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Ne pas être un grand fan du cinéma - à mon sens lourd, pompier, arrogant - de P.T. Anderson jusqu'à ce jour, contribue certainement à la profonde jouissance qu'a provoqué en moi ce "Phantom Thread" surprenant de réserve, de minutie et d'élégance, en particulier lors de sa première heure, lorsque sont introduits les personnages avec une justesse de ton et une émotivité à fleur de peau stupéfiantes dans un cadre aussi formaliste, ...
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J'ai très longtemps reculé devant l'idée de regarder "Antichrist", malgré le grand intérêt que je porte au travail déviant de Lars Von Trier, n'ayant pas particulièrement envie de souffrir devant les fameuses scènes déplaisantes amplement commentées à la sortie du film. Ayant finalement rassemblé assez de courage, j'ai donc affronté - les yeux parfois fermés - le délire sadique et gore du Danois fou et tenté de sauver de cet ...
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Il est toujours douloureux d'admettre qu'un réalisateur qu'on aime profondément s'est égaré, et la bienveillance de la critique française envers le ratage complet qu'est "la Caméra de Claire" témoigne surtout de son attachement - justifié à mon sens - à l'ineffable Hong Sang-Soo... mais ne rendra service à personne : ni à un metteur en scène conforté dans un ressassement stérile de ses mécanismes de narration - tournant ici ...
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2018 est une année cinéma qui commence d'une manière très particulière pour moi : après un flashback éprouvant sur des souvenirs d'enfance soigneusement enterrés ("Jusqu'à la garde"), voici qu'un obscur cinéaste italien vaguement arty réussit à immortaliser le plus bel été de ma vie.
Oh, je ne prétends pas avoir su jamais jouer de la guitare comme Elio sait jouer du piano dans "Call me by your Name", ni évidemment avoir eu des ...
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Greta Gerwig a bien de la chance : la critique l'adule aussi bien comme actrice, icône d'une nième vaguelette du ciné indie US - même quand elle ressasse les mêmes "trucs" d'interprétation - que comme auteur(e)-réalisatrice débutante - même si elle n'a pas forcément grand chose de nouveau à nous offrir. Plutôt "femme oiseau" ("Lady Bird") légère et gracieuse que "coccinelle" (Labybird) butée et cruelle, sa Christine de 17 ans ...
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Qu'est-ce qu'un grand film populaire global ? Pour essayer de répondre à cette difficile question, ignorons bien entendu les zillions de films de super-héros bas du front qui ne méritent pas le titre de "films d'action" (que McTiernan, Cameron et Miller leur pardonnent, ils ne savent pas ce qu'ils font), et concentrons-nous sur le cas de "la Forme de l'Eau", généralement traité par le public mondial en délire de "chef d’œuvre ...
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"Un jour dans la vie de Billy Lynn" nous est arrivé avec une réputation de film maudit, dû à son manque de succès alors que son réalisateur, l'irrégulier mais pas inintéressant Ang Lee, et ses producteurs avaient visiblement misé sur l'aspect polémique de son sujet (les guerres menées par les US au Moyen-Orient, et le sacrifice de la jeunesse qui en résulte, dans une vague indifférence générale) et par l'utilisation d'une nouvelle ...
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Plus d'une centaine de femmes meurent chaque année en France, assassinées par leur conjoint. Ces chiffres, terribles, ne sont même pas officiels car, honnêtement, la société s'en moque. Du coup, cela vaut aussi la peine de regarder "Jusqu'à la garde" sous cet éclairage-là... même si, et c'est heureux, le film de Xavier Legrand est tout sauf de la sociologie : c'est avant tout du cinéma, et même du GRAND...
S'ouvrant sur une scène ...
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On peut distinguer deux mouvements dans le film de Finkiel, qui se complètent tout en s'opposant. Il y a tout d'abord une composante un peu traditionnelle, pas inintéressante pour autant, celle de la chronique historique : malgré une indéniable économie de moyens, "la Douleur" nous plonge de manière crédible dans le Paris de la Libération, peignant un tableau quand même assez saisissant d'une époque charnière qui vit se succéder en ...
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Le gouvernement de Trump, à peu près conforme à nos pires cauchemars, a néanmoins une foule de bonnes conséquences, en particulier du fait du réveil d'une conscience politique disons "de gauche" (pour les USA, entendons-nous bien) et d'un indéniable militantisme chez les artistes, même chez ceux qu'on imaginait les plus confortablement installés dans le système, comme ce bon vieux Tonton Spielberg. Regardé sous cet angle, celui de ...
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D'abord, essayer d'écrire quelques lignes sur "3 Billboards" sans se référer aux Coen Bros, malgré Frances McDormand, malgré la musique, malgré l'Amérique profonde et la violence sèche et sporadique. Parce que McDonagh joue dans une cour complètement différente, celle d'un cinéma commercial, excessivement "écrit", plus soucieux de ses effets sur son spectateur que de parler d'une réalité américaine, contemplée plutôt avec l'oeil ...
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"Les Heures Sombres" est un film qui a tout pour que je le déteste : c'est un biopic, célébrant sans vergogne les vertus exceptionnelles du peuple anglais, interprété par un (grand) acteur grimé pour ressembler le plus possible à son personnage, qui en fait des tonnes dans un rôle forcément oscarisable. Pire, le tâcheron Joe Wright se surpasse avec une mise en scène enflée et gonflante, sensée rajouter un maximum de lyrisme et de ...
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Avec ses "Nuits de la Pleine Lune" (qui rencontrèrent un certain succès populaire, pour une fois...), Eric Rohmer avait atteint une sorte de classicisme épuré, sans pour autant abandonner sa méthode si particulière de regarder, et de filmer l'amour et son époque. Avec ses personnages, comme toujours, vaguement irritants et prisonniers de leur propres déclarations péremptoires, se débattant dans l'une de ces crises vaguement absurdes qui ...
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Eric Rohmer boucla donc en 1987, avec cet "Ami de mon Amie" sa série des "Comédies et Proverbes", soit l'observation amusée - mais cruelle - des comportements des jeunes Français de son époque. Dans le cadre élégant et froid d'une "ville-nouvelle", on voit évoluer ces "jeunes professionnels des années 80" dont les valeurs sont avant tout matérielles, dont les idées ont été définies par la culture dite populaire, et qui ne semblent ...
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Pour qui n'a pas (encore) lu le célèbre livre de Romain Gary, "la Promesse de l'Aube" est avant tout un film comme un autre, que l'on jugera sur son scénario, sa mise en scène, sa direction d'acteurs, son interprétation. De ce point de vue-là, sans donc être influencè par l'ombre gigantesque jetée par une œuvre phare de la littérature française, l'évaluation du film d'Eric Barbier est forcément nuancée : impossible de prétendre ...
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Je dois l'avouer, j'ai beaucoup de mal avec le personnage de Paddington, dont l'épuisante gentillesse et l'inébranlable foi en l'humanité fait renaître en moi des élans képons que je croyais bien enfouis depuis mes 20 ans. Nonobstant l'abjection absolue que représente l'idée d'ingérer des tartines de marmelade, il y a dans ce "Paddington 2" une accumulation de fautes impardonnables qui devraient valoir au dénommé Paul King douze mois ...
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Il a beaucoup de bonnes raisons de ne pas aimer "Tout l'argent du monde" et une seule de le défendre, mais cela vaut la peine de commencer par cette dernière, car elle tient du miracle : le remplacement, une fois le film terminé, de Kevin Spacey - persona non grata du fait des récentes révélations sur son caractère de prédateur sexuel - par le vétéran Christopher Plummer dans le rôle imposant du milliardaire J. Paul Getty, est une ...
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D'abord, soyons cléments avec la critique et le public français qui ont largement surestimé ce "Que Dios Nos Perdone" beaucoup trop espagnol pour que tous les thèmes qui se bousculent dans son scénario engorgé soient perceptibles hors des frontières ibériques. Il faut néanmoins insister sur la forte tonalité anti-religieuse du film, qui ne se limite pas à la toile de fond ironique de la visite papale dans un Madrid miné par la crise ...
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Les fêtes de fin d'année s'apparentent depuis deux décennies à un calvaire consumériste qui nous voit souffrir interminablement dans des magasins pris d'assaut, devant des tables surchargées, ou dans des salles de cinéma où s'entassent des familles énervées (hier, des gens étaient assis par terre à l'UGC Ciné Cité devant l'écran...)... Pour voir le paquet traditionnel de films d'animation de Noël, sans vraiment nous préoccuper de ...
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Une ouverture sublime, un long tunnel planant, un suspense cybernétique infernal, puis un final halluciné : il y a tout dans "2001 : l'Odyssée de l'Espace", et avant tout la meilleure illustration du génie d'un réalisateur visionnaire comme l'histoire du Cinéma en compte très peu. "2001" ouvre littéralement une brèche d'infini dans l'imagination des spectateurs, qui suffoquent un peu, à la fois dépassés et hypnotisés : comme le ...
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Quiconque connaît dans sa famille le drame d'Alzheimer ressortira de "Coco" le cœur brisé et l'âme grandie. Cette scène immense qui voit la mémoire revenir irriguer le cerveau abîmé de Coco, par la magie d'une simple chanson, bouleversera tous ceux qui attendent - la plupart du temps en vain - sur le visage éteint de ceux qui nous aimaient et qui nous ont oubliés que revienne la lumière de la reconnaissance.
A partir de là, il m'est ...
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Je suis conscient que, vu les enjeux émotionnels pour une fraction non négligeable de la population (plutôt masculine, quand même...) de la planète, écrire sur un film de la saga "Star Wars" est désormais un défi que ma propre indifférence envers les gentils enfantillages de George Lucas, enflés hors de toute proportion raisonnable par les requins de chez Disney, m'empêche de relever. N'ayant strictement rien à battre des Jedi, de la ...
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"Turning Gate", revu quinze ans après sa sortie sur les écrans français où il avait été plutôt bien reçu, au moins par la frange de cinéphile qui s'intéressait à ce "genre de cinéma", est indéniablement le film le plus fort émotionnellement - à date - de Hong Sang-Soo, qui, s'il délaisse temporairement les dispositifs conceptuels dont il est coutumier, accorde à son histoire et à ses personnages une attention totale, ...
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J'ai lâché Guédiguian voilà près de 20 ans, avec le sentiment - sans doute injuste - que ses chroniques enchantées sur la classe ouvrière et sur Marseille, qui m'avaient été si chères, n'avaient plus rien à me dire. Ou peut-être ne me disaient plus rien à moi que la vie professionnelle entraînait loin de la France, dans un monde qui semblait s'ouvrir et promettre un avenir nouveau, loin, bien loin aussi géographiquement ...
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"Perceval le Gallois" était le seul film de Rohmer que j'avais toujours refusé de voir, un peu effrayé par le hiératisme de scènes entrevues çà et là : il s'agit pourtant d'une oeuvre marquante, à côté de laquelle il ne faut pas passer... même si le regarder en deux fois permet d'échapper à l'effort qu'impose sa durée excessive ! S'il y a des éléments un peu ratés - comme les parties musicales / chantées pénibles, ou comme le ...
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Todd Haynes est l'un des metteurs en scène les plus singuliers, les plus littéralement extra-ordinaires qui soient en activité. Constamment à la recherche de solutions formelles originales, brassant les concepts les plus visionnaires et les associant à une sorte de nostalgie des formes passées, il nous propose des films systématiquement surprenants et stimulants... même si, au final, c'est lorsqu'il laisse pleinement s'exprimer les ...
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Le cinéma espagnol va très mal depuis des décennies et les espoirs créés par l'apparition vigoureuse d'un cinéma de genre il y a déjà bien des années ont été déçus. Aujourd'hui, en Espagne, la mode est aux thrillers glauques : pourquoi pas ? Reste que la célébration unanime d'un truc aussi informe que ce "Tarde para la Ira" ne nous rassure pas. Avec son scénario bâclé dont l'indigence est un temps occultée artificiellement par ...
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En 1983, nous fûmes nombreux à considérer qu'avec ce solaire "Pauline à la Plage", Eric Rohmer avait atteint une sorte de sommet formel et thématique de son œuvre. Séduits par les formes d'Arielle Dombasle, ici dans son meilleur rôle, surpris par la franche sensualité de nombreuses scènes (pas vraiment le style habituel de Rohmer !), impressionnés par la présence de Féodor Atkine", mais surtout troublés par le plaisir coupable que ...
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Dans un pays qui doit s'appeler "le Cinéma" (zoom), on peut raconter ce qui nous passe par la tête, et construire toutes les histoires du monde avec une plage glaciale sous la pluie, une étrangère anglophone, volubile mais perdue et une galerie de personnages qui échangeront régulièrement identités et personnalités. Sauf bien sûr la pierre angulaire de la fiction, le maître nageur sexy (Alerte à Mohang Beach !) qui ne sait pas où est ...
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On connaît bien les dérives du cinéma de Nakache et Toledano, cette gentillesse frôlant la niaiserie, cet idéalisme vis à vis d'une société métissée où le savoir vivre ensemble triompherait des préjugés : leur "Sens de la Fête" n'y échappe malheureusement pas, en particulier du fait d'un happy end inutile, alors que nous aurions voulu voir un cataclysme terminal s'abattre sur cette noce franchement mal embarquée (option Blake ...
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Qu'est-ce qu'un grand film populaire en France ? Pour essayer de répondre à cette difficile question, ignorons bien entendu les zillions de comédies bas du front qui ne méritent pas le titre de "comédies" (que Lubitsch, Wilder et Tati leurs pardonnent, ils ne savent pas ce qu'ils font), et concentrons-nous sur le cas de "Au revoir là-haut", généralement traité par le public français en délire de "chef d'oeuvre absolu"... Apparemment, ...
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A sa sortie, en 1986, "le Rayon Vert" avait fait forte impression, en raflant le Lion d'Or à Venise et en recueillant un succès public plus que raisonnable. Bien que faisant partie de la série des "Contes et Proverbes", Rohmer s'y essayait à un cinéma différent, moins "maniéré", ou tout au moins moins basé sur la verbalisation des tourments de ses personnages. Largement improvisé (les dialogues devant autant à l'actrice principale, la ...
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J'avais réussi à éviter que ma fille de 6 ans m'entraîne voir le premier "Opération Casse-Noisette", à la sinistre réputation. Cette fois-ci, les critiques étant plus positives, je n'ai pas opposé autant de résistance, et mis à part un petit roupillon rituel d'une quinzaine de minutes au milieu du "film", j'ai plutôt passé un bon moment devant ce dessin animé de facture correcte, au graphisme acceptable et à la mise en scène ...
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Si la tentation vertigineuse de notre propre disparition (ainsi que le plaisir pervers d'en mesurer l'impact sur ses proches) est suffisamment universelle - du moins je le suppose - pour constituer un bon sujet de livre ou de film, "Wakefield" est surtout une démonstration de ce qu'il ne faut pas faire. D'abord réduire ce "vertige métaphysique" de l'effacement à un banal coup de stress vis à vis de l'usure du couple et la sauvagerie du monde ...
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Comme "Lo Imposible" le laissait craindre, Bayona est un réalisateur absolument haïssable, du genre à vendre son père et sa mère pour tirer des larmes à ses spectateurs pris en otages, et bien entendu ramasser le jackpot du succès populaire. Sans atteindre à la bassesse de "Lo Imposible", ce "A Monster Calls" à la réputation incroyablement surévaluée (et que je me répande un peu partout sur le "chef d'oeuvre absolu" que ce serait, à ...
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Je suis naïf. Naïf au point d'être idiot. Pourtant j'ai déjà vu quelques unes des horreurs qui ont précédé : les Astérix, les Adèle Blanc-Sec, les Blueberry et quelques autres Schtroumpfs. J'ai judicieusement fait l'impasse sur d'autres qui avaient bien l'air pitoyables (Lucky Luke, Boule et Bill... )... mais je me suis quand même retrouvé cet après-midi avec ma fille de 6 ans dans une salle de multiplexe devant "le Petit Spirou". ...
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