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Film plus réussi que le précédent. Si l’on s’intéresse à Romero, réalisateur de film d'horreur, l'on peut sentir ici qu'il ne se prend pas vraiment au sérieux. Il ose notamment quelques touches d'humour bien disséminées, et il s’amuse dans le gore avec quelques moments croustillants d’humour noir et d’humour gore. Et Romero, réalisateur de films politiques, on peut dire qu'il signe une œuvre intéressante. Il aborde ici le thème des médias et des images, leurs impacts sur le spectateur, leurs dangers, leur manipulation par ceux qui en ont le pouvoir. Il se place donc du point de vue qu'il dénonce pour mieux critiquer certaines attitudes, du point de vue de notre société qui a tendance à banaliser les images violentes et à en vouloir toujours plus. Les propres voyeurs se font d’ailleurs manipuler, croyant au début que ces morts qui se réveillent, ne sont que qu'une grosse supercherie. Les idées alléguées dans le film trouvent leur portée dans notre actualité. Que devons-nous croire lorsque l'on nous parle, de la maladie de la vache folle, de la grippe aviaire, du réchauffement climatique, de l'augmentation du prix du pétrole... C’est la question de la confiance qui est aussi abordée dans ce film. Confiance à quoi, et confiance à qui ? Pour ce faire, Romero centralise sa mise en scène sur un groupe de jeunes. Il emploie la caméra subjective à la mode en ce moment, d’un étudiant faisant un documentaire. Les zombies paraissent davantage en retrait que dans Land Of The Dead. Et de toute façon, comme toujours chez Romero, ils sont essentiellement prétexte à peindre une métaphore de notre société. Diary… est donc bien plus qu'un simple film de zombie: il serait même réducteur de le considérer uniquement comme tel. La richesse du film est de soulever de nombreuses questions. L’une des qualités du réalisateur est de s’adapter continuellement au contexte dans lequel nous vivons, afin d’actualiser ses films, sans oublier les ingrédients de ses films gores traditionnels.