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Synopsis
Une petite communauté inuit de l'Arctique canadien. Nasri est venu rencontrer les habitants d'Igloolik, descendants d'une société de chasseurs aujourd'hui sédentaire. Dans ce village, il découvre que l'esprit des morts est indissociable du monde des vivants et comprend l'importance des noms hérités des ancêtres et transmis de génération en génération.
Chaque magazine ou journal ayant son propre système de notation, toutes les notes attribuées sont remises au barême de AlloCiné, de 1 à 5 étoiles. Retrouvez plus d'infos sur notre page Revue de presse pour en savoir plus.
Le secret des films de Christian Merlhiot, il me semble, c'est le temps, la durée. Il ne s'agit pas de lenteur mais de temps vraiment humain, de temps juste, je le dirais comme ça. C'est le temps de la parole et de l'écoute, parole qui s'invente, qui se cherche et se trouve, l'écoute-réception, qui elle aussi a besoin de temps, pour que le tandem parole / écoute advienne, pour que le contact ait lieu. J'ai beaucoup aimé "Je reviendrai ...
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Un visiteur
4,5
Publiée le 25 février 2014
Sur les étendues caillouteuses du nord du Canada, les maisons ont une allure fragile et des cimetières (de pierres tombales ou de machines abandonnées) viennent rompre l'horizon. C'est là que Christian Merlhiot donne la parole aux habitants : ils parlent de leurs ancêtres comme on aimerait tous pouvoir en parler, simplement, parce qu'ils sont là, en permanence. Les aïeux sont en eux, ils leur ont donné leur nom et - voilà plus surprenant ...
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Christian Merlhiot a été pensionnaire à la célèbre Villa Medicis à Rome. Il signe ici son sixième film.
Retrouvailles
L’ingénieure du son Pascale Mons avait déjà collaboré avec Christian Merlhiot sur son film en 2005 intitulé Silenzio, tout comme Mikaël Barre au son sur Slow Life en 2013 et Le Procès d’Oscar Wilde en 2010.
Première partie
Un dessin animé intitulé "Ningiuq" sera diffusé en première partie du film. Celui-ci retrace un entretien vidéo avec Rachel Uyarasuk, la doyenne d’Igloolik.
Le secret des films de Christian Merlhiot, il me semble, c'est le temps, la durée. Il ne s'agit pas de lenteur mais de temps vraiment humain, de temps juste, je le dirais comme ça. C'est le temps de la parole et de l'écoute, parole qui s'invente, qui se cherche et se trouve, l'écoute-réception, qui elle aussi a besoin de temps, pour que le tandem parole / écoute advienne, pour que le contact ait lieu. J'ai beaucoup aimé "Je reviendrai comme un enfant". Nous vivons un moment où les questions de genre masculin / féminin sont traitées de façon hystérique car automatiquement liées à la sexualité, à la morale, à la religion, etc. Le film déplace le problème, déplacement géographique et anthropologique. Et c'est passionnant. Passionnant de voir comment une culture étrangère tricote ces notions de transmission, de mort, de mémoire et de genres, sans Freud, sans Marx, sans judéo-christianisme... Olivier Steiner
avec un z
Sur les étendues caillouteuses du nord du Canada, les maisons ont une allure fragile et des cimetières (de pierres tombales ou de machines abandonnées) viennent rompre l'horizon. C'est là que Christian Merlhiot donnent la parole aux habitants : ils parlent de leurs ancêtres comme on aimerait tous pouvoir en parler, simplement, parce qu'ils sont là, en permanence. Les aïeux sont en eux, ils leur ont donné leur nom et - voilà plus surprenant - leur identité. Le jeune homme se voit donc appelé grand-mère par sa famille, et c'est ainsi, c'est juste une particularité et cela peut être une force. Les paroles sont étonnantes, magnifiques, comme celle-ci que j'ai notée : "How does your mother call you ?" demande le personnage principal. "Dad", répond la fille. Mais les mots qu'on aimerait noter sont nombreux : ce sont des histoires de résurrection, des souvenirs d'avant-naissance d'une chaman, des réponses chuchotées de petite fille en sweet-shirt Mickey... Dans ce film plus "clairement documentaire" voire plus frontal que ces précédents longs métrages, Christian Merlhiot nous installe donc avec délicatesse sur cette étrange frontière entre le témoignage d'une réalité et la poésie des croyances. Et en cette période actuel de questions sur le genre et l'identité sexuelle, il enrichit le débat d'un regard léger, libre, simple, profondément humain... et merveilleusement lumineux.