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Un film sur la shoah qui avance masqué -parce que l'on ne saurait la représenter-, ou bien un film
sur le monde de l'entreprise, si abject qu'il peut être pensé par analogie avec le fonctionnement
bureaucratique nazi? Il serait oiseux de chercher à trancher, disons qu'est interrogée l'humanité des
systèmes sociaux technocratiques, voués à l'organisation et sa rationalisation croissante. De manière fine, l'accent est mis sur l'usage ...
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Un vrai film d'aventure, à pied, à vélo, en auto, en bateau, en avion, à travers le Brésil, avec chasse au trésor en prime. On suit avec plaisir le tandem Dorléac-Belmondo, qui rappelle le duo amoureux de Charade, de Stanley Donen, sorti en 1963. Hitchcock n'est pas loin non plus, en particulier dans les séquences où Belmondo fuit, erre et cherche sans trop savoir où, perdu à Rio ou Brasilia. Si le film n'est peut être pas l'égal de ...
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Kowalski file à 200 km/h vers San Francisco, au volant d'une Dodge Challenger 70'. Ses raisons sont obscures, mais l'on sait que tant qu'il le pourra, il roulera, eût-il toute la police du pays à ses trousses. Road movie, « Point Limite Zéro » est comme il convient à ce genre, rock n'roll et libertaire mais tient aussi bien du western (les chevaux-machines remplaçant les montures et l'as du volant l'as de la gachette). C'est vers l'ouest ...
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On croit d'abord que "Macunaïma" est un éloge de la paresse, du désir et de la vie rêvée, en marges de la société; le film est cynique et joue avec l'absurde, mais est toujours prenant, drôle et plein de vie. On est en 1970, l'agitation politique et la libération des moeurs à l'occidentale pénètrent largement le cinema novo, se mêlant avec bonheur aux paysages et aux visages bigarrés du Brésil. Mais un fond plus sombre hante ...
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La situation pouvait être sordide: un jeune homme un peu simple, vivotant dans la campagne profonde enlève Madeleine, une enfant de onze ans. Il l’emmène dans la soupente où il vit et l’y enferme. Mais pour elle, c’est comme s’il se passait enfin quelque chose; elle se trouve heureuse en compagnie de ce grand garçon perdu, qui ne sait pas ce qu’il veut. Madeleine Dedesvises est merveilleuse, et de manière totalement inattendue, on ...
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Méconnu, ce film qui est le deuxième de Jacques Demy est un des ses plus grands. Le début est véritablement exemplaire. Passé le beau générique, il faut à peine trois minutes à Demy pour poser clairement ce dont il sera question et produire une situation permettant d'impulser le drame. Le thème du film est la passion pour le jeu. L'histoire est celle d'un jeune homme, Jean Fournié qui, c'est le cas de le dire, se prendra au jeu, et ...
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On suit une tranche de la vie de Vittoria (Vitti, sublime), et sa rencontre avec Piero (Delon). Le film obéit à une dialectique entre monde intérieur et extérieur; dialectique déséquilibrée car l'âme se meut (gaieté, étonnement, amour...) dans un monde qui reste froid. Il ne s'harmonise pas avec les affects des hommes, mais reste dur, massif, géométrique (échaffaudages, grilles...). Il arrive pourtant qu'il entre en résonnance avec ...
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Le Terminal prend scénaristiquement le contrepied d'Arrête-moi si tu peux. Dans ce dernier, nous
suivions fébrilement les trajets en tous sens de Frank Abagnale, au travers de cent quarante sept
décors. Tom Hanks courait alors à n'en plus pouvoir; dans Le Terminal, il est malgré lui enfermé en un même lieu tout le long du film. Interdit de territoire américain pour des raisons géopolitiques, Victor Navorski (Hanks) est contraint à ...
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Un peu plus à chaque film, Tarkovski cherchait la voie d'un cinéma poétique qui s'adresse aux sens
plutôt qu'à l'intellect. Il n'y a pas chez lui de divorce entre le beau et le vrai, et les images dont la beauté émeut doivent aussi être l'expression authentique du réel dans ce qui le caractérise par
excellence, sa temporalité. Objet d'intuition et non d'analyse, la nature de l'être se dévoile comme
temps au point de rencontre de ...
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Réalisé entre "THX 1138" et "Star Wars", "American Graffiti" est le deuxième film de Lucas. Mettant
de côté la peinture d'un monde anticipé, froid et organisé, il met à l'honneur les émois, les peurs et
les plaisirs de la jeunesse américaine des 60's, qui furent ceux du jeune Lucas. Avant les vaisseaux
traversant l'espace, le réalisateur qui se rêvait pilote de Formule 1 peint un univers où la voiture, de préférence racée et ...
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Si l’expression de « fureur de vivre » est emblématique de la figure de James Dean telle qu’elle s’est dessinée en quelques films et un destin tragique, elle est mal appropriée comme titre français de « Rebel without a cause ». Loin de
se consumer en une existence frénétique, les personnages sont des paumés, à l’orée de l’âge adulte, cherchant leur place dans la société et la juste distance avec l’héritage familial. ...
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"Dans la peau de John Malkovich" est un petit ovni cinématographique. Si l'on ne sent pas la patte
d'un véritable «auteur», s'il n'innove pas stylistiquement ni n'a d'esthétique propre, il est un film que l'on n'oublie pas, en raison surtout du remarquable changement de ton qui s'opère tout du long. Avec une grande adresse, Jonze jongle avec les genres et se joue de nos affects. Ainsi passe-t-on d'un rire presque salace au rire devant ...
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Chabrol distinguait deux catégories de cinéastes, les poètes et les conteurs; lui-même disait être des second. Un bon conteur narre des événements qui malgré singularité acquièrent un sens universel: le particulier donné à voir est exemplaire, et témoigne d’un aspect de la condition d’homme. Mais savoir conter n’est pas une mince affaire; il faut
maîtriser plusieurs éléments: les situations, les personnages, la ...
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«Boulevard de la mort» est un film de cinéphile, hommage à une manière alternative de faire des films et d'en jouir, à un cinéma-spectacle sans prétention autre que d'offrir un bon divertissement pour pas cher et sans concession: liberté du réalisateur et du spectateur, en dehors du circuit classique. Tarantino entend à la fois s'inscrire dans cette «tradition» (réaliser une série B assumé et efficace), et la réfléchir: le film ...
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« L'histoire d'Adèle H » est celle de la seconde fillle de Victor Hugo, traversant l'océan pour rejoindre un homme qu'elle aime et qu'elle indiffère. C'est l'histoire d'une obsession, d'une idée fixe qui conduit une jeune femme à la folie. Truffaut disait qu'après avoir fait des histoires d'amour à deux et à trois personnages, il souhaitait en faire une à un personnage. De fait, ici, tout tourne autour d'Adèle; après quelques ...
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Manoel de Oliveira réalise « Belle toujours » à quatre-vingt-dix-huit ans. C'est le film d'un homme qui n'a rien à prouver et maîtrise son art à la perfection. Tout frappe par sa nécessité: les plans (cadrage, lumière), comme la structure (rythme, séquences...). Tout est beau et tout s'écoule sans heurts, oscillant entre lyrisme (appuyé par la Huitième Symphonie de Dvorak) et intimisme. Oliveira filme des surfaces, des drapés, des ...
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Pari réussi que cette adapatation d'un fait réel, la découverte du sauvage de l'Aveyron et sa prise en charge par le Docteur Itard. Truffaut s'est appuyé sur le « Mémoire sur Victor de l'Aveyron » d'Itard et sur des documents contemporains ayant trait à l'éducation. Jamais pourtant l'oeuvre ne prend un aspect documentaire; comme pour chacun de ses films, fidèle à son désir de produire des fictions, Truffaut s'attache à construire des ...
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« Raging Bull » est construit à partir de la vie de Jake la Motta, boxeur américain d'origine italienne. C'est l'histoire d'un triomphe sportif et d'une déchéance morale. Comme deux ans plus tard Tony Montana dans le « Scarface » de de Palma, Jake est plein d'orgueil, et n'aspire qu'à briller, à « être le meilleur ». Et comme lui, il est moralement indigne; mais c'est qu'il est au fond un homme faible, un grand enfant bien peu sûr ...
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Un film si beau qu'on en jouit même les yeux fermés... C'est le problème lorsqu'il s'agit de le juger; « Cyrano de Bergerac » est littérairement et littéralement porté par un texte splendide, celui de la pièce éponyme. Rappeneau a fait le choix de conserver le texte original (élagué bien sûr, légérement modifié parfois, avec l'aide de Jean-Claude Carrière son co-scénariste), et se permet donc un film tout entier en alexandrins. ...
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Calder (Marlon Brando, dans un de ses plus grand rôle et plein de sex-appeal dans son uniforme) est shérif dans une bourgade du sud des Etats-Unis. On apprend que Bobby Reeves (Robert Redford), ancien citadin, s'est échappé de la prison où il croupissait depuis un an. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Bobby a des raisons de revenir, en particulier sentimentales: Anna (Jane Fonda, superbe). Pour des motifs plus ou moins ...
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La perfection atteinte par ce joyau du cinéma interroge. On sait que le cinema offre d'immenses ressources: il emprunte aux arts picturaux, musicaux, poétiques. Le pari de Demy a été d'utiliser «à fond» tous ces moyens en vue d'une oeuvre d'art totale -au fond un vieux rêve du cinéma. Mais comment prétendre à un tel objectif sans faire une oeuvre bâtarde, esthétiquement lâche, un sous-opéra filmé? Nous ne pouvons répondre qu'en ...
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«Les quatre cents coups» est le premier volet des «Aventures d'Antoine Doinel», magnifiquement incarné par Jean Pierre Léaud, dont c'est ici la naissance au cinéma. Doinel, à l'orée de l'adolescence se trouve confronté à la dureté du monde mais en pressent aussi les beautés. Il est malheureux à l'école, mal aimé au foyer, mais a un grand ami, découvre Balzac et le cinéma. Il en viendra à fuir de chez lui et à accomplir ...
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C'est d'une manière quasiment naturaliste que Ferrara filme Harvey Keitel, remarquable en flic verreux, dans les rues et les appartements miteux du Bronx. Murs sales, jaunes, ocres, cages d'escaliers, boîtes de nuit, gueules de bois, sexe, dope, alcool, jeu, mais tout cela filmé sans frime, froidement, à la différence de nombreux autres films qui abordent les mêmes thématiques. « Bad Lieutenant » est un film sur le vice et la déchéance ...
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Lequel des trois aura Tracy? Son ex-mari (Cary Grant), qui apparaît plein de mauvaises intentions la veille de son nouveau mariage, l’écrivain sympathique condamné à faire du journalisme people pour vivre (James Stewart) ou le fiancée (John Howard), si pâle à côté de la grande Katherine? Y en a-t-il un qui la veuille vraiment d’ailleurs? Hepburn est fascinante, brille dans ce rôle de vestale, de reine froide, narcissique et ...
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