition de cinéma traditionnel bien français, avec un histoire inspirée de Simenon, une reconstitution très réaliste et même un hommage à Prévert pour couronner le tout. Malgré le manque d’originalité formelle, ça a bien vieilli : l’interprétation de Noiret, sa confrontation avec ...
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Bellocchio réussit à faire d’une anecdote privée sordide une métaphore d’un régime politique, de la tyrannie en générale. Mussolini se révèle un dictateur d’autant plus absolu qu’il est amant et père indignes. Le femme répudiée (et son fils du même coup) est la victime par excellence d’un pouvoir totalitaire (en même temps qu’hystériquement patriarcal) qui la nie. Mais le film a d‘autres dimensions : c’est un ...
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Un Polanski mineur, relevant davantage du divertissement que d’un cinéma plus ambitieux. Mais un divertissement très brillant, quoiqu’un long. Polanski mêle très bien l’angoisse et l’humour et dynamite d’une façon très jubilatoire tout ce que Paris peut avoir de pittoresque touristique pour un couple d’américains murs et installés, comme les héros du film. Il leur oppose un Paris dont s’est fait une spécialité son ...
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Un des films les moins personnels de Wenders. C’est presque davantage un film hommage du producteur Coppola au genre noir (comme il l’avait fait aussi au cinéma fantastique avec « Dracula »), à travers une de ses figures les plus attachantes et emblématique, le romancier et scénariste (et ex détective) Dashiell Hammett. Le style de Wenders se reconnaît surtout dans une photographie, comme toujours avec lui, exceptionnelle, et aussi ...
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Voir notre Johnny national prendre la défroque des Franco Nero ou des Clint Eastwood en flingueur-vengeur solitaire aux répliques abruptes et sentencieuse est vraiment curieux et assez plaisant, mais il faut bien dire qu’il est loin de la crédibilité de ses modèles. Il fait comme sur scène : il prend des poses, souvent à la limite du ridicule. Tout le film est à l’avenant : on retrouve quelque chose de la noirceur hallucinée (mais ...
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Ancien universitaire, Albert Lewin est un réalisateur très classiquement hollywoodien doué d’une culture et d’une finesse qui lui permet de réussir de très belles adaptations des grands thèmes ou mythes littéraires. Pandora traite l’histoire totalement fantastique du hollandais volant avec une limpidité et un naturel confondant, sans pathos, sans artifice gênant, en en faisant ressortir toute la profondeur et la beauté romantique. ...
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Peut être est on blasé du cinéma de Burton à force de voir ses films, ou peut être le réalisateur ne parvient il plus à se renouveler, toujours est il que « Dark shadows » est un peu décevant. On finit par trop voir les procédés : un univers, des conventions de film gothique traités entre sérieux et second degré, revisité en ex ado cinéphile, avec de l’humour anachronique. Et pour faire bonne mesure des grands standards du ...
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Une curiosité dans le sens où il s’agit d’un exemplaire très rare de péplum dans la production cinématographique française (il est vrai en partenariat avec des producteurs italiens). Ce film de L’Herbier n’est pas fait pour rehausser le prestige artistique du genre. Il a tout le banal, le conventionnel, tout particulièrement dans la direction d’acteurs, du tout venant de la production commerciale. On est très loin du génie ...
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Une adaptation anglaise de la fin des années 30, avec le grand Bela Lugosi, d’un roman de l’écrivain britannique de policiers à succès Edgar Wallace. On est entre le policier et l’épouvante, dans une veine criminelle qui allait culminer dans le giallo italien, pour sa version la plus sadique. En général ce genre de productions valent par leur atmosphère, et c’est le point fort justement de « Le tueur aveugle », avec son décor ...
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