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L'immense mérite de ce film documentaire réalisé à huit mains (deux réalisateurs palestiniens et deux israéliens) est de faire ressentir presque physiquement la violence de la colonisation en Cisjordanie.
L'arbitraire des actions de destruction des Israéliens, la résilience digne de Sisyphe des Palestiniens qui semblent toujours en capacité de reconstruire leur village séculaire, la violence décomplexée des colons couverte par ...
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Une fois n'est pas coutume, j'ai beaucoup aimé ce film de Clint Eastwood.
Le mérite en revient probablement en grande partie au scénario de Jonathan Abrams, d'une finesse remarquable. L'intrigue (dont la bande annonce révèle un peu trop facilement le pitch) progresse rapidement au-delà de son point de départ, et ses développements sont très bien conçus.
Les retournements de situation sont excitants, les dilemmes des différents ...
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On peut aller voir Monsieur Aznavour simplement pour en savoir plus sur le chanteur.
De ce point de vue, le film de Grand corps malade et Mehdi Idir est une réussite : il est informatif et jamais ennuyeux. Le propos est donc intéressant pour ceux qui ne connaissent pas sur le bout du doigt la carrière d'Aznavour, et en particulier il apporte beaucoup d'éléments sur la période précédant la célébrité.
Mais pour moi, l'intérêt ultime ...
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Dans la riche filmographie de Billy Wilder, La garçonnière marque un point d'inflexion notable : succédant à l'immense succès de Certains l'aiment chaud, c'est à partir de ce film qu'une véritable équipe va se constituer autour du réalisateur pour l'accompagner jusqu'à la fin de sa carrière.
Il faut dire que le film est une réussite artistique sur tous les plans. Les décors d'Alexandre Trauner sont splendides : la fameuse salle de ...
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The substance n'est pas réellement un film d'horreur. Moi qui suis assez sensible à l'épouvante, je n'ai jamais eu peur une seule fois en regardant le film de Coralie Fargeat, qui est plutôt à classer dans la catégorie "c'est tellement gros qu'on en rigole".
L'intérêt du film est assez compliqué à définir, le fait de l'apprécier découle probablement d'un effort de cinéphilie assumé. Il faut en effet accepter les conventions de ...
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Le léopard des neiges est malheureusement le dernier film de Pema Tseden, décédé brutalement lors de la post-production de sa dernière oeuvre. Nous n'aurons donc plus de nouvelles du Tibet de sitôt : le réalisateur tibétain était en effet le seul qui trouvait avec régularité le chemin des écrans français.
Son dernier opus est centré sur une situation étrange : un léopard des neiges est retenu prisonnier dans un enclos de ...
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Voici un film d'animation qui ne ressemble à aucun autre.
Le "héros" du film est un chat qui ne parle pas, et n'a pas de nom. Ce rejet de l'anthropomorphisme, usuel dans le monde de l'animation, est déjà en soi un profond gage d'originalité.
La parti-pris naturaliste de la narration est ainsi captivant : nous vivons la soudaine montée des eaux exactement dans les mêmes conditions que notre héros-chat. Ses rencontres, ses découvertes et ...
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On retrouve dans ce film d'Emanuel Parvu la même rigueur millimétrée que celle qui fait le sel des films de son compatriote Cristian Mungiu : chaque nouvelle péripétie découle de choix qu'ont fait précédemment les personnages, conformément à leurs valeurs.
Ce qu'on voit à l'écran est donc le fruit, non du destin, mais uniquement du comportement des protagonistes : cela donne une force incroyable à ce type de film, qui paraît être ...
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Le petit théâtre habituel de Guiraudie est ici proposé à la mode automnale.
Les décors habituels de l'Aveyron servent de décors à une sarabande attendue, mais toujours aussi délicieuse : un homme fort qui vient de mourir, sa femme, son fils énervé, un curé, un voisin et un étrange visiteur qui va agir sur ce petit monde un peu comme celui du Théorème de Pasolini.
Le désir sexuel semble sautiller de personnage en personnage comme ...
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Le voici le grand film de 2024, la Palme d'Or incontestable, le film parfait qui parachève le parcours d'un cinéaste d'exception, mais qui réserve surtout un intense moment de satisfaction jouissive à ses spectateurs !
Anora présente les mêmes caractéristiques que Parasite de Bong Joon-Ho, dernière Palme d'Or de ce niveau : un scénario surprenant du début à la fin, une capacité à marier les styles hors du commun (romance, drame ...
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Le grand intérêt du film précédent de Claude Barras (il est vrai écrit par Céline Sciamma, qui sait y faire) était délicieux car il pouvait être regardé de plusieurs points de vue : celui de l'enfant, celui de l'adulte, et celui de l'enfant sommeillant dans l'adulte.
Il y avait dans ce film une inventivité de tous les instants, une tendresse mêlée de nostalgie et de fantaisie.
Rien de tout cela n'est présent ici. Le propos est ...
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Quand un film comprend des passages de comédie musicale, et que ces derniers ne fonctionnent pas, alors le sentiment d'un échec total gangrène le film sans rémission possible.
Joker : folie à deux reprend pourtant la plupart des éléments qui m'avaient plu dans le premier opus : l'absence totale d'effets spéciaux, une atmosphère glauque, une sorte de vérisme cru et alambiqué.
Malheureusement, les passages chantés sont ici d'une ...
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Devant son casting incroyable et l'intense battage médiatique autour du film, j'ai quelques scrupules à dire du mal de ce film.
D'autant plus que la première partie, consacrée à l'adolescence des deux personnages, est tout à fait charmante.
Les deux interprètes principaux (la formidable Mallory Wanecque, remarquée dans Les pires, et Malik Frikah) présentent l'énorme avantage de ne pas être connus : on peut d'autant plus facilement se ...
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All we imagine as light est un film de fiction qui se pare de tous les atours du film documentaire : attention extrême aux détails, capacité à saisir l'essence même de certains lieux, lumière naturelle, absence de péripéties dignes de ce nom dans l'intrigue (l'évènement le plus notable est l'arrivée d'un auto-cuiseur en provenance d'Allemagne).
Que cela ne vous freine pas pour aller voir ce film : la réalisatrice Payal Kapadia, ...
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A quelques semaines de la si importante présidentielle américaine, il faut absolument aller voir The apprentice.
Le film d'Ali Abbasi nous fait voir Donald Trump avant le succès. Il nous fait ressentir d'une façon presque charnelle l'extrême médiocrité du bonhomme et son incommensurable confiance en soi, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer.
L'extrême culot, allié à une souveraine mauvaise foi, soulève des montagnes, comme le ...
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Il y avait bien des manières de rater ce film, qui suit durant 48h un jeune Guinéen sans papier, qui parcourt sans relâche les rues de Paris en tant que livreur Uber.
Boris Lojkine aurait pu ainsi concevoir un film pétri de bons sentiments, dans lequel le jeune Souleymane n'aurait rencontré que de mauvaises personnes (à la Dardenne) et aurait accumulé tous les malheurs du monde. Il aurait pu aussi construire un drame, précipitant son ...
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Aller voir le nouvel Ozon est devenu un rituel semblable à celui qui consistait il y a quelques temps à aller voir le nouveau Woody Allen : l'assurance quasi-annuelle de retrouver les fondamentaux d'un auteur, et la quasi certitude de ne pas voir un chef d'oeuvre.
La filmographie du réalisateur / scénariste / producteur semble s'accélérer ces dernières années avec une série de films produits à une cadence effrénée (c'est son sixième ...
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Le cinéma vietnamien semble s'installer durablement dans le paysage du cinéma d'auteur : après L'arbre aux papillons d'or l'année dernière (caméra d'or), ce fut en ce mois de mai au tour de Viet and Nam de charmer Cannes.
Ce troisième film du jeune Minh Quý Trương (34 ans), formé au Fresnoy, est étonnant de maîtrise, dans un genre qui m'a irrésistiblement rappelé le cinéma atmosphérique d'Apitchatpong Weerasathekul : même ...
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Alors que beaucoup de films médiocres sortent en salle, on se demande bien pourquoi le nouveau film de Richard Linklater sort directement sur Canal+.
Hit man est en effet une comédie très agréable, "à l'ancienne" : une intrigue, tirée de faits réels, très amusante (un quidam qui "feint" d'être un tueur pour le compte de la police se trouve embarqué dans une drôle d'histoire), une réalisation racée et nerveuse, des acteurs qui ...
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Ce premier film de Laetitia Dosch est une fantaisie sympathique et légère, originale et parfois intrigante.
Le procès du chien commence comme un autoportrait en creux : du chien, il n'est que superficiellement question, le vrai sujet avec lequel la caméra se régale est l'actrice / réalisatrice elle-même.
On a plaisir à suivre ses déambulations d'avocate spécialiste des causes perdues, à la vie sentimentale brinquebalante.
Le film ...
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N'est pas Justine Triet qui veut.
Difficile en effet de ne pas comparer Le fil à Anatomie d'une chute : même sujet (l'accusé a potentiellement assassiné son conjoint), même ambigüité sur ce qui s'est réellement passé, même accent mis sur le rôle des différents protagonistes (et de l'avocat en particulier), même relativité des témoignages et mêmes coups de théâtre.
Dans le film de Daniel Auteuil, tout paraît un ou plusieurs ...
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A quelles conditions aimerez-vous Megalopolis ?
Si vous aimez les films dont rien de dépasse, cohérent de bout en bout, maîtrisé et de bon goût, alors n'allez pas voir le dernier Coppola.
Si au contraire vous aimez être surpris à chaque plan par mille trouvailles visuelles, que vous ne rechignez pas à faire un effort dans les quinze premières minutes du film pour identifier les personnages et les liens qui unissent, et que vous ...
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Difficile de voir le dernier film de Sophie Fillières sans penser aux conditions de son tournage. La réalisatrice a en effet déclaré une maladie foudroyante pendant le tournage, puis est décédée soudainement avant d'avoir terminé le montage, repris alors par ses deux enfants, Agathe et Adam Bonitzer.
Le film étant un autoportrait déclaré (Agnès Jaoui porte les vêtements de Sophie Fillières, va voir le vrai psy de Sophie Fillières, ...
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Sensation du dernier Festival de Cannes (beaucoup voyait en lui la Palme d'or), le nouveau film de Mohammad Rasoulof est remarquable.
Comme souvent dans les films iraniens, le scénario est un bijou de thriller psychologique. Nous entrons dans une famille de la classe moyenne : le père est juge (donc proche du régime), les filles sont des jeunes de leur temps, adeptes des réseaux sociaux, et la mère essaye de ménager les bonnes relations ...
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J'aime beaucoup l'animation japonaise, et je suis toujours plutôt enclin à une opinion a priori favorable quand je vais voir un film de ce type - surtout s'il a été coopté par un grand festival (ici la Quinzaine des réalisateurs).
Anzu commence d'ailleurs plutôt bien : une atmosphère à la Ghibli, une attaque plutôt intrigante (une petite fille qui a perdu sa maman et dont le papa est inconséquent), et un chat patibulaire et ...
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Le nouveau film de Patricia Mazuy commence plutôt bien. On est à la fois intrigué et charmé par la rencontre entre la bourgeoise Huppert et la prolo Herzi (je caricature à dessein, car le film, d'une certaine façon, le fait aussi).
Malheureusement, le charme n'opère que quelques minutes. La mise en scène lourdingue, le scénario écrit avec des moufles (François Bégaudeau fort peu inspiré sur ce coup), l'invraisemblance des situations ...
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Voici en provenance de Belgique un thriller admirablement bien conçu et réalisé.
Au niveau de l'histoire, rien de bien original. Un jeune serrurier se trouve malgré lui impliqué dans une affaire de grand banditisme, et va vivre une nuit infernale pleine de rebondissements.
Nous sommes donc dans un trip qui ne peut fonctionner que par empilement de scènes d'action / suspense spectaculaires, agrémentées de rares moments de répit durant ...
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Le cinéma de Jonas Trueba est un cinéma évanescent, qui brille par sa délicatesse et sa façon de survoler les sujets d'une façon tendre et atmosphérique. Le résultat est parfois anecdotique (Venez voir), mais peut aussi diffuser une belle mélancolie, comme c'était le cas dans l'estival Eva en août.
Dans ce nouvel opus, Trueba nous présente tout d'abord un couple qui se défait, et forme la curieuse et plaisante idée d'organiser une ...
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La mélancolie : voici un film dont le titre ne ment pas.
Aucune musique extra-diagétique (hormis le dernier plan), un jeu atone, un scénario neurasthénique, une histoire triste. Youpi.
Tout semble teinté de noir dans ce film étonnant, admirablement réalisé par ailleurs. Tout est triste et pourtant rien n'y est désespéré. Du chaos émotionnel dans lequel est plongée l'héroïne surgit progressivement une lumière sourde et pour ...
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MaXXXine est avant tout un exercice de style.
Hommage au cinéma des années 80 (on pense à De Palma constamment), mais aussi à tout le cinéma à travers une multitude de références, le troisième opus de Ti West est aussi un film de genre assez classique, mêlant effets horrifiques (en mode grand-guignol inoffensif) et thriller / slasher.
De ce gloubi-boulga qui pourrait être indigeste, le réalisateur fétichiste parvient à tirer une ...
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Ce nouveau film des frères Larrieu est une sage adaptation du roman de Pierric Bailly, qui lui-même m'avait paru très sage. Le résultat est donc sans surprise assez neutre, et d'une qualité pour ainsi dire... télévisuelle.
Sans être véritablement bouleversé, j'ai suivi avec intérêt cet itinéraire d'un homme (trop ?) gentil, personnage dont le cinéma ne fait que très rarement le portrait.
Il faut l'épaisseur de Karim Leklou, ...
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Jacques Audiard fait ici preuve d'une audace sans équivalent.
Réaliser un film en espagnol (!), racontant comment un chef de cartel veut devenir une femme (!!) et de surcroît imaginer y insérer des moments chantés et dansés (!!!) : il faut vraiment avoir foi dans le cinéma et dans son propre talent pour se lancer dans un projet aussi insensé.
Le plus dingue est que le résultat fonctionne très bien : on y croit totalement, à tel ...
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Dans ce formidable film présenté au dernier festival de Cannes, on suit Santosh, une jeune femme indienne recrutée à la place de son mari mort en service, dans son apprentissage du métier de gardien de la paix.
Le réalisateur anglo-indien Sandhya Suri parvient à mêler dans cette âpre chronique plusieurs genres avec un grand bonheur (et une redoutable noirceur).
Le film est d'abord, et avant tout, un tableau au vitriol de la société ...
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Le nouvel opus de la plus française des franchises US est assez réussi.
Contrairement à certains dessins animés (comme les Pixar en règle générale), la série Moi, moche et méchant n'inclut pas de second degré qui permettrait aux adultes de voir un autre film que les bambins. Ici, tout est à regarder avec des yeux d'enfant, et la qualité du film ne peut donc être jugée qu'à travers ses qualités intrinsèques de vivacité et ...
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Dans le paysage du cinéma chinois contemporain, le polar se taille une belle place, symbolisée par la réussite du cinéaste Diao Yinan (Le lac aux oies sauvages).
Ajoutant sa pierre à ce mouvement, Shujun Wei nous offre ici une version noire et parfois lynchienne de la traditionnelle traque du tueur en série.
Si le début du film brille par sa maîtrise et sa noirceur poisseuse, on est ensuite assez rapidement perdu dans un labyrinthe ...
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D'un livre de photographie de Danny Lion qui le fascina enfant, le cinéaste américain tire une oeuvre académique, qui séduit plus par la qualité de ses portraits que par sa narration.
On suit sans déplaisir l'histoire de ce groupe de motards, des origines à sa profonde transformation, à travers le destin de trois personnages principaux.
Austin Butler campe un beau gosse ténébreux avec une gueule à la James Dean convaincante, alors ...
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