Chez moi, au Niger, quand une femme rejoint la demeure conjugale, on l’exhorte à “savoir faire le lit” sans le lui apprendre à l’avance. En suivant la femme nigérienne que je suis dans mon parcours d’apprentissage de l’art de la séduction, les femmes sénégalaises révèlent le secret de la préparation du corps à la féminité. En cherchant à comprendre comment deux sociétés africaines toutes deux musulmanes peuvent percevoir si différemment le corps de la femme, je me réconcilie avec moi-même, avec mon corps, en lui faisant découvrir sa grâce inhibée depuis le berceau, mais j’interroge aussi le tabou et les non-dits dans mon pays.