Ils étaient juifs, communistes et étrangers. Venus de Pologne, de Roumanie, de Hongrie et d’Arménie, ils ont immigré en France dans les années 1930 pour échapper aux persécutions raciales et politiques. Pour la plupart, ils étaient tailleurs ou fourreurs. Le pacte de non-agression entre Staline et Hitler, en août 1939, les déboussole. Ils s’engagent mais trouvent une armée française en déroute. La promulgation du statut des juifs par Vichy les oblige à se faire enregistrer au commissariat. Lorsque l’Allemagne envahit l’URSS, en août 1941, le Parti communiste français (PCF) lance une guérilla urbaine contre l’occupant, à Paris. Mais les militants français n’ont pas la culture de la clandestinité. Le parti s’adresse alors aux militants de la Main-d’Œuvre immigrée (MOI) : le travail souterrain leur est familier et ces proscrits, très jeunes pour la plupart, n’ont rien à perdre…