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cinono1
305 abonnés
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4,0
Publiée le 21 mai 2022
Win Wenders est un poète. Inconstant, avec des idées balourdes qui accompagnent des moments de grâce. Son cinéma est souvent empli d'humour et de rebondissements, ce qu'on oublie parfois. Quand les anges dissertent sur les images qui otent de la douceur aux humains, on est pas obligé d'être d'accord. Quand on voit des anges voler et s'envoler avec des armes destinées à la guerre, on peut difficilement résister .Il y a de la bonté dans cet homme typique de l'idéologie qui animait les années 70. La photographie de ce film est très belle, et on a plaisir à revoir cette grande actrice qu'est Nastassjia Kinski
Un des rares exemples de suite du même niveau que la première œuvre. La poésie des "Ailes du désir", la magie de la ville de Berlin sont ici intactes, servies par une cinématographie toujours aussi élégante. Métaphore sur la difficulté d'être un Homme, sur les embuches de la vie terrestre, "Si loin, si proche" introduit de nouveaux personnages, interprétés pour certains par des icônes que Wenders admire (Nastassja Kinski, Lou Reed, Willem Dafoe, Henri Alekan, etc.).
Moins marquant que les ailes du désir? Pourtant, presque 20 ans après, je me souviens parfaitement de l'ambiance onirique qui baigne les bords de la Seine.
Ah, que c'est beau de voir un artiste libre de toute attache commerciale, non corrompu par les tentations fâcheuses du gain. Si loin, si proche est une suite cinématographique dans les règles-mêmes de cet art, réunissant des personnalités sans considération pour leur compétence ; oui, il y a Peter Falk et Lou Reed en invités et Bruno Ganz tient le rôle de la star discrète, et alors ? Les figurants sonnent parfois si faux que la crédibilité de l'ensemble grince parfois, et alors ? Il n'y a pas de moins bons acteurs, ils sont tous égaux les uns aux autres parce que le postulat philosophique de l'oeuvre de Wim Wenders est déjà fortement porté sur l'antagonisme éternel du Bien et du Mal. Nier ce manichéisme basique dans la manière de le représenter, c'est là le génie du réalisateur. Dans la simplicité et la régularité.
Six ans après "Les ailes du désir", Wim Wenders tourne une suite inattendue à son film. Surement ce film n'aurait-il jamais vu le jour s'il n'y avait pas eu la chute du mur entre-temps. Un évènement historique qui a forcement changé beaucoup de chose dans la ville et qui donna envie à Wenders d'y retourner tourner. Il choisit de faire descendre sur Terre Cassiel, le compagnon de Damiel (héro du premier film). Evidement celle-ci ne se déroule pas du tout comme la précédente. La poésie philosophique du premier film, fait place à un film plus terre à terre allant presque jusqu'au film d'action à la fin. Un choix qui ne fit pas l'unanimité à sa sortie. Le film bénéficie d'un casting exceptionnel où l'on retrouve tous les acteurs fétiches (et quelques un en plus) du réalisateur. Henri Alekan, le grand chef opérateur français qui avait signé le film précédent ne rempile pas pour cette suite, mais il y est en tant qu'acteur dans le rôle du capitaine de la péniche de la compagnie de cirque, qui a été baptisé: l'Alekhan.
Tel Cassiel, je me suis senti un peu perdu dans ma peau d'homme retrouvant le monde réel à la fin du film, après avoir fréquenté des anges débordant de compassion, de douceur et d'amour envers l'humanité durant plus de deux heures.
"Les Ailes du désir" est magnifique, profond, envoûtant, bref c'est une réussite magistrale. Mais on ne pourrait pas en dire autant de sa suite. OK, là encore c'est beau, aussi bien pour les images en noir et blanc que pour celles en couleurs. Et il y a bien une ou deux séquences qui retiennent l'attention. Côté casting, ça donne encore plus envie. On retrouve les mêmes sauf Curt Bois décédé à qui le film est dédié. On ajoute Horst Buchholz, Nastassja Kinski, Heinz Rühmann, Willem Dafoe et même Mikhail Gorbachev himself le temps d'une scène. Le regretté Peter Falk ne manque pas bien sûr de se trouver comme par hasard à Berlin. Et Otto Sander a une gueule qui provoque tout de suite l'attachement. Mais faute d'un scénario un peu minimum écrit, beaucoup trop fantaisiste, beaucoup trop répétitif et qui manque sérieusement d'épaisseur (à l'image du personnage de Nastassja Kinski!!!) ponctué en plus de séquences soit simplistes, soit paradoxalement prétentieuses (comme celle du musée!!!), on s'ennuie parfois franchement. Résultat, une oeuvre très inégale qui se fait poser la question de l'utilité d'une telle suite.