Sur cette planète règne la civilisation des Draags, humanoïdes géants très supérieurs physiquement, cognitivement et spirituellement aux autres espèces. Ce qui ne les empêche pas d’entretenir dans leur domination les malveillances suicidaires que nous connaissons bien. Exploitation comptable de leur planète, individualisme, perte du bon sens et des réalités, et surtout maltraitance normalisée des autres animaux, parmi lesquels les Oms. Evidement à notre image, ces Oms depuis longtemps retournés à l‘état sauvage, sont capturés, domestiqués, nourris, torturés, choyés, exploités, entravés, aimés, enfermés, vêtis et dressés pour certains en animaux de luxe, ils bénéficient de la condescendance de leurs propriétaires, d’une approche juste grossière et strictement pratique de leur potentiel par des maitres qui ont naturellement un droit d’éradication contrôlée en cas de danger écologique.
Au travers de l’aventure de Tera, jeune Om de luxe qui s’enfuit, rejoint ses congénères sauvages, utilise le savoir Draag, et leur ré-enseigne la civilisation et la liberté, ce craquant dessin animé franco-tchécoslovaque de 1973 se révèle d’une excellente pédagogie pour les adultes comme pour les enfants. Outre son imagination débridée à créer les étranges faunes, flores, écosystèmes, et métaphores de notre société, elle sait habilement nous servir une leçon d’unification, solidarité, respect, progrès, prise de conscience de notre despotisme, et fraternité réciproquement profitable entre espèces.