ça y est, j'ai enfin vu ce film dont, j’entends parler depuis plusieurs décennies... Et je comprend enfin pourquoi... C'est une petite merveille. Une de ces vrai légendes fondatrices, du culte de la série B indépendante du XX ème siècle...
Au placard les douces effeuilleuses, et autre pin-up langoureuse des années 40/50. Et bonjour les "pépées" des sixtie's, danseuses exotiques de Gogo bar, affranchies et organisé en gang, aux forme pulpeuses...Mais, avec des épaules de camionneurs, et un direct du gauche à calmer tous les baltringues... Des Personnages surréalistes, exagérés, subversifs, et bon pour la camisole de force... Un pur fantasme masculin, mais qui ne déplaira pas forcement à des féministes, pour un film à la fois proto-punk, crasseux et glamour...
Une histoire aussi délicieusement abracadabrantesque que provocante, prétexte à l'explosion d'un maximum de taboos. Un ton sulfureux, totalement surprenant pour 1965, fait de vice, de violence et de sexe. Un film qui as dut, à l'époque, choquer plus d'un spectateur lambda... Mais que c'est jouissif, savoureux et amusant. Je suis totalement sous le charme vénéneux de ce crotale cinématographique et exotique, ondulant frénétiquement sous mes yeux...
Mais le plus surprenant, c'est la beauté des images de ce film apparemment fauché. L'exploitation du décor désertique est superbe. Les cadrages vicieux, tordu, et au ras du sol, sont juste magnifiques, tout comme la composition du noir et blanc. Et le montage tonique, est absolument génial... Les "bourrins" de notre époque, adeptes des cut épileptiques, calé à 3 secondes pour rien, complément illisible et nauséeux, devrait en prendre de la graine...
Composant une succession de tableaux superbes, dignes de faire la couverture de véritable magazine Pulp de l'époque, Russ Meyer s'impose comme un génial metteur en scène du plan fixe, jouant à merveille avec les perspectives, la grande profondeur de champs et les contre-plongé impressionnants. Encore une preuve de plus que, le cinéma n'a pas forcement besoin de long plan séquence à la dolly, la steadicam ou au drone, pour être un régal pour les yeux... Et je ne parle pas de la plastique généreuse des actrices...
Ce qui est génial avec ce film, c'est que déjà à l'époque, il devait avoir le charme de ses défauts, comme toute vrai série B qui se respecte. Mais de nos jours, pouvoir le voir pour la première fois, provoque en moi plus qu'un simple ravissement dut à un kitch délicieux. La patine du temps laisse sur ce film une classe pur sixties Garage Rock. Une aura de légende poussiéreuse comme un désert d'Arizona, de toute une époque que je n'ai pas connu... Mais, qui me donne des frissons dans le bas du dos, rien qu'en voyant ces magnifiques images. Un film qui provoque en vous une furieuse envie d'écouter The Sonics sur un pauvre Transistor mono, de boire du mescal au volant d'une Triumph décapoté et lancé à pleine vitesse, ou bien encore, de partir faire la fête au Mexique, pour une virée en bande et en Harley, sur les longues routes longilignes et dépeuplé du sud de la Californie.
Un film qui donne beaucoup a fantasmer sur les sixties pré-hippy... Un vrai must de cette décennie mythique...
P.S. : Je n'ai malheureusement pas vu la VOSTFR. Mais, rien que l'interprétation du doublage français de l'époque, vaut à elle seule de voir le film... Je le recommande fortement !