Films
SériesEmissions
Un film qui nous montre comment on fête Noël à Long Island, sans nous présenter les nombreux convives, donc c'est assez confus. La première partie fait de la joyeuse cacophonie à la Robert Altman; puis la seconde se lance dans le teen movie, comme un Supergrave sous Xanax avec Michael Cera passé du côté des flics. Le tout est trop indé pour être honnête.
Vu au festival Lumière à Lyon, en présence d'un Michel Hazanavicius qui a reçu une standing ovation amplement méritée. Il a dit qu'il ne souhaitait pas que son film soit décrit comme un film sur la Shoah tant l'importance du conte dans la narration lui semble prépondérante. Il a tout à fait raison : cette façon d'approcher l'Histoire par le conte, pour pudiquement recueillir les quelques restes d'humanité dans une période sombre, est ...
Lire plus
Lire plus
Rashomon signifie "porte du sud" soit celle par laquelle Akira Kurosawa a fait entrer le cinéma dans la modernité. Il entraîne le spectateur dans une délicate quête de vérité à travers plusieurs témoignages d'un même fait, et expose l'art de la narration, révélant les arrangements et la manipulation qui le constituent, et en laissant comme seul juge le spectateur se substituant aux magistrats hors-champ auxquels les témoins font leur récit.
Ayant découvert le film en salles mais sur le tard après l'avoir longtemps imaginé, Johnny Got His Gun m'a décontenancé : je pensais que le film se déroulait entièrement à l'hôpital et en noir et blanc, alors que Dalton Trumbo inclue des flash-backs de la vie de son martyr en couleurs (et qui ne sont d'ailleurs pas les moments les plus inspirés ou ayant le mieux vieillis du film). Cela reste en tous cas une expérience très forte et ...
Lire plus
Lire plus
Un remarquable documentaire teinté de fantastique et de poésie qui dialogue idéalement avec Les Statues meurent aussi d'Alain Resnais et Chris Marker : tandis que les deux réalisateurs filmaient frontalement les statues en espérant qu'elles livrent leurs secrets, Mati Diop filme plutôt les visiteurs du point de vue des statues qu'ils contemplent, comme si c'était cette fois les statues qui tentaient de comprendre l'humanité.
On ne félicite pas le directeur de casting pour faire jouer face à face Tino Rossi et Michel Simon : non pas que le célèbre chanteur soit un piètre acteur ni qu'il soit totalement dénué de charisme, mais à la comparaison avec le génie permanent de Simon, ça en a tout l'air. Mais le directeur de casting se rattrape en dénichant Viviane Romance pour faire une très belle "chienne" (pour rester dans l'univers de Michel Simon...).
Le film est généreux en tout - décors, casting, retournements feuilletonnesques, etc - sans que ses deux heures ne se traînent. Mais j'aurais quand même aimé que ça tabasse un peu plus...
On pense souvent à tort que c'est Apocalypse Now qui a endetté Francis Ford Coppola pendant des décennies alors que c'est en fait ce Coup de cœur, produit et distribué en toute indépendance par le cinéaste qui reconstitua Las Vegas en studio au profit des marivaudages d'un couple. Le romantisme naïf du film est sans doute ce qui déplu aux critiques de l'époque alors qu'il est contrebalancé par une esthétique incroyable à la fois ...
Lire plus
Lire plus
Un sujet intéressant mais dont l'exécution manque de subtilité : l'atmosphère anxiogène du thriller s'impose trop lourdement et les écarts et bizarreries du couple hollandais sont trop vite excessifs, rendant l'apathie des protagonistes assez peu crédibles. Speak No Evil rappelle beaucoup Funny Games, ce qui, venant de moi, n'est pas du tout un compliment.
Une plongée intéressante et rare à l'époque dans les actions de l'IRA avec un beau duel fraternel entre John Mills et Dirk Bogarde. Ce qui pourrait faire de The Gentle Gunman un ancêtre du Vent se lève de Ken Loach, avec en plus pour lui une superbe séquence d'ouverture dans la métro.
Une intéressante filature durant laquelle s'établit un lien étrange entre victime et bourreau. Mais Les Fantômes devient un peu rébarbatif dans son dispositif pour me convaincre tout à fait. Un premier film honorable donc, mais pas de quoi écrire une thèse non plus.
Même les grands ont commencé petits, et même Alexandre Aja a fait un premier film avec la candeur d'un lycéen qui vient de découvrir George Orwell.
Daniel Auteuil a la bonne idée d'appréhender son film de procès par le point de vue de l'avocat se forgeant sa propre conviction sur la nature de son client (Grégory Gadebois, excellent comme d'habitude). Malheureusement, il y a trop de trous dans l'affaire pour que le film nous prenne complètement, rendant le fil très ténu.
Tel les pieds de Priscilla s'enfonçant dans l'épaisse moquette de Graceland dans le plan d'ouverture, Sofia Coppola, revenant à son meilleur niveau depuis Marie Antoinette, montre à bas bruit l'emprise évidente qu'exerçait Elvis sur sa jeune épouse, poupée de porcelaine maintenue dans l'atmosphère cotonneuse de la demeure du rocker comme si on ne l'avait jamais sortie de la boîte.
Au début du film, la formidable reconstitution de cet intrigant late show 70's me passionnait et n'aurait eu aucun mal à me foutre une sacrée pétoche. Mais trop d'entorses à son dispositif font s'effondrer Late Night with the Devil comme un château de cartes. À croire que le film a eu peur de me faire peur.
Le moi du futur a eu un mal fou à maintenir le moi du passé éveillé. Peut-être que dans un autre univers, c'est un film formidable, mais dans celui-ci, il n'a occasionné qu'une bonne sieste.
Comme son personnage, Richard Linklater est un vrai caméléon qui exécute cette romcom policière tout à fait compatible auprès d'un large public comme s'il s'agissait d'une commande, tout en l'insufflant de sa personnalité d'auteur dissertant sur les ramifications psychologiques, philosophiques et sociologiques de son sujet. Inutile de préciser que le tout est tout à fait passionnant !
Ce thriller réalisé par Zoë Kravitz rappelle dans sa médiocrité le Don't Worry Darling d'Olivia Wilde. Dans la première partie ennuyeuse de Blink Twice, la réalisatrice multiplie les effets faciles du thriller (ruptures du montage, effets sonores, inserts sur des couteaux) pour repousser une révélation qu'on avait devinée dans la bande-annonce.
Un bon "Charade 2" pas aussi pop, décontracté et enlevé que son modèle mais demeurant un solide pastiche de film d'espionnage. Remplaçant Audrey Hepburn et Cary Grant, Sophia Loren et Gregory Peck ont une moins grande différence d'âge (18 ans contre 25) mais une alchimie tout aussi bonne.
El patrón Jacques Audiard revient à son meilleur niveau avec cet opéra étourdissant porté par des actrices en état de grâce. Un film qui embrasse ses excès et, comme autrefois De rouille et d'os, nous laisse exsangue à la sortie.
C'est clairement un film carte de visite, mais une très belle carte de visite avec les caractères en relief. Michiel Blanchart veut montrer ses capacités et le fait bien. J'ai été voir le film en apprenant que le réalisateur avait été signé par Sam Raimi ; je comprends tout à fait pourquoi. Un film d'action haletant, à la mise en scène maîtrisée sans être tape-à-l'œil, aux dialogues qui sonnent bien, avec un Romain Duris qui n'a ...
Lire plus
Lire plus
Sergio Martino offre un best of des genres du bis italien de son époque entre poliziottesco, giallo et comédie ; si l'exécution de chaque genre est laissée à l'appréciation de chacun, ils sont tous indéniablement ritals ! Le film est porté par le charismatique Claudio Cassinelli aux méthodes musclées avant qu'on apprenne sur le tard qu'il est flic ! De quoi justifier l'un des titres envisagés pour le film : "La Police fait son travail".
Nicolas Cage fait du paternalisme à l'écran et en dehors : il prête son nom à ce post-apo sans envergure dans lequel il apparaît finalement peu, laissant ses fistons se coltiner les méchants Shadoks.
Il y a pourtant des acteurs capables, mais un tel amoncellement de répliques bateaux et de situations insignifiantes annihilent tout intérêt pour le sort de cette pauvre Béatrice Singe.
Une comédie ristretto, très noire, mélancolique à mesure qu'on dévoile le passé du personnage de Sophia Loren.
La quintessence du polar nanar taillé à la gloire d'Alain Delon. Les dialogues veulent sonner comme du Audiard mais y échouent terriblement malgré toute la conviction de Delon et la placidité de Serrault.
Project Silence accumule les dangers et péripéties improbables pour venir péniblement à bout de son 1h36. Résultat : c'était pas wouf.
On dirait du Joe Eszterhas, et encore, du mauvais Joe Eszterhas ! Hormis cette image mémorable de Woody Harrelson faisant l'amour à Demi Moore sur un plumard de 25 000$, le film peine à rendre intéressant son propos d'une naïveté confondante et, pire que tout, pardonne tout au personnage de Robert Redford qui est pourtant un bon salopard... si tant est que Redford puisse jouer un salopard.
Il y a un moment que je ne m'étais pas fait une comédie française aussi crasseuse, écrite avec des idées reçues, livrant ses comédiens à eux-mêmes, et dans laquelle tous les personnages se plaignent et se détestent les uns les autres sans qu'un seul d'entre eux ne se risque à survoler la masse...
Pour sa quatrième réalisation, Vincent Perez signe un film d'époque sage, parfois scolaire mais néanmoins intéressant, qui force l'écriture de certaines de ses thématiques (comme le féminisme d'avant-garde du personnage de Doria Tillier) mais démontre d'autres, comme le virilisme ridicule de l'époque, avec plus de subtilité. Et les duels, dans toute leur variété, sont convaincants.
Après le break out du premier film, les poulets font le break in dans celui-ci. Si l'aventure reste au rendez-vous, cette suite tardive n'est toutefois pas à la hauteur de l'original, tout simplement car il y a moins d'audace et de charme à parodier James Bond/Mission : Impossible que La Grande Evasion.
Un super "Christmas Special" des studios Aardman dans lequel Shaun le mouton part à la rescousse du petit Timmy d'abord dans un marché de Noël puis dans la maison truffée de gadgets d'une famille d'influenceurs qui apporte un petit parfum Home Alone. Pour un super Noël 100% laine !
Moi qui avais été totalement conquis par Promising Young Woman, je tombe de très haut face au second long-métrage d'Emerald Fennell, Saltburn, qui laisse s'évaporer les promesses gothiques de ses premiers instants dansspoiler: un remake carnavalesque de Théorème et Mr Ripley.
Orgueil de la réalisatrice confortée par le succès de son premier film ou vampirisme des plateformes qui assèchent leurs talents, toujours est-il que ...
Lire plus
Lire plus
En bon australien, même d'adoption, Rolf De Heer signe un post-apoétique fascinant, avec quelques plans de fourmis impressionnants, et qui entretient plus de ressemblance qu'on ne le pense avec Mad Max Fury Road...
Winter Break est bien un film d'Alexander Payne : une comédie qui se regarde sans déplaisir même si elle est bien moins acide qu'elle ne le pense. Le film est aussi bien trop long pour ce qu'il raconte, mais c'est un vrai film de Noël au beau cachet 70's.
On en a peut-être un peu trop fait sur la qualité de ce premier film, notamment sur ses supposés aspects de thriller, mais il reste le joli portrait de cette protagoniste à la solitude absolue, présentée dans une superbe séquence d'ouverture comme une variation de Taxi Driver. Et puis les gros mythos font toujours d'excellents personnages de cinéma...