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    Aïlo : une odyssée en Laponie
    Aïlo : une odyssée en Laponie
    1,5
    Publiée le 30 janvier 2019
    Aïlo invite (surtout le jeune public) à suivre la première année de vie d’un renne en Laponie. L’idée de d’accompagner le cycle des saisons dans ce territoire sauvage est excitante, tant la nature spectaculaire et grandiose s’avère être un décor idéal. Malheureusement, le film n’a pas grand-chose à raconter.
    On ne doute pas une seule seconde du travail acharné qu’a dû fournir le réalisateur et son équipe pour filmer des images spectaculaires dans des conditions climatiques extrêmes. Il y a une sincère volonté de s’inscrire dans la ligne directe des fictions animalières chères à Jean-Jacques Annaud (L’Ours, Deux frères, Le Dernier Loup). Dommage que ce labeur soit sabordé par un récit si simpliste, répétitif et plombé par un anthropomorphisme crasse.
    Passé l’âge de 8 ans, il n’est guère probable qu’on se passionne pour cette histoire, dont le ressort dramatique se résume surtout à l’affrontement des autres prédateurs ou des éléments. Le chanteur Aldebert a beau se donner de la peine dans sa narration, il finit par lasser à force d’asséner à quel point Aïlo se doit d’être brave, courageux, valeureux, fort, afin devenir le Prince des rennes (et non pas le renne des neiges). Ces valeurs paraissent très désuètes, andro-centrées et ultra-réductrices dans un environnement soumis à de complexes effets du réchauffement climatique et de la destruction des habitats. Certes, on décèle parfois un saupoudrage de discours écologique, mais la démarche ne convainc pas, tant elle est superficielle. Et ça n’est pas les scénettes humoristiques qui s’insèrent dans le film de manière mécanique et téléphonée, qui relèveront l’intérêt du spectateur.
    Tous ces défauts n’ont pas empêché Aïlo de devenir le plus grand succès du cinéma français en Finlande, traduisant plus l’attachement d’une population à son patrimoine naturel qu’un engouement pour du bon cinéma. Quitte à sensibiliser ses chères têtes blondes à la beauté des paysages sauvages, on préfèrera leur projeter La Vallée des Loups, film capable de passionner petits et grands pour une grande odyssée naturelle, sans forcément adopter le ton didactico-pédagogique de sir David Attenborough commentant un documentaire de la BBC.
    Blaise Petitpierre
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