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Il est peu surprenant qu’à 90 ans, Jean Becker se questionne sur la fin de vie et sur la notion de transmission. Ce récit, sur le crépuscule d’une idole, est un écho évident à la carrière de Gérard Depardieu. Formellement, c’est plan-plan et rance et ça sent la naphtaline. Un film de vieux pour les vieux.
L’absence de dialogues, concept et contrainte portant le film, fait à la fois sa force et sa faiblesse. Sa force car le silence renforce la tension et l’aspect monstrueux des kidnappeurs. Sa faiblesse car le film a parfois du mal à justifier le fait que les personnages ne se parlent pas, ce qui nuit à sa crédibilité et à la réussite de son climax.
Malgré son concept fort, le premier épisode était déjà assez faible dans sa narration, cette suite fait bien pire. C’est bordélique, incapable de dépeindre convenablement ses personnages ou de créer une séquence forte. C’est bien beau de multiplier les métaphores et les allégories, mais encore faut-il penser à raconter une histoire.
Un thriller amusant et ludique qui préfère multiplier les rebondissements plutôt que de construire une cohérence. À condition de particulièrement suspendre son incrédulité, le récit est suffisamment rythmé et le concept assez intrigant pour que "Les traducteurs" parvienne à divertir.
Réalisé après-guerre, "Le troisième homme" s’avère un peu mou comme film noir avec ses rebondissements qui ne sont pas toujours efficaces. Il y a pourtant quelques séquences qui sortent du lot, notamment dès qu’Orson Welles apparaît, et une superbe photographie.
Parmi les films offrant un regard sur l’adolescence, sur les amitiés qui se font et se défont, "Les trois fantastiques" est des plus réussis, n’ayant pas à rougir devant l’excellent "Stand by me". Juste dans la construction de son récit et de ses personnages, dans l’écriture de ses dialogues et parfait dans la direction des jeunes acteurs, c’est un moment poignant.
Netflix repousse bien loin les limites de la catastrophe avec ce slasher embarrassant. Outre le fait qu’il n’effraiera pas même un enfant de dix ans, il sombre complètement dans le ridicule et dans le pire du teen movie.
Netflix adapte le jeu "Loups-garous de Thiercelieux" dans un "Jumanji" du pauvre. Vite embarrassant tant il enchaîne les inepties dans son écriture (l’exposition des personnages est calamiteuse et aucun gag n’est bien pensé) et le je-m’en-foutisme dans sa mise en scène (la mise en mouvement et le cadrage des créatures relèvent de l’amateurisme). Loups-garous se contente de remplir un cahier des charges sans jamais prendre le moindre ...
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"Renfield" s’inscrit dans une lignée de comédies grand-guignolesques post "Deadpool" qui prend tous ses enjeux à la légère et s’interdit toute gravité. Dans une violence décomplexée, des litres d’hémoglobines se déversent sur l’écran mais Chris McKay échoue à mettre convenablement en scène cette violence. Il ne parvient pas à créer le fun ni le moindre plan impactant.
L’idée d’aborder ce conflit (imaginaire mais parfaitement crédible) du point de vue de journalistes en quête de la photographie impactante, du scoop, est assez inédite et pertinente. Les thématiques sont riches et ouvrent au questionnement et au débat.
Le désastre que constitue "Borderlands" est un cas d’école. C’est rare de voir un film qui rate à ce point tous ses effets. Absolument rien ne va. Pas la moindre scène d’action, pas le moindre trait d’humour, pas le moindre rebondissement ne fonctionne. Avec sa direction artistique calamiteuse, ses personnages qui se veulent déjantés mais sont juste exaspérants, le film d’Eli Roth n’est qu’une tentative foireuse d’ersatz ...
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"Kingsman" était une sympathique comédie d’action, Matthew Vaughn retrouve ses agents secrets dans une suite qui en reprend tous les éléments et donc surprend moins. La quête du fun et le ton en permanence décalé plombent les enjeux, le film ne cherchant qu’à être divertissant, jamais épique.
Les comédies qui jouent sur les distinctions de classe peuvent facilement tomber dans le mépris. En ne se moquant que des prolos, en en faisant des idiots évoluant dans un monde parallèle et ne créant jamais de contrepoint, c’est le cas ici.
Une comédie d’action assez quelconque mais sympathique qui fonctionne par la personnalité de Monsieur-tout-le-monde de son héros. Pris dans une intrigue qui le dépasse, devant se débrouiller seul contre tous, on s’y attache facilement.
Une comédie très théâtrale, très écrite. On est dans de la comédie de boulevard qui enchaîne les punchlines et les bons mots sans temps morts. Les dialogues sont savoureux et les acteurs s’amusent autant que le spectateur.
John Lee Hancock confond noirceur et monotonie dans ce polar mou et désincarné. Il étire des séquences de dialogues interminables où Denzel Washington et Rami Malek traînent leur regard de chien battu. Il y a bien Jared Leto qui cabotine pour essayer de donner un peu de vie à cette langueur, mais de ce fait il donne l’impression d’être dans un autre film.
Les unités de lieu, de temps et d’action donnent à cet épisode du "Conjuring-verse" un aspect théâtral qui fonctionne très bien. Gary Dauberman signe un film d’épouvante tout public qui joue suffisamment habilement avec les mécaniques du genre pour être ludique et amusant à défaut d’être effrayant.
Eric Toledano et Olivier Nakache se sont fait connaître pour leur comédie sociale. Sauf que celle-ci passe complètement à côté de ses sujets (surendettement, militantisme…) pour n’être que le récit de deux pauvres types qui mentent pour draguer et manger à l’œil.
Entre deux épisodes d’"Aquaman", James Wan revient à un cinéma horrifique plus confidentiel. Sans contrainte, il ose un film baroque et foutraque assez réjouissant dans le grand n’importe quoi. "Malignant" fait fi de toutes notions de réalisme ou de crédibilité, sombre parfois dans le luxueux nanar mais procure un plaisir certain.
N’est pas James Wan qui veut. Michael Chavez l’avait déjà démontré avec le médiocre "La malédiction de la dame blanche". Ce troisième épisode est incapable de créer des ruptures de rythme, de l’incertitude, et donc de faire naître un minimum de tension même s’il a la bonne idée de mettre davantage ses personnages en danger.
L’amour peut-il transcender les classes sociales ? Monia Chokri s’intéresse à la question dans une comédie romantique drôle et attachante. À chaque instant, les dialogues ciselés font mouche parvenant à saisir le langage de deux mondes opposés.
L’idée de fouiller dans la mémoire des gens aurait pu être un concept avec lequel jouer dans un film de science-fiction noir. Mais Lisa Joy n’en fait jamais rien, ne brouillant jamais les perceptions et les réalités, et ne fait que signer un polar mou qui n’a rien d’original.
Pour un coup d’essai, ce premier long-métrage n’est pas loin du coup de maître. Malgré ses thématiques sombres sur le mal-être d’adolescentes cherchant à s’émanciper d’un milieu rigoriste, "Virgin suicides" parvient à être parfois lumineux et solaire.
Maïwenn narre le récit d’une femme en quête d’ascension sociale au milieu des dorures de Versailles. Sa biographie de la comtesse du Barry donne un film ampoulé, pas toujours très subtil mais parfois touchant lorsqu’il dépeint un amour sincère.
Roland Emmerich a fait part toute sa filmographie de la fascination qu’exerce pour lui les États-Unis. Il est donc logique de le voir s’attaquer à un récit historique sur la création de l’État fédéral américain. On pourrait excuser le manichéisme et une vision de l’histoire simpliste si la fresque était spectaculaire. Seulement, si Emmerich maîtrise la destruction massive dans ses films catastrophes, il a plus de mal à donner ...
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Les films d’action avec Mark Wahlberg, c’est un peu comme ceux avec The Rock, on finit par tous les confondre. Celui-ci, mit en scène par Peter Berg, ne sort pas du lot avec son histoire de flics corrompus.
Un père, riche entrepreneur, veut donner une leçon à ses enfants bourgeois menant un train de vie dispendieux et superficiel. La caricature est sympathique mais tourne vite en rond et le film devient franchement nauséabond quand il finit par retourner son propos en donnant raison aux enfants pourris gâtés dans un final à côté de la plaque.
Jacques Audiard, habituellement plutôt sobre et austère, surprend avec une comédie musicale qui déborde d’envie de cinéma. Les chansons sont très inégales mais toujours portées par une mise en scène soignée et dynamique.
Le propos sur le culte de l’apparence n’est pas inintéressant et la quête d’émancipation est dans les codes du genre de la dystopie pour adolescents. Cependant, quand on base un récit sur une opposition entre les beaux et les moches en ne castant que des acteurs répondant aux canons esthétiques hollywoodiens, on en perd tout le sens. Les quelques opérations de chirurgie censées transformer les personnages n’ont aucun impact ...
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Représenter et interpréter le monstre en ne justifiant jamais son attitude mais en le rendant suffisamment attirant pour rendre crédible le contrôle qu’il exerce sur ses victimes est un défi à moitié relevé par Jean-Paul Rouve. Le choix de faire s’exprimer l’auteur pédophile d’une façon très littéraire, comme il pourrait s’exprimer dans ses ouvrages nauséabonds, ne l’aide pas non plus. Adaptant le récit de Vanessa ...
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Après avoir exploité et surexploité le numérique, Burton revient à un cinéma de bric et de broc, à du carton pâte extrêmement créatif et enthousiasmant, le numérique ne venant qu’en soutien, où il retrouve son côté sale-gosse. Peu importe que la narration s’éparpille dans ses intrigues et sous-intrigues, au contraire elle ajoute à la folie d’un film drôle et généreux. Parmi les nombreuses suites et hommages au cinéma des ...
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Le pitch fait penser à n’importe quel film d’action bourrin et neuneu qui pullule sur les plateformes de streaming, néanmoins Jeremy Saulnier l’aborde avec un sérieux et une solennité qui pourraient paraître complètement déplacés. Mais finalement, même si on peut regretter qu’il ne lâche jamais les chevaux et ne soit pas un peu plus explosif, la lutte contre l’engrenage de racisme et de corruption dans lequel il embarque son ...
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Sans jamais aller trop loin dans le pathos, les frères Larrieu atteignent un haut niveau d’équilibre et de finesse dans le mélodrame. Jamais trop expansif, "Le roman de Jim" n’a pour autant pas peur de l’émotion.
Un Monsieur-tout-le-monde se retrouve embarqué dans un récit d’espionnage. Sauf que Mark Wahlberg en Monsieur-tout-le-monde, on n’y croit pas deux secondes (d’autant plus que Julian Farino prend bien soin de montrer et de mettre en valeur un corps hors norme) et que "The union" ne tient jamais son concept puisque son personnage devient en deux semaines d’entraînement le surhomme héroïque présent dans n’importe quelle production du genre.
"Darkest minds" est l’un des derniers représentants du film fantastique pour ado post "Twilight". Et vu les catastrophes que le genre a pondues, on comprend qu’il se soit assez vite éteint. Échec critique et public ce qui se voulait lancer une nouvelle saga fera finalement long feu. Il faut dire que son univers fantastique est terriblement plat et n’a rien pour séduire et qu’il est impossible de s’attacher à ses personnages génériques.